VOR / Stage de sécurité (presque) en conditions réelles pour les hommes de Franck Cammas

Pas de maillot de bain et de lunettes bleutées qui tiennent. Pour le deuxième jour de stage de sécurité en mer de la Volvo Ocean Race, il y a des vagues, du vent et des radeaux de survie dans le bassin.

Crédit : A. Armand / VOR

"On grimpe dans le radeau de survie et on y passe un peu de temps. On se sent un peu malade, c’est étouffant et très chaud."
La lumière s’éteint et un grondement de tonnerre retentit. Dans l’eau, en combinaison de survie et gilet de sauvetage, les hommes de Groupama sailing team et de PUMA Ocean Racing grimpent dans leur radeau de survie et commencent à pagayer. 



Nous sommes au South Tyneside Maritime College, à quelques kilomètres de Newcastle, au Nord-Ouest de l’Angleterre. Cette semaine, tous les équipages s’y relaient pour deux jours de formation à la sécurité en mer. La session en piscine est l’un des points forts de ce stage anglais.

« On ne peut évidemment pas s’entraîner en mer, » explique Alistair Hackett, directeur d’Ocean Safety, « alors on utilise la piscine du College dont on peut contrôler les paramètres.

 On essaye de rendre l’expérience aussi réaliste que possible : vents forts, vagues et éclairs. On peut reproduire une évacuation par hélicoptère. La piscine a 4,5 mètres de profondeur et est entre 19 et 22 degrés. Même si c’est bien plus froid qu’une piscine habituelle, c’est encore plus chaud que les mers du Sud. Mais ce n’est pas plus mal car les marins y trempent pendant trois heures. »

Chaque équipe passe un après-midi dans l’eau et se sert uniquement du matériel de sécurité qui sera à bord des Volvo Open 70.

L’exercice en vaut la peine, comme l’expliquait Damian Foxall (Groupama).

 « On sort juste de la piscine. Pour un environnement contrôlé, c’est aussi réaliste que possible. On grimpe dans le radeau de survie et on y passe un peu de temps. On se sent un peu malade, c’est étouffant et très chaud. Un outil utile. »

Le skipper de PUMA Ocean Racing, Ken Read, est d’accord. Pour lui, le stage - et particulièrement l'exercice de la piscine - sont indispensables.

« Rien de tout ça n’aurait de sens sans sécurité, sans que tout le monde rentre à la maison sain et sauf. On prend tous ça au sérieux. J’espère que nous ne servirons jamais de ces techniques, mais on se sent mieux préparé.  C’est mon quatrième stage et de loin le plus réaliste. Cette piscine, le fait qu’ils peuvent changer les conditions – c’est génial. On sait toujours où on est, mais ça permet de prendre conscience. Le radeau qui se retourne, la facilité avec laquelle on perd quelqu’un, toutes ces façons d’y grimper et d’en sortir ... Ça m’a fait d’autant plus prendre conscience que c’est le dernier endroit sur terre où je souhaite être. Alors garde ton bateau à flot ! »

Source : Volvo Ocean Race