Vendée Globe / A J+13, Gabart, Stamm, Riou, Davies, les marins racontent

J+13. ITW des marins. François Gabart nous parle du Grand Sud, Bernard Stamm en aura bientôt terminé avec ses réparations couture, Vincent Riou profite, Alex Thomson a retrouvé son hydrogénérateur et Dominique Wavre ne compte même plus ses passages d'Equateur.


Bernard Stamm devrait bientot récupérer son génois.
Credit : Th.Martinez/SeaandCo

Il y a deux ans, tu entrais dans l'Atlantique Sud en double avec Michel Desjoyeaux sur la Barcelona World Race, là, tu es deuxième du Vendée Globe en solitaire.
François Gabart : « Oui, je pensais justement à la Barcelona hier. Je me disais que le bateau sur lequel nous étions est en tête (ndlr Banque Populaire, l’ancien Foncia 2 de Michel Desjoyeaux), et MACIF que nous avons construit avec Mer Agitée depuis, est en deuxième position, moins de cinquante milles derrière. C’est une belle récompense, la preuve que nous avons fait du bon boulot au niveau des bateaux, même si c’est loin d’être fini. A titre personnel, il y a deux ans, je découvrais à la fois le support et ce type de course. C’est une belle progression pour un skipper !»
Après Sainte-Hélène, il y aura l’entrée dans le Grand Sud, comment l’appréhendes-tu, avec envie ou appréhension ?
« Comme depuis le début du projet, les deux sentiments sont liés : j’ai une fascination et une envie énorme d’aller naviguer dans les mers du Sud, mêlées à une crainte, parce que je sais que ce sera une navigation difficile, qu’il y aura des moments durs à bord de MACIF dans ces mers australes. »

Bientôt la fin des réparations pour Bernard Stamm :
Bernard Stamm déplore bien quelques petits soucis avec son génois qui s'est abîmé pendant la rude traversée du Pot au Noir. Rien de grave, mais un contretemps qui l'a obligé à serrer plus le vent, donc à faire plus d'Est... ce qui explique sa position des derniers jours. La réparation est en bonne voie pour le skipper de Cheminées Poujoulat qui devrait renvoyer cette précieuse voile d'ici très peu de temps et reprendre sa route en pleine possession de ses moyens. "Je suis toujours entrain de réparer le génois qui devrait être en place et ça pourrait avancer mieux. Je souffre du manque de cette voile depuis le Pot au Noir. Le génois est venu se mettre sur la dérive qui était restée haute et il s'est déchiré dessus. Normalement je devrais pouvoir le re-hisser aujourd'hui. Ca commence à tirer sérieusement sur la bête, j'ai sorti les caisses à outils et j'ai réparé mes ennuis. La fin de la punition est proche je crois ".

Vincent Riou apprécie les conditions de navigation actuelles : 
« C'est la belle vie ! Il y a du réglage bien sûr mais on passe nos soirées sous les étoiles. Le soir, je lis dans le cockpit. Tout ça en short, on ne va pas se plaindre. Au vu des conditions, j'ai pu checker plusieurs fois le bateau. Tout est nickel ! Je regarde déjà un peu ce qui se profile pour l’entrée dans les quarantièmes. Pour l’instant, ce n’est pas violent. On y entre en traversant un anticyclone. On aura un peu plus de pression qu’actuellement mais rien de très violent. Dans 10 jours, je vois 20 à 25 nœuds mais c’est encore loin.»

La nouvelle idée de Sam Davies, à bord de Savéol : 
« A 24 milles de Cascais on se retrouve dans la rail montant des cargos. Et on s'est dit que peut-être là on peut faire du " stop " parce que ces cargos vont sûrement monter vers la France... Malgré le panneau et notre bonne volonté, pas de résultat pour l'instant. Mais on ne baisse pas les bras."

Hydrogénérateur OK pour Alex Thomson :
"L'hydrogenerateur est à nouveau en place et il refonctionne. C'est un réel soulagement et ça fait plaisir de pouvoir enfin se concentrer sur autre chose que des réparations. Il ne faisait pas si chaud que ça mais c'était un travail délicat, il fallait percer, nettoyer, visser et pour faire tout ça tout en étant penché à 30 degrés, il faut être sacrément bien organisé."

Les "40-50" passages d'Equateur de Dominique Wavre :
"Navigation sympa et tranquille. Il fait 28 degrés, à l’extérieur on se fait cuire par le soleil. A l’intérieur, 35 degrés. Le bateau marche tout seul, le pilote fait le boulot, c’est assez facile comme navigation. J’en suis à 40-50 passages de l’équateur je ne sais plus trop, j’ai un peu perdu le décompte"