Vendée Globe / Jérémie Beyou a faim, très faim

Régatier depuis toujours, coureur au large dès l’âge de 20 ans, Jérémie Beyou est aussi double vainqueur de la Solitaire du Figaro. Ce skipper éclectique dispose du talent et de l’expérience nécessaires pour construire un projet «Vendée Globe» gagnant. Il y a quatre ans, Jérémie était déjà au départ de cette circumnavigation, mais une avarie technique l’empêcha de boucler la boucle. Sa déception d’alors est à la mesure de sa motivation d’aujourd’hui.

Jérémie Beyou, terriblement déterminé à l'approche du Vendée Globe.
Credit : Y.Zedda

On connaissait son sérieux, sa pugnacité, sa capacité à endurer et à repousser ses limites, mais, en course, Mister Beyou va désormais plus loin encore : il est devenu un véritable «killer». À terre, en revanche, plus que jamais, Jérémie reste à l’écoute, disponible, serein, brillant et franchement sympathique. Le skipper Maître CoQ aborde son deuxième Vendée Globe avec une grande humilité tout en étant animé d’une vraie, puissante, envie de réussir!

Tous ceux qui le connaissent sont unanimes : Jérémie Beyou n’est plus vraiment le même homme depuis l’an dernier. Son doublé victorieux sur la Solitaire du Figaro fut sans doute un premier déclic, confirmé trois mois plus tard par une victoire sur la Transat Jacques Vabre (avec Jean-Pierre Dick sur Virbac Paprec). Jérémie y a sans doute aussi gagné ce supplément de confiance qui fait aujourd’hui de lui un compétiteur humble, serein mais terriblement déterminé.

À ces deux victoires sportives, Jérémie peut en ajouter une troisième, tout aussi cruciale : celle d’avoir réussi à conclure, dans un contexte économique difficile, un partenariat avec la marque Maître CoQ, pour s’engager, ensemble, sur le Vendée Globe. Pendant trois ans, en effet, sans relâche, Jérémie a travaillé pour ce Graal-là : être au départ du tour du monde en solitaire 2012. Mission réussie.

En mer, il est capable d’aller puiser loin, très loin, dans ses ressources cachées pour faire face à la souffrance, aux éléments et garder un haut niveau de performance… Pugnaces, tenaces, battants, les skippers du Vendée Globe le sont quasiment tous, mais Jérémie est aujourd’hui porté par une indéniable puissance intérieure qui s’appelle l’envie. «Il a faim, il a très faim…», résume Fanch Guiffant, le boat captain de Maître CoQ.

Le Monocoque 60 pieds Maître CoQ, fiabilisé et performant
Vainqueur du dernier Vendée Globe 2008 et de l’Europa Race 2009 aux mains de son ancien skipper, Michel Desjoyeaux, ce plan Bruce Farr 2007 est performant, sain, polyvalent et fiabilisé. Jérémie Beyou connaît bien ce bateau pour avoir, justement, remporté à son bord l’Europa Race 2009 et terminé 4e de la
Transat Jacques Vabre la même année. Jérémie Beyou: «Tout le monde le voulait ce bateau ! C’est le meilleur des 60 pieds Imoca de sa génération. Je suis très content de l’avoir ! Il a un beau palmarès. Il est parfaitement bien conçu pour le solitaire. C’est un bateau robuste qui n’a jamais eu de problème de quille ni de structure. Il est simple et performant. Le mât qui a cassé avait sans doute pas mal souffert pendant la Barcelona World Race 2010 (course au tour du monde en double), et il avait peut-être été trop optimisé sur certains points. Le fait de l’avoir cassé en tout début de saison nous a permis de refaire mieux et neuf, sur le même moule. D’ailleurs, même si c’est un bateau de l’ancienne génération, il ne reste d’origine plus que la carène et la quille: tout le reste a constamment été optimisé depuis 2007.»

Un mot sur le parcours et notamment le Grand Sud qui reste une découverte :
Jérémie Beyou: « L’Indien, je crois que personne ne l’aime… C’est une zone de transition entre l’Atlantique et les mers du Sud. C’est souvent là que ça casse, ce fut vrai pour moi deux fois, sur la Barcelona World Race et lors du Trophée Jules Verne. Il faudra être bon jusqu’en Australie pour avoir le droit de goûter aux grands surfs du Pacifique… La traversée des mers du Sud a focalisé notre attention dans la préparation car c’est la partie la plus longue et sans doute la plus dure, pour le matériel comme pour le skipper. J’ai hâte d’y être et de bien le faire. Pour le reste du parcours, on l’a tellement potassé avec les météorologues que j’ai l’impression de le connaître par coeur!! Mais je suis surtout vraiment impatient de découvrir le grand sud, le Pacifique, le Cap Horn…!»

Source : Maitre CoQ