Sables - Açores - Sables / La course pour Giancarlo Pedote, l'étape pour Nicolas Boidevezi (ITW)

Une victoire pour chacun. Nico Boidevezi (ImaginAlsace) a résisté jusqu'au bout au retour de Giancarlo Pedote (Prysmian) pour s'adjuger la victoire dans la deuxième étape des Sables - Les Açores - Les Sables. Il réédite sa performance de l'édition 2012 en s'emparant de la deuxième place du classement général. Giancarlo Pedote ne réalise pas le grand chelem, mais signe une victoire magistrale avec près de 9 heures d'avance sur son dauphin au classement général.


Arrivée aux Sables en vainqueur pour Nicolas Boidevezi.
Credit : Ch.Breschi/SAS2014

Le record de Bertrand Delesne lors de l'édition 2010 ne sera pas battu, mais c'est un très joli temps de référence qu'établit malgré tout le skippeur d'ImaginAlsace à près de 9 nœuds de moyenne sur l'étape retour. Nico Boidevezi est parti le couteau entre les dents et n'a pas ménagé sa peine, alignant des journées à plus de 250 milles (264,7 milles pour la journée du 11 août, soit 11 nœuds de vitesse moyenne). Derrière lui, Giancarlo Pedote avait annoncé ses intentions : compte tenu de son avance à l'issue de la première étape, il était hors de question de prendre de risques inutiles. Néanmoins, le skipper italien ne devrait concéder qu'un peu plus de deux heures au vainqueur de l'étape.


Une étape musclée
Avec le passage de la dépression tropicale Bertha sur le nord de la zone de course, tout le monde savait que cette étape retour serait musclée. Mais s'il est une chose que maîtrise parfaitement Nico Boidevezi, c'est bien la navigation dans la brise. A ce petit jeu, le navigateur rochelais sait trouver ses limites et, sur un bateau qu'il connaît parfaitement, a donné un véritable récital. L'état de son bateau, impeccable, témoigne de la qualité de sa performance.

Seul petit bémol, une fin de course compliquée où Nicolas a vécu dans la hantise d'un retour de Giancarlo, quand il tentait de négocier au mieux une dernière navigation côtière, très largement perturbée par des nuages orageux et un vent très instable.


Giancarlo Pedote, vainqueur de la SAS !
Le skipper est arrivé à 20h 00mn 16s (TU+2). Son temps de course est de 6j 00h 51mn 16s, à la vitesse moyenne de 8,78nds. Au classement général, son temps de course est de 12j 23h 44mn 46s, sa vitesse est de 8,13nds. Il emporte l'épreuve avec un peu moins de 9h d'avance sur Nico Boidevezi.


Des écarts exceptionnels
Derrière Giancarlo Pedote, il faudra, a priori, attendre une bonne dizaine d'heures avant de voir le troisième concurrent franchir la ligne d'arrivée. Michele Zambelli (Fontanot) complètera ainsi le podium de l'étape comme du classement général. Derrière eux, la bagarre continue de faire rage entre Ludovic Méchin (Microvitae) et Ian Lipinski (Entreprises Innovantes).

En série, Tanguy Le Turquais (Terréal - Rêves d'Enfance) possède près de 100 milles d'avance sur ses poursuivants. Seule entrave possible à sa marche triomphale, les conditions de vent erratiques qui règnent sur le golfe de Gascogne.


Credit : Ch.Breschi/SAS2014

Les premiers mots de Giancarlo Pedote :
La première nuit
« J'ai eu le sentiment que le bateau ne se comportait pas très bien sous pilote. C'était en fait ma fausse mèche de safran qui s'était dévissée. Il a fallu que je détecte l'origine de la panne et que je répare. Ensuite, j'ai dû réinitialiser le pilote. Heureusement je connaissais la procédure. Mais du même coup, Nico m'avait dépassé... »

Les conditions générales
« On a eu globalement de très belles conditions. Je ne pense pas avoir eu plus de 32 nœuds de vent. En revanche, au début, la mer était bien ordonnée, ce qui nous a permis de faire des superbes surfs comme je n'en avais jamais fait auparavant. Sur la fin de course, la mer était plus difficile à négocier. J'ai préféré assurer le coup et laisser partir Nico. J'avais plus à perdre qu'à gagner qu'à vouloir me battre avec lui. »

Heureux
« C'est vraiment une belle victoire. Surtout, je me suis aperçu que j'avais gagné pas mal de confiance. Quand j'ai eu mon souci de pilote, je n'ai pas paniqué, j'ai réussi à rester serein. Depuis la Mini Transat, j'ai eu le temps de comprendre qu'une course au large comporte une part d'aléatoire. Je ne me suis pas énervé, j'ai réparé. Dans ce domaine, je crois que j'ai vraiment progressé. »

La fatigue
« J'arrive plutôt reposé. J'ai réussi à dormir, à m'alimenter correctement. Par rapport à la première étape où j'avais fini dans le rouge, là, ça va vraiment bien. »


Les mots de Nico Boidevezi :
« C'est difficile de rêver mieux. Arriver ici aux Sables d'Olonne en vainqueur et remonter le chenal, c'est magique. Je m'étais fixé comme objectif avant le départ de la course de finir sur le podium. Au final, je réalise la même performance qu'il y a deux ans en réussissant à mener toute l'étape devant Giancarlo Pedote. Ça prouve que des bateaux comme le mien ont encore une carte à jouer et qu'on n'est pas tous condamnés à avoir un museau rond.

Personnellement, c'est une très belle victoire, car je pense que c'était ma dernière course sur le circuit Mini. Ça fait six ans que je cours sur ce bateau et je voudrais maintenant tourner la page, avec l'objectif d'être ici dans deux ans au départ du Vendée Globe. Ça ne m'empêchera pas de garder une tendresse particulière pour ces drôles de bateaux que sont les Minis. »


Classement le 12 août à 18 heures (TU +2)
Protos
1 Nicolas Boidevezi (ImaginAlsace), arrivé à 16h 31mn 15s, le 12 août
2 Giancarlo Pedote (Prysmian), arrivé à 20h 00mn 16sec, le 12 août
3 Michele Zambelli (Fontanot), à 75,9 milles
4 Ludovic Méchin (Microvitae), à 111,4 milles
5 Ian Lipinski (Entreprises Innovantes), à 113,8 milles

Séries
1 Tanguy Le Turquais (Terréal - Rêves d'Enfance), à 145,2 milles de l'arrivée
2 Damien Cloarec (ETF - www.damien-cloarec.fr), à 94 milles
3 Jonas Gerckens (Netwerk), à 98,1 milles
4 François Jambou (Kaïros), à 117,2 milles
5 Antonio Fontes (Leonor), à 119 ,7 milles

Par la rédaction
Sources : I.Delaune et ScanVoile