The Transat / Banque Populaire VIII prend les commandes, Sodebo Ultim passe la surmultipliée

Pendant que les trois Ultime filent plein gaz sous le soleil alizéen, le reste de la flotte de The Transat bakerly se prépare à un week-end particulièrement dur avec le passage d’une dépression au large des Açores. Chez les IMOCA, on note un changement de leader. Armel Le Cléac’h, à bord de son foiler Banque Populaire VIII, s’est emparé cette nuit du commandement. Il a pu tirer le meilleur profit de ses foils pour engranger des milles à haute vitesse et dépasser Vincent Riou, qui caracolait en tête depuis Plymouth. 



Banque Populaire VIII d'Armel Le Cléac'h en tête de The Transat en IMOCA.
Credit : Lloyd Images


« Nous avons traversé cette nuit une petite zone d’instabilité » raconte Armel Le Cléac'h. « J’ai choisi de rester un peu plus nord que mes camarades, et ai eu un peu plus de pression qu’eux, ce qui m’a permis de prendre la tête. »


Avantage foils
Avec ce vent bien soutenu et stable en angle et en intensité, le skipper a eu tout le loisir d’équilibrer et de régler parfaitement son bateau, en appui sur son foil bâbord. « Après la mer infernale que nous avons eu au large du cap Finisterre, la houle s’est mieux rangée et j’ai bénéficié hier et cette nuit de belles conditions de glisse, sous grand voile haute et génois » précise t-il, maintenant une cadence élevée, dans l’attente d’un ralentissement prévu en soirée.


Dépression droit devant
Avant l’arrivée d’un nouveau système météo, dépressionnaire celui-là, et qui sollicitera considérablement les marins solitaires, quand le vent, en quelques heures, basculera au sud avec force, avant d’effectuer une rapide rotation au secteur Nord Ouest. La mer, bien rangée hier, et favorable à l’utilisation optimum des foils, va de nouveau s’agiter avec les passages successifs de fronts, et rajouter à l’inconfort du bord.


Duel Banque Populaire VIII - PRB
Armel Le Cleac’h est décalé de 10 milles dans l’ouest de Vincent Riou et devrait donc naturellement être le premier à retoucher du vent. Mais quelle sera son avance à la sortie de la dorsale ? Les deux skippers jouent au gagne petit dans cette zone de transition avant de pouvoir ré-accélérer pour gagner dans l’ouest et rejoindre la dépression qui les attend d’ici une petite dizaine d’heures. Un autre morceau difficile à gérer et pour lequel Vincent Riou s’est préparé en faisant un check complet du bateau. 


Vincent Riou prêt pour le coup de vent
« Je suis prêt pour le coup de vent qui nous attend. Il s’annonce assez violent. Je vais essayer d’aller dormir un peu avant pour être en forme » raconte le skipper de PRB, avant de poursuivre :  « On ira chercher la dépression ce soir. Elle est toujours aussi virulente que prévue. Derrière cette dépression, on aura de nouveau une petite dorsale à passer puis une autre dépression. Celui qui réussira à sortir en tête de la dorsale sera le premier à toucher le nouveau vent. On va toucher les premiers effets de la dépression dans la nuit et nous devrions passer le front demain en milieu de journée. Disons que nous en serons sortis après-demain matin. »


Arrivée d’une dépression maousse costo 
Presque aucun Multi50 ou monocoque (IMOCA et Class40), ne pourra y déroger. Car si le vent va monter à plus de cinquante nœuds, c’est surtout la mer qui risque d’être démontée avec la bascule brutale de la brise, du Sud-Est au Nord-Ouest ! La perturbation venue de Terre-neuve se mute en tempête printanière de premier choix… Plus de 50 nœuds de vent établi près de son centre, car elle a le mauvais goût de se renforcer après son passage au Nord des Açores.


673 milles en 24 heures pour Sodebo Ultim !
Le paysage est totalement différent pour les trois Ultime. Alizés, soleil, chaleur, moiteur, vagues régulières, brise stabilisée : la glissade vers le tropique du Cancer a porté ses fruits. Au point que Thomas Coville (Sodebo) pouvait aligner 673 milles en 24 heures ce jeudi après-midi. À quelques encablures du record de distance détenu par Armel Le Cléac’h lors de son record sur la Route de la Découverte en 2014 (682,85 milles).

Mais dans quelques heures, la grande courbe sous l’anticyclone des Açores va imposer beaucoup de manœuvres : le vent tournant à l’Est, il va falloir enchaîner les empannages et ne pas se rater dans le timing. A 2 200 milles de New-York, le final entre Thomas Coville (Sodebo) et François Gabart (Macif) s’annonce très serré !


Classements à 17 h
Ultimes
1. Thomas Coville (Sodebo), à 2 251 milles de l'arrivée
2. Yves Le Blevec (Actual), à 37 milles
3. François Gabart (Macif), à 77 milles

IMOCA
1. Armel Le Cléac’h (Banque Populaire), à 2 263 milles de l'arrivée
2. Vincent Riou (PRB), à 9 nm
3. Jean-Pierre Dick (St-Michel Virtbac), à 20 milles

MULTI50
1. Lalou Roucayrol (Arkema), 2 273 milles de l'arrivée
2. Gilles Lamiré (French Tech - Rennes St Malo), à 116 milles
3. Erik Nigon (Vers un monde sans SIDA), à 152 milles

CLASS40
1. Thibault Vauchel-Camus (Solidaires en Peloton - ARSEP), à 2484 milles de l'arrivée
2. Phil Sharp (Phil Sharp Racing), à 17 milles
3. Armel Tripon (Blackpepper / Les P'tits doudous par Moulin Roty), à 18 milles


Par la rédaction
Sources : Mille et Une Vagues - Effets Mer - OC Sport