Carnet de bord / Alan Roura, benjamin du Vendée Globe : "Bigou en pleine forme, je suis prêt pour la suite"

"Vu que je suis légèrement en fin de flotte, il faut essayer quelque chose. Ce qui est sûr c’est que je n'ai rien à perdre, mais peut-être beaucoup à gagner." Ce soir, on embarque à bord de La Fabrique. Alan Roura, le plus jeune marin du Vendée Globe, a pris la plume pour raconter son quotidien en ce jour 19. Ce soir, il occupe la 23e place. 


Alan Roura sur le Vendée Globe
Credit : A.Roura/La Fabrique/VG


Message du bord
"Chère météo... Pourquoi t’acharnes-tu sur moi comme ça, sur chaque course ? Nan mais c'est vrai !!! Je rentre dans un dilemme stratégique, j'avoue être un peu perdu sur mes choix. La fatigue depuis le départ n'aide pas non plus.

Vu que je suis légèrement en fin de flotte, il faut essayer quelque chose. En fin de journée, ce sera donc empannage, suivi d'un autre quelques heures plus tard, afin de chercher une bascule de vent dans le Sud. J’aurai donc du près dans une vingtaine de noeuds de vent qui, jour après jour, va commencer à adonner, me permettant de faire une route directe. Ça, c'est la théorie, mais je me pose quand même pas mal de questions.

Ce qui est sûr c’est que je n'ai rien à perdre, mais peut-être beaucoup à gagner. Car le peloton de devant va rentrer dans des conditions assez désagréables si j'en crois les fichiers. Du près, du près et encore du près, sur une route pas très rapprochante.

La houle est dans tout ses états. Je tiens à peine mes 9 noeuds, c'est assez démoralisant mais je n'ai pas le choix.

À bord l'ambiance est bonne, La Fabrique parle toujours aussi peu et c'est tant mieux ! Le jour où elle commencera à me répondre quand je lui parle, c'est que je commencerai à être un peu trop dans le rouge… J'ai réussi à faire une bonne nuit et ça fait du bien, j'en avais besoin pour les jours à venir : ça va être mou aujourd'hui alors que demain et après, ça va être sport. Du près dans une houle que la terre n'a pas arrêtée depuis des milliers de kilomètres. Ça ne va pas être beau à voir. Surtout que 20 noeuds fichier, on sait que ça va être un bon 25.

Mais au fond de moi, j'y crois à cette option. Je vais sûrement perdre au début mais peut-être recoller les copains au passage de Bonne Espérance. Et c'est le but !

Avec Bigou qui est en pleine forme, je me sens prêt pour la suite.

J'ai de temps en temps des nouvelles d’Éric (Bellion), ça fait du bien de parler à un concurrent. Surtout qu'on vise la même chose : boucler cette aventure et en prendre plein la vue. C'est pour ça qu'on est là !

Alan, depuis le 18°Sud et 32°West"

Par la rédaction
Source : Alan Roura