Thibaut Vauchel-Camus savoure la Route du Rhum en Multi50 cette année, "J’ai dû changer mon fusil d’épaule "

"J’ai évidemment un souvenir puissant de cette arrivée, moi, l’enfant du pays. J’entendais la chaîne de télé Canal 10 qui commentait mon arrivée comme si nous étions en finale de la ligue des champions !" Enfance en Guadeloupe puis Breton d’adoption, Thibaut Vauchel-Camus, à bientôt 40 ans, est un navigateur atypique. Le 4 novembre, il prendra le départ de la Route du Rhum à bord du Multi50 Solidaires en Peloton. Découverte d’un marin multiple et solidaire.



Credit : P Contin

Une première en Multi50

Thibaut Vauchel-Camus a le regard droit, le sourire au diapason. Il paraît toujours en mouvement. Dans quelques jours, le skipper du Multi50 Solidaires En Peloton – ARSEP prendra le départ de la 11ème édition de la Route du Rhum, sa première compétition transatlantique à bord d’un Multi50 flambant neuf, dernier né de la classe, et avec toujours la ferme intention de porter haut les couleurs de la Fondation ARSEP (Aide à la Recherche sur la Sclérose En Plaques) et de sa marque sportive : Solidaires En Peloton.


Enfant, direction la Guadeloupe

Âgé de 8 ans, Thibaut et sa famille quittent la métropole, direction la Guadeloupe où ses parents seront instructeurs équestres. « Notre cadre de vie était rural. Nous étions les seuls blancs dans nos classes. Nous écoutions la musique antillaise à longueur de journée. Nous nous sommes imprégnés de l’ambiance locale et tropicalisés à vie ! » s’épanche Thibaut Vauchel Camus.


Ambiance « compétition » avec Damien Seguin

Au lycée, toujours en Guadeloupe, il rencontre Damien Seguin. Les deux vont faire la paire. Ils sont 2ème du Mondial australien Hobie Cat 16 et décident de quitter l’outre-mer en 1998. « Ce n’était pas une déchirure. Ma famille est restée en Guadeloupe mais, avec Damien, nous avions la chance de notre vie puisque nous étions sélectionnés pour intégrer le Pôle France Tornado à l’Ecole Nationale de Voile de Quiberon ».  DEUG de staps en poche puis Licence et Maîtrise de Management du Sport, il multiplie les raids, étoffant largement son palmarès.


Passage par l'immobilier 

Thibaut Vauchel Camus navigue aussi avec Fred Duthil en Mini 6,50 et en Figaro ou encore avec Yvan Bourgnon sur son trimaran Orma Team Océan. « J’adorais ma condition de régatier mais cela restait très précaire. J’avais pour ambition de faire la Solitaire du Figaro mais sans budget, dans une période de crise… J’ai dû changer mon fusil d’épaule et j’ai raccroché. » 


Construction d'un Class40

De 2008 à 2011, il est agent immobilier à Rennes et jongle entre obligations professionnelles et passion pour les bateaux et la mer. « Je finis par lâcher mon boulot sur un coup de tête et me retrouve en août 2011 à embarquer pour une campagne de records sur l’Hydroptère.Ch avec Jérémie Lagarrigue, alors CEO de Hydros, en Suisse. J’y croise un excellent ami, Victorien Erussard. 

De retour à Saint-Malo, nous décidons de nous lancer dans un projet de course au large. Très sensibilisés à la sclérose en plaques par différentes personnes de notre entourage, nous montons une aventure autour de cette maladie et prenons le départ de la Transat Jacques Vabre en 2013. 

Il se passe quelque chose de fort avec la Fondation ARSEP et les patients. Nous nous apercevons rapidement du parallèle entre les difficultés de la maladie et celles des marins en mer. A notre retour, nos partenaires sont conquis et l’un d’eux choisit de devenir armateur parce qu’il croit en notre potentiel et veut nous aider à l’exprimer. Nous nous lançons alors dans la construction d’un nouveau bateau, un Mach40, la référence du moment chez les Class40.”


La Route du Rhum en Mach40 puis en Multi50

Trois mois après la mise à l’eau du bateau, Thibaut prend le départ de sa Route du Rhum. « Ma seule expérience au large en solitaire était ma qualification. Je partais en pur outsider. Je négocie bien le golfe de Gascogne et pointe en tête au Cap Finisterre. Alex Pella me reprend dans une bulle anticyclonique après Madère. Au contact de Kito de Pavant et Yannick Bestaven, et malgré leur retour tonitruant en approche de la Guadeloupe, j’arrive à garder ma place de dauphin.

J’ai évidemment un souvenir puissant de cette arrivée, moi, l’enfant du pays. J’entendais la chaîne de télé Canal 10 qui commentait mon arrivée comme si nous étions en finale de la ligue des champions de football. 50 bateaux m’entouraient alors que je franchissais la ligne à 16 nœuds de vitesse ! ».

Par la rédaction
Source : TB Press