Charal en patron des 48H Azimut, Jérémie Beyou : "Il fallait être en mode attaque" - Classement

Jérémie Beyou et Christopher Pratt ont franchi ce samedi matin à 7 h 51 la ligne d’arrivée des 48 heures Azimut. Ils ont bouclé les 665 milles du parcours qu’ils auront mené du début à la fin, à la moyenne de 15,58 nœuds sur l'orthodromie (17,27 noeuds). Leur temps de course est de 42 heures 43 minutes, 46 secondes. "Au début, on était un peu conservateurs. Il fallait être en mode attaque," raconte le skipper du foiler Charal à l'arrivée. 


Crédit : Y Zedda



De bout en bout

En prenant les commandes dès le passage de l’île de Groix, Charal a imprimé son rythme à ces 48 Heures Azimut. Très incisif sur l’entame de course et crédités de plus de 6 milles d’avance après 3 heures de course, le tandem Beyou-Pratt n’a jamais failli pendant les 43 heures de course. Le foiler connaissait néanmoins une baisse de régime dans l’après-midi de jeudi et voyait revenir dans son tableau 11th Hour et PRB avant la première marque, difficiles à décrocher tout au long des 450 milles de portant qui devaient composer les deux premiers bords.

C’est finalement en optionnant franchement au début du dernier bord pour anticiper la rotation du vent au Sud et terminer avec le bon angle, que Charal a pu mettre à distance ses poursuivants.

C'est la deuxième victoire sans partage cette saison pour l'IMOCA noir après son succès en Août dans la Rolex Fastnet Race.

Le rythme de la course

Jérémie Beyou : « Nous avons vécu cette course beaucoup moins dans la souffrance que le Fastnet où on avait du mal à trouver le rythme. Cette victoire est plus consistante car on a trouvé la bonne vitesse, un rythme régulier, on a pu dormir. C’était plus facile que le Fastnet aussi parce qu' il y avait beaucoup moins de manœuvres. Christopher a été énorme, Charal est un super bateau et c’est une grosse tranche de plaisir de venir sur ce Défi Azimut. Mais la course a été intense tout le long. La concurrence était élevée et les conditions dures dans le golfe, avec une mer très courte »

11th Hour, l'ancien Hugo Boss 

Christopher Pratt : « On n’avait pas de doute sur le fait qu’11th Hour était la référence et aucun doute non plus sur la capacité de Charlie et Pascal de bien l’exploiter. Ils nous ont obligé à mieux naviguer et à ne jamais relâcher la pression. Sur le bord qui allait vers le Nord-Ouest en particulier, on ne trouvait pas les manettes au début et on est parvenu à mieux naviguer sur la fin. »

Jérémie Beyou : « Il fallait être en mode attaque. Au début, on était un peu conservateurs, le fait de voir Pascal revenir sur nous a aidé. Son gennaker est un peu plus grand. Dans le medium fort ils étaient plus à l’aise. Et à partir de 28-30 nœuds, c’est nous qui étions mieux. C’est une somme de détails : la façon dont tu ballastes, la consigne que tu donnes au pilote,... L’état de la mer change complètement le comportement du bateau »


Le choix de route sur le dernier bord 

Jérémie Beyou : « On prenait les positions de temps en temps mais on n’avait pas de véritable doute. Depuis le Fastnet, notre consigne était de faire vraiment notre course. On savait aussi que le retour au près n’était pas très favorable à 11th qui a plus de difficultés à cette allure. On a fait une belle manœuvre d’enroulé à la bouée qui n’était pas simple : Empannage, roulé de gennaker, déroulé de J2, virement de bord, matossage !... Ca s’est bien passé.

A ce moment, le vent était trop à gauche pour virer et on est resté à droite (Au Sud NDLR) où il fallait aller. On n’a pas trop regardé où les autres viraient. On s’est appliqué de bout en bout. Du départ à Groix jusqu’à la ligne, on s’est appliqué de bout en bout »


Charal

Christopher  Pratt : « On a encore trouvé des choses et on ne finira jamais d’en découvrir. Cette apporte beaucoup d’enseignements sur la performance. Nous avons progressé sur notre manière de fonctionner à bord. On a pas mal d’entrainement mais ces conditions de portant fort avec une mer très courte, nous ne les avions jamais rencontré. C’était difficile dans ce sens là. J’ai hâte qu’on fasse le debrief performance de cette course pour mettre des chiffres sur ces impressions.»

Jérémie Beyou : « Charal c’est un super bateau avec un team qui bosse dur et fournit un package nickel. Merci aussi à VPLP ! »

Classement des 48H Azimut :

1. CHARAL Jérémie Beyou & Christopher Pratt 1j 18h 43min 46s
2. PRB Kévin Escoffier &Nicolas Lunven 1j 20h 08min 52s
3. 11th HOUR Charlie Enright & Pascal Bidegorry 1j 20h 45min 47s
4. MAITRE COQ IV Yannick Bestaven & Roland Jourdain 1j 21h 19min 08s
5. GROUPE APICIL Damien Seguin & Yoann Richomme 1j 22h 11min 26s
6. BANQUE POPULAIRE X Clarisse Crémer &Armel Le Cléac'h 1j 22h 16min 51s
7. INITIATIVES COEUR Samantha Davies & Paul Meilhat 1j 22h 18min 31s
8. MACSF Isabelle Joschke & Morgan Lagravière 1j 23h 42min 27s
9. V AND B - MAYENNE Maxime Sorel & Guillaume Le Brec 2j 00h 14min 48s
10. BUREAU VALLÉE 2 Louis Burton &Davy Beaudart 2j 00h 20min 54s
11ARKÉA PAPREC Sébastien Simon & Vincent Riou 2j 01h 28min 22s
12 CORUM L'EPARGNE Nicolas Troussel &Jean Le Cam 2j 02h 02min 25s
13 PRYSMIAN GROUP Giancarlo Pedote & Anthony Marchand 2j 02h 16min 57s
14 NEWREST – ART & FENÊTRES Fabrice Amedeo & Éric Péron 2j 02h 20min 31s
15 LA FABRIQUE Alan Roura & Sébastien Audigane 2j 02h 40min 33s
16 ADVENS FOR CYBERSECURITY Thomas Ruyant & Antoine Koch 2j 02h 41min 11s
17. LA MIE CÂLINE - ARTIPÔLE Arnaud Boissières & Xavier Macaire 2j 02h 57min 34s
18 Groupe SETIN Manuel Cousin & Gildas Morvan 2j 04h 28min 39s
19 PURE Romain Attanasio & Sébastien Marsset 2j 04h 43min 02s
20 TIME FOR OCEANS Stéphane Le Diraison & François Guiffant 2j 05h 33min 00s

par la rédaction
Source : Défi Azimut