Thomas Coville dévoile son équipage pour le Trophée Jules Verne, ils seront huit sur Sodebo

C’est le 15 octobre prochain que Sodebo Ultim 3 débutera son stand-by pour s’attaquer au Trophée Jules Verne. Pour tenter de battre le record détenu depuis le 26 janvier 2017 par Idec Sport en 40 jours 23 heures 30 minutes et 30 secondes, Thomas Coville s’est entouré de sept marins, sélectionnés pour leur expérience des bateaux volants, leurs capacités physiques et leur faculté à se fondre dans un collectif.

Credit : E.Stichelbaut


Huit à bord de Sodebo

On connait maintenant les hommes qui accompagneront Thomas Coville pour le Trophée Jules Verne : François Duguet Thomas Rouxel, Sam Goodchild, Corentin Horeau, François Morvan, Matthieu Vandame et Martin Keruzoré. 


Thomas Coville : « Une opportunité géniale »


Après des années consacrées à la navigation en solitaire et en double sur ses trimarans Sodebo successifs, Thomas Coville s’est mis dans la peau d’un sélectionneur. Le skipper de Sodebo Ultim 3, qui, par le passé, a été préparateur sur le premier Trophée Jules Verne de Bruno Peyron, puis lui-même équipier auprès d’Olivier de Kersauson (1997) et de Franck Cammas (2010) - records à la clé -, explique comment il a opéré cette mue et ses choix pour constituer son équipage. 


 Comment avez-vous endossé ce rôle de sélectionneur ? 

Thomas Coville : "Comme c’était nouveau pour moi, je n’avais pas vraiment de méthode. Il se trouve que je suis proche de Fabien Galthié (le sélectionneur du XV de France), qui m’a invité à venir le voir à Marcoussis (centre national de rugby), ce qui m’a permis d’échanger avec lui sur le sujet. Il m’a longuement expliqué comment il s’y prenait pour sélectionner son quinze de France, ces discussions m’ont vraiment inspiré. C’était une opportunité géniale d’ajouter une nouvelle corde à mon arc."

 Justement, comment vous y êtes-vous pris pour sélectionner ces sept marins ? 

"D’abord bien identifier les points forts dont j’avais besoin pour relever ce fabuleux défi qu’est le Trophée Jules Verne. Je me suis ainsi appuyé sur plusieurs critères : je me suis entouré de marins qui avaient la pratique des bateaux volants, l’expérience de très bien barrer et régler à très haute vitesse, cette culture est un axiome de base. 

Ensuite, je voulais de véritables athlètes, parce que mener Sodebo Ultim 3 à plus de 40 nœuds demande une condition physique digne de sportifs de haut niveau. Enfin, j’ai voulu que les navigants soient imprégnés de notre groupe et de notre projet et qu’ils aient une relation étroite avec toute l’équipe gravitant autour du bateau. Le retour d’Afrique du Sud (ndlr suite à l’avarie sur la Brest Atlantiques) avec quatre d’entre eux a été un bon exercice. 

Il y a des gens à fort caractère, mais pas de cow-boys, la cohésion du groupe est capitale dans un tel projet."

 

Pourquoi partir à huit ? 

"Au départ, l’idée était plutôt de constituer un équipage de six. L’élément déclencheur a été lorsque nous avons décidé avec Jean-Luc Nélias qu’il assurerait le routage depuis la terre, comme lors de mes précédents records et courses en solitaire. Cela m’a poussé à imaginer une organisation différente et donc un autre casting. D’autres éléments sont entrés en ligne de compte : la complexité du bateau, l’endurance que ce Trophée Jules Verne va demander, mais aussi la sécurité."


Le neuvième homme, Thierry Briend, 48 ans : « Il est pour l’instant sur le banc. Je sais, pour l’avoir expérimenté sur le tout premier Jules Verne avec Bruno Peyron, que c’est dur à vivre, d’autant que Thierry fait partie de mon histoire, de ma garde rapprochée, c’est mon ami. Mais je voulais le garder dans ce rôle, car si un membre de l’équipage se blesse, c’est le plus à même de le remplacer, quel que soit le poste, c’est un vrai couteau suisse. » 

 La cellule routage de Sodebo Ultim 3 : elle est constituée de Jean-Luc Nélias et de Philippe Legros qui se relaieront 24 heures sur 24 pour déterminer la route la plus rapide en fonction des conditions météo.

 Source : A.Bourgeois