Nicolas Troussel à l'assaut de son premier Vendée Globe : "Si on pouvait zapper la dernière semaine, ce serait bien !"

 

Nicolas Troussel se jette dans le grand bain. Malgré un timing serré pour préparer son premier Vendée Globe à bord de l'ultime IMOCA de dernière génération mis à l'eau tardivement, le double vainqueur de la Solitaire du Figaro est prêt. "Je suis plutôt serein, mais après, ça reste des bateaux de course, des prototypes, on va dire qu’on croise quand même les doigts et on espère que tout se passe bien."


Credit : E.Stichelbaut

 

Avez-vous des craintes particulières pour votre premier Vendée Globe ? 

Nicolas Troussel : "Un peu comme tout le monde, les grosses tempêtes, les OFNI… On va vivre des moments compliqués sur nos bateaux qui sont un peu extrêmes pour un solitaire. En tout cas, on s’est préparé du mieux possible avec l’équipe Corum Sailing pour affronter tous ces événements. On est dans notre timing, on a fait des choix forts comme de ne pas participer aux autres courses d’avant-saison pour vraiment nous focaliser sur ce tour du monde, j’espère qu’on a bien fait ! 

On a tout mis en place pour y arriver, on a éprouvé le bateau au maximum. On a essuyé quelques problèmes mais comme tout le monde. Toute l’équipe a très bien réagi, on a réparé dans un temps exceptionnel. C’est plutôt des choses qui nous rendent plus forts ! Je suis plutôt serein, mais après, ça reste des bateaux de course, des prototypes, on va dire qu’on croise quand même les doigts et on espère que tout se passe bien.

 

 Comment vous projetez-vous dans la course ? 

Ce sera comme : « les six premières heures vont se dérouler comme ça, on va changer de voiles, empanner, aller chercher du vent ailleurs… ». Ça, on le fait beaucoup, avec une notion de temps, car c’est vraiment du long terme cette course : l’équateur après tant de jours, puis l’arrivée dans les mers du sud dans tant de jours, les Kerguelen. On ne le fait pas sur tout le parcours, mais en tout cas, sur le début, je pense que c’est important pour bien appréhender la course.

 

Passer autant de temps tout seul sur un bateau, c’est aussi un défi personnel pour vous ? 

Je crois que jusqu’à aujourd’hui, j’ai passé maximum 23 jours seul sur un bateau, en traversant l’Atlantique en Figaro. Je m’y suis préparé en faisant en sorte de bien me sentir dans mon bateau. Dans les moments de creux ou les moments un peu durs. Pour que je puisse « m’échapper » un peu aussi parfois, parce que ça va être long ! Il y aura peut-être des longueurs dans le sud, alors qu’avant, ça enchaine pas mal et il faut être vraiment sur les réglages.

 

Comment vous échappez-vous ? 

J’ai de nombreux podcasts, un peu de musique. Surtout des podcasts. Des trucs vraiment très divers, ça me permet de penser à autre chose. Ce qui est super, c’est que l’on peut rester à écouter, tout en étant devant l’écran de navigation, prêt à intervenir sur le pont. De cette manière, on se met un peu dans une bulle.

 

On peut parler de ce cockpit, très volumineux, très vaste ? 

C’est une conséquence du choix que l’on a fait de concevoir un pont qui englobe le roof du bateau. Ce choix-là nous a permis de faire un cockpit très volumineux, très spacieux et aussi très rassurant parce que l’on s’y sent comme dans un cocon. On peut fermer l’arrière ou l’ouvrir. Quand le bateau va très vite on s’y sent vraiment en sécurité, c’est très appréciable."

 

Source : Vendée Globe