Code noir activé pour Gitana 17, Caudrelier : "Pour garder le contact avec le bateau, nous y venons tous les jours"

 

Code noir activé pour Gitana 17. Le départ du Trophée Jules Verne ne se prendra donc pas dans les prochains jours. Depuis bientôt une semaine, Marcel van Triest, Franck Cammas et Charles Caudrelier analysent quotidiennement les fichiers météos des différents modèles (européen et américain). « Nous faisons chacun notre propre analyse et puis nous échangeons le matin pour comparer nos points de vue et décider du code du jour que nous communiquons à l’équipage et au team », confiait Franck Cammas. 

 

Crédit : PolaRyse

Marcel van Triest : "Le demi-tour est long et peut te coûter cher"

« Dans le cahier des charges il y a bien sûr la météo de départ qui est capitale dans notre choix ou non de déclencher un départ mais nous cherchons au-delà avec un scénario jusqu’au cap des aiguilles (cf : cap d’Afrique du Sud qui marque l’entrée dans l’Océan Indien). Donc nous devons nous projeter aussi jusqu’à la fin de l’Atlantique Sud, ce qui nous engage à des prévisions à une dizaine de jours », rappelait Marcel van Triest, le routeur du Maxi Edmond de Rothschild, avant de détailler la situation actuelle : « La semaine dernière, nous avons étudié très sérieusement une fenêtre qui consistait à partir de Ouessant lundi (le 2 novembre) après le passage d’un front. Et même si les temps annoncés à l’équateur et en Afrique du Sud étaient vraiment engageants, nous y avons renoncé car les conditions de départ étaient engagées - au près dans 6 m de creux pour rejoindre la ligne de départ - et suite à une dégradation progressive de cette option. Actuellement, il y a une dépression stationnaire au large de Gibraltar. Ce phénomène très lent remonte au large de la péninsule ibérique et devrait s’évacuer par les îles britanniques dans les prochains jours. Mais il crée une situation de blocage sur notre route car il a pour conséquence directe une rupture des alizés dans l’Atlantique Est. Cette première option, que nous avons accepté de laisser passer, n’était pas une fenêtre de début de stand-by mais plutôt une fenêtre de janvier… La probabilité d’accrocher la bonne dépression dans l’Atlantique Sud était de 25 % et dans ce cas le demi-tour est long et peut te coûter cher si tu laisses filer entre temps d’autres belles opportunités. »


Garder le contact 

Cette période d’attente de la fenêtre idéale n’est jamais facile à négocier que ce soit pour l’équipage, dont le quotidien peut basculer du jour au lendemain, ou pour l’équipe technique. Afin de traverser ce stand-by du mieux possible, marins et team ont instauré une forme de routine : sport quotidien, analyse météo, sortie d’entraînement hebdomadaire et vérifications d’usage. « Pour garder le contact avec le bateau, nous y venons tous les jours. Cela nous permet aussi de revoir des détails, surtout d’ergonomie ou d’organisation à bord, et d’y apporter des ajustements si besoin. Mais surtout nous avons souhaité instaurer une navigation par semaine ou au maximum tous les 10 jours, selon la météo, pour ne pas nous retrouver à nous élancer autour du monde après une trop longue coupure de sensations au large », expliquait Charles Caudrelier.
 
Source : T Combot Seta