Yannick Bestaven reprend la tête du Vendée Globe, Louis Burton sur le podium, Romain Attanasio blessé

Louis Burton (Bureau Vallée 2) est venu mettre son grain de sel sur le podium provisoire du Vendée Globe depuis hier soir. Un top 3 mené de nouveau par Yannick Bestaven (Maître CoQ IV) et complété par Charlie Dalin (Apivia), qui sent fort la prise de pouvoir des foilers. Le scénario dépasse de très loin tout ce qui pouvait être imaginé !  


Credit : S.Maillard


Ca bagarre sévère

En tout cas, de ceux qui vont pouvoir s'exprimer prochainement, lorsque les alizés seront stabilisés. « C’est dingue, ça ne partira jamais par l’avant dans ce Vendée Globe ! » Ce matin, Thomas Ruyant, 4e, n’en revenait toujours pas. 

Après 65 jours de course bien consommés, personne n’est encore parvenu à dégager la moindre marge. Le classement du matin le confirme : 5,6 milles entre Yannick Bestaven, de nouveau leader, et Charlie Dalin ; 26,1 milles entre le leader et le troisième. Entre les deux hommes qui comptent le plus gros crédit de temps suite au sauvetage de Kevin Escoffier, Yannick Bestaven (10h15) et Jean le Cam (16h15), il y a 121 milles d’écart. Et entre les deux, Boris Herrmann, avec ses 6 heures de crédit pour la même raison, ne compte que 63,8 milles de dédit sur le boss à plumes. 


Comme il pouvait l’espérer, Yannick Bestaven (Maître CoQ IV) n’a pas tout perdu à rester dans l’Ouest de la flotte. Face à ce vent de Nord-Est, le bateau rouge peut lofer, serrer le vent, et progresser sur des angles qui lui sont favorables. Cap au 20°, il fonce plein Nord, animé du souci de ne pas aller frôler la côte et son activité commerciale et halieutique. Les vitesses ne sont pas folles, 19,5 nœuds depuis le dernier classement, mais les vents gagnent progressivement en stabilité. 

« Il y a quelques variations de force et direction, il faut être dessus pour ajuster le tir, précisait ce matin Thomas Ruyant (LinkedOut). On commence à avoir du vent, un alizé qui se cale tout doucement et qui va ouvrir à mesure qu'on va progresser par le Nord, avec en prévision de jolis bords de reaching à haute vitesse en foiler ». Lui en est privé, de l’option foiler à cette allure, son foil bâbord ayant rendu l’âme il y a bien longtemps déjà. 


Louis Burton troisième

Ceux qui vont pavaner avec la carène hors d’eau ont déjà commencé à prendre position : Maître CoQ IV, donc, mais aussi Louis Burton (Bureau Vallée 2), qui a pris la 3e position depuis hier soir et qui, ce matin, au bénéfice d’un meilleur angle au vent, allait vite (13,1 nœuds dans 11,5 nœuds de vent si l’on en croit les fichiers). 

6e, à 63,8 milles de la tête, Boris Herrmann (SeaExplorer – Yacht Club de Monaco) paraît, lui aussi, doté d’un foiler en parfait état de marche, tout comme Giancarlo Pedote (Prysmian Group), dont les moustaches de première génération semblent parfaitement faire l’affaire. 

Est-ce que Charlie Dalin (Apivia), qui a façonné dans l’Indien une cale basse de puits de foil de remplacement, pourra foiler en tribord amures ? Seul l’établissement d’alizés plus soutenus permettra de le savoir. 


 Les dérives droites tiennent encore bon 

 Respectivement 5e, 7e et 9e, Damien Seguin (Groupe APICIL), Benjamin Dutreux (OMIA – Water Family) et Jean le Cam (Yes We Cam!) exploitent les qualités de glisse de leurs IMOCA à dérives droites. 


Romain Attanasio touché aux côtes 

Moins de 300 milles derrière, Romain Attanasio en a terminé avec la dépression, mais pas sans dommages : au près dans 40 nœuds, sur une mer assez démontée, le skipper de Pure – Best Western était inquiet pour le bateau. Il avait même eu du mal à se tenir. Un dernier grain à 50 nœuds, le bateau s’est couché et, tandis qu’il sortait pour choquer un peu, il est tombé, les côtes embrassant violemment un winch. 

« Je suis un peu tombé dans les pommes, je pense, mais j’ai l’habitude. Mais ça me fait un mal de chien, quand je respire à fond seulement. J’ai la tête qui tourne. Et le temps que je fasse ça, le vent est passé au 260°, je suis vent arrière et plus au près, dans une mer de gueux. J’ai l’impression que c’est fini »


 À quelque 2 000 milles de la tête, Arnaud Boissières, Alan Roura et Jérémie Beyou avancent à l’Ouest des îles Falklands, à l’arrière d’une dépression australe qui est passée dans leur Nord. Pip Hare sera parvenue à garder son Superbigou accroché au tableau arrière de Charal jusqu’après le cap Horn : elle décroche lentement, comptant actuellement 80 milles de retard sur le foiler dernière génération. 

Source : VG