Suite à son abandon sur le Vendée Globe, Isabelle Joschke devrait arriver dans un port au Brésil

Après son abandon du Vendée Globe survenu samedi au large de l’Argentine, Isabelle Joschke et le team MACSF se sont très vite remobilisés. Dans les heures qui ont suivi, une course contre la montre s’est engagée pour assurer la sécurité de la navigatrice, obligée de poursuivre sa route dans des conditions de mer très difficiles, rendues dangereuses par la perte de contrôle de la quille de son IMOCA. D’ici une dizaine de jours, Isabelle Joschke devrait accoster dans un port d’Amérique du Sud. 


Credit : R.Gladu

 

Se remobiliser tout de suite

Le team MACSF dirigé par Alain Gautier n’a pas eu le temps de souffler, ni de s’apitoyer sur le mauvais sort. Dès l’annonce de son retrait, l’équipe a travaillé d’arrache-pied pour minimiser les risques à bord d’un bateau devenu instable et moins maniable. « Il a fallu se remobiliser tout de suite pour qu’Isabelle se sente en sécurité et entourée. Par moment, il y a bien un petit sentiment d’impuissance car on est loin d’elle. C’est elle qui se trouve au cœur de l’action pour gérer au mieux cette situation. 

Avec l’équipe à terre, on peut juste lui apporter notre support technique, Florian Giffrain (le boat captain) et moi travaillons sur tous ces aspects. On essaie de penser à tout pour l’aider du mieux possible. Pour le moral, Cécile Poujol lui apporte un soutien permanent et on sait à quel point c’est important. », raconte le team manager Alain Gautier. 


La vigilance doit rester de mise

Depuis la perte de sa quille, Isabelle Joschke est contrainte de naviguer autrement sur son IMOCA qui ne réagit plus de la même manière. L’équipe technique est intervenue pour l’aider à choisir la meilleure route à suivre et déterminer les vitesses les mieux adaptées. 

« Depuis qu’elle n’a plus de quille, elle n’a connu qu’un seul vrac, ce qui est déjà une performance en soi. Sur le coup elle s’est blessée à la main. Au cours des deux derniers jours, elle a su faire preuve d’une grande lucidité. Maintenant la situation s’est améliorée, les risques de retrouver une mer chaotique s’éloignent. Cependant la vigilance doit rester de mise car il faut gérer l’instabilité du vent qui pourrait causer des problèmes », décrypte Alain Gautier. 


Un port de repli, probablement au Brésil 

Mardi vers 13h HF, Isabelle Joschke se trouvait à 1 750 milles de Salvador de Bahia. D’ici une dizaine de jours, la navigatrice franco-allemande pourrait accoster dans un port brésilien dont le choix n’a pas encore été arrêté. « Isabelle devrait accoster au Brésil plus certainement qu’en Afrique du Sud, même si aujourd’hui la question n’est pas complètement tranchée. Cependant la pointe du continent africain paraît loin et comporte des risques. Le port pourrait être Itajai, Rio de Janeiro ou Salvador de Bahia. 

 On est en train de mettre en place des solutions d’arrivée pour avoir une équipe prête à l’accueillir. Pour la suite, réparer le bateau sur place pour qu’il revienne en France par la mer ou charger l’IMOCA MACSF sur un cargo, pour l’instant rien n’a encore été décidé mais nous anticipons toutes les solutions pour être le plus efficace possible sur zone », conclut Alain Gautier. 

 Source : J Cornille