Alan Roura boucle son 2e Vendée Globe consécutif aux Sables d'Olonne, "La course s’est déroulée dans la douleur" - ITW

 

Ce jeudi 11 février à 20 heures 29 minutes et 56 secondes (heure française), Alan Roura a franchi la ligne d’arrivée des Sables-d’Olonne en 17e position après 95 jours, 06 heures, 09 minutes et 56 secondes de course autour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance. Le skipper de La Fabrique et benjamin de la course, qui n’a pas été épargné par les soucis techniques, boucle ainsi son 2e Vendée Globe consécutif.

 

Crédit : Y Zedda


Le marathon des arrivées continue. Et quinze jours après le dénouement de ce Vendée Globe, la même effervescence est palpable sur les pontons. Après l’arrivée d’Arnaud Boissières et Kojiro Shiraishi dans la matinée, c’est Alan Roura qui débarque alors que la nuit est tombée. Jusqu’au bout, le skipper de La Fabrique s’est accroché pour arriver en début de soirée et profiter de la marée pour pouvoir amarrer. Il n’aura finalement pas cette opportunité-là, le chenal étant fermé depuis 20h00, mais l’émotion est forcément palpable : benjamin du Vendée Globe pour la deuxième fois consécutive, il peut savourer, retrouver sa femme et son nourrisson, tout en goûtant au plaisir d’être allé au bout et d’avoir résisté à tout.  

Les mots d'Alan Roura 

"C’est incroyable ! C’était un beau Vendée Globe, mais c’était dur. C’est un beau Vendée Globe parce qu’il se méritait : jusqu’à aujourd’hui, il y a eu une belle bagarre. Je suis très content d’être là aujourd’hui. Je vais rester sur la dernière note, quand tous les semi-rigides arrivent. Le classement, on y pense pendant toute la course, mais on ne se rend pas compte de ce qu’on est en train de faire. On a eu des conditions météo pas faciles et mes soucis techniques m’ont couté très cher. À un moment donné, tu te dis qu’il faut que tu finisses, un peu en mode aventure ; tu apprends à naviguer différemment. Je voulais quand même prendre du plaisir, j’ai mis un peu de temps à en prendre. 

La course s’est déroulée dans la douleur pendant une bonne partie du parcours. J’ai tout le système de quille qui ne fonctionne plus. J'ai eu mes premiers soucis dans l'entrée du grand Sud. Et depuis le Sud de la Nouvelle-Zélande, je ne peux plus quiller du tout. À un moment, ma quille bougeait toute seule, j’ai hésité à m’arrêter. Et ensuite, naviguer sans "quiller" signifie naviguer avec un bateau qui gîte énormément. Pour le marin, c’est dur, il faut accepter de vivre une course sur laquelle tu vas forcément te faire remonter par des concurrents. 

J’ai réussi à vivre cette course de façon différente. En tant que marin, on a besoin de faire des courses « dans le mal » : pour moi, c’était ce Vendée Globe. Maintenant, je suis prêt à revenir plus fort. Pour la suite, je vais déjà commencer par me faire une bonne bouffe ! Je vais revenir sur l’eau en tout cas. Après, sur quel support ? Je ne sais pas. J’ai le sourire et j’ai envie d’y retourner. Tant que tu n’as pas gagné le Vendée Globe, tu veux y retourner. Mais je ne signerais pas pour revivre ce Vendée Globe une nouvelle fois, mais plutôt pour une édition comme 2016 ! J’aimerais pouvoir performer, jouer avec les bateaux de devant.

Source : OConnection