Didac Costa, 20e du Vendée Globe, le marin non professionnel a relevé une fois de plus un incroyable défi

 

Samedi 13 février à 20 heures 47 minutes et 03 secondes (heure française), Didac Costa a franchi la ligne d’arrivée des Sables-d’Olonne après 97 jours, 06 heures, 27 minutes et 03 secondes de course autour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance. À 40 ans, le pompier de Barcelone boucle le Vendée Globe pour la deuxième fois consécutive sur un bateau de génération 2000, l’ancien Kingfisher d’Ellen Mac Arthur qui termina deuxième derrière Michel Desjoyeaux en 2000-2001. Pour ce marin non professionnel, le défi était immense tant le budget et le temps de préparation ont été comptés. Didac a relevé une fois de plus un incroyable défi et améliore son chrono de 2016 de 11 jours et 13 heures 23 (108 jours 19h 50 min).

  

Crédit : JL Carli

Dans un début de nuit très frais, face à une dizaine de nœuds de vent de sud-est, mais porté par une houle de 2,5 mètres, Didac Costa a rallié l’arrivée au petit trot pour s’emparer de la 20e place, coupant la ligne 17j 02h 42min 17s après le vainqueur. L’Espagnol remontera le chenal des Sables-d’Olonne ce dimanche.

 

LA COURSE DE DIDAC COSTA 

« La chance sourit à ceux qui se sont préparés », tel était l’aphorisme choisi par Didac Costa à quelques mois du départ de la 9e édition du Vendée Globe. Il faut dire qu’en 2016, la course autour du monde du Catalan ne fut pas vraiment une partie de plaisir, mais une succession d’avaries sérieuses : 1 heure après le départ Didac avait dû faire demi-tour pour des problèmes électriques avant de repartir 4 jours après, un avant-goût d’une succession de sérieux soucis de pilote automatique ou de gréement.
 
Le 8 novembre, Didac est reparti avec le même bateau allégé et doté de nouvelles voiles, de nouveaux ballasts, d’un nouveau moteur. Il connaît désormais son IMOCA sur le bout des doigts et y passe tout son temps libre ; il manque certes encore de financement, mais il se sent prêt et bien décidé à régater. L’Espagnol prend alors rapidement le rythme de la course, paré à saisir la moindre opportunité, fait preuve de patience et de détermination. Aux Canaries, il bataille avec le groupe Boissières, Hare et Cousin. Les « quatre » doubleront l’équateur, certes 5 jours après les premiers, mais dans un mouchoir. Didac Costa est un skipper comblé : « Je suis heureux d'avoir passé l'équateur et d'être dans l'hémisphère Sud à me bagarrer. À l'extérieur, peu de choses ont changé, seule l'excitation intérieure grandit petit à petit (et aujourd'hui encore plus), c'est l'émotion d'atteindre les mers du sud ! ».
 
L’âme du régatier 11e de la Mini Transat 2011, 4e de la Barcelona World Race en 2015 avec Aleix Gelabert (course en double autour du monde), 14e du Vendée Globe 2016, Didac Costa aime la course au large… et Jean Le Cam. Pour la petite histoire, Didac n’a pas hésité une seconde à embarquer avec Jean pour convoyer Cheminées Poujoulat jusqu’en Bretagne après la victoire du duo Le Cam - Stamm sur le tour du monde en double en 2015. Didac a soif d’apprendre et démontre sur ce 9e Vendée Globe une belle capacité à naviguer proche des IMOCA plus récents. « Je suis beaucoup aux réglages et je constate à chaque fois que je gagne des demi-nœuds de vitesse. Cela fait plaisir ! », écrivait-il au passage du Leeuwin, non loin de Stéphane Le Diraison.
 
Gêné par des problèmes de girouette depuis le milieu de l’océan Indien, l’Espagnol ne peut plus faire entièrement confiance à son pilote automatique, mais il affronte sans broncher les grosses dépressions du Pacifique Sud qu’il raconte avec précision : « La mer était impressionnante : des montagnes grimpaient, et d'autres vagues arrivaient d'autres directions. Le vent soulevait l'eau des crêtes et mon One Planet One Ocean faisait ce qu'il pouvait ». 20e au Cap Horn, dans une météo qui se montre favorable aux foilers, Didac Costa sait qu’il est contraint d’assumer le poids des années de son IMOCA. « Cela sera difficile de se rapprocher des autres bateaux de devant mais, malgré tout, je suis motivé pour finir le plus vite possible et pouvoir descendre sous les 100 jours de mer. » C’est chose faite, et bien faite !
 
Source : OConnection