Thomas Ruyant et Morgan Lagravière prennent la tête de la Jacques Vabre en IMOCA, "On est placé, mais le niveau est élevé"

 

La flotte des 20 Imoca encore en piste sur cette 15ème Transat Jacques Vabre négocie avec un certain bonheur cet alizé dit « Portugais", au Nord de l’archipel de Madère, que les leaders devraient parer à la mi-journée. 


Crédit : JM Liot



La flotte des Ultimes a choisi hier de contourner les îles par l’Ouest, en se donnant une belle marge pour éviter tout dévent. Le centre Anticyclonique longé depuis le cap Finisterre dans l’Ouest des concurrents a une fâcheuse tendance à s’étaler sur la route et, comme en témoigne la grande activité à bord des Imocas la nuit dernière, il convient de tout faire pour éviter de s’y faire prendre. Les duos ont en effet multiplié toute la nuit les empannages, pour des bords plus ou moins rapprochants qui ont singulièrement compressé la tête de course. Apivia (Dalin - Meilhat), rattrapé par un LinkedOut très inspiré et favorisé par un long bord plein Sud et à pleine vitesse, cède pour la première fois son fauteuil de leader.
 
Le duo Thomas Ruyant-Morgan Lagravière, au meilleur de sa forme est aussi parvenu à maintenir à une trentaine de milles un Charal (Bayou-Pratt) très inspiré et particulièrement véloce, en capacité de « coller » 40 milles à Initiatives Coeur (Davies-Lunven) pourtant longtemps en bord à bord. La négociation de Madère va encore rebattre les cartes pour les leaders désormais emmenés par LinkedOut. 12 noeuds de vent environ aux allures portatives, houle modérée de secteur Nord d’1,50 m, et des températures en hausse, on ne craint pas d’affirmer que les duos connaissent des instants de pure félicité, labeur mis à part naturellement, tant les innombrables manoeuvres, en ce 5ème jour de course, commencent à épuiser les organismes.
 
Thomas Ruyant : "On est sur un bord un peu calé qui va durer un peu. Il faut être « dessus », sur les réglages en permanence. On a enfin des bords assez longs, ce qui n’était pas le cas depuis le départ, avec des « gybes" et des DST à gérer. On est heureux de se trouver en Transat. On est bien dans notre course. On est placé, mais le niveau est élevé. Ca va pousser derrière. Ca ne fait pas d’erreurs. Il va falloir trouver le bon curseur pour ne pas se faire reprendre, en soignant les trajectoires, en attaquant au bon moment. On est dessus en tous les cas. Notre duo avec Morgan fonctionne bien. On des sensibilités différentes, et on échange beaucoup sur la stratégie. Morgan s’attache à chercher en permanence la performance, les « poulièmes » de réglages qui à la fin font la différence. Il est parfait dans son rôle de performer. On fait de gros quarts. On se régule. On est complémentaire et efficace."

 

Source : TB Press