Quasi un an après avoir bouclé son premier tour du monde en solitaire, le skipper de l'IMOCA V and B - Monbana - Mayenne a gravi le Kilimandjaro. Un défi sportif mais avant tout humain pour le parrain national de Vaincre la Mucoviscidose qui a accompagné sur l’un des plus hauts sommets du monde, l’association “Gravir pour Guérir” et Paul Fontaine, patient atteint de la Mucoviscidose. Interview de Maxime Sorel.
Crédit : Agence La belle Verte
En tant que parrain de Vaincre la Mucoviscidose, ce défi a-t-il une résonance particulière pour toi ?
J’ai accepté ce défi pour accompagner Paul que je connaissais déjà. A cause de sa maladie, il n’a que 55% de capacité respiratoire, mais aujourd’hui et grâce à la recherche, il a accès à un tout nouveau médicament, le Kaftrio® qui lui permet d’améliorer ses conditions de vie. Et grâce à cela, Paul a réussi à atteindre le plus haut sommet de l’Afrique. Ça n’a pas été facile pour lui, il s’est surpassé et ne pensait pas être capable d’y arriver, mais grâce à toute l’équipe il y est allé au bout.C’est une sacrée victoire et une source d’inspiration énorme ! C’est aussi le fruit d’une grande solidarité qui m’a beaucoup ému. J’en avais la chair de poule. Cette victoire est hyper forte et porte un très grand message d’espoir !
Défi sportif ou aventure humaine ?
Une aventure humaine surtout ! Le rythme de l'ascension était plutôt cool car le but était de monter ensemble au sommet. Les dernières journées se sont parcourues sous la neige, ce qui est exceptionnel à cette période de l’année et qui a rendu la montée beaucoup plus technique. Mais j’ai surtout découvert toute une équipe de personnalités très variées et aux profils très différents.Bien plus qu’une ascension, l’objectif était d’y arriver ensemble. C’était très fort humainement d’autant que je ne suis pas un solitaire dans l’âme, j’aime partager mes défis et avancer ensemble vers un objectif. Cette expédition restera à jamais une aventure humaine exceptionnelle.
Skipper et montagnard, tu es donc un sportif tout terrain ?
Je suis et je reste un skipper mais j'aime découvrir des choses que je ne connais pas. Nous avons parcouru des paysages magnifiques et très authentiques : la montagne m’impressionne. Il y a beaucoup de points communs entre cet univers et celui de la mer, surtout dans la préparation des équipements, l’organisation d’une expédition, la vie nomade… Mais sauf qu’en montagne, il n’y a vraiment pas de réseau, et donc nous sommes encore plus coupés du monde que dans les mers du Sud (rires) !
Comment se passe le chantier de ton nouvel IMOCA à Concarneau ?
A Concarneau, le nouveau bateau V and B - Monbana - Mayenne prend forme. Les cloisons sont mises en place et dès la semaine prochaine, la coque pourra être démoulée. C’est une étape importante pour moi car je vais enfin pouvoir toucher et voir réellement les formes de ce bateau. Fin avril nous y poserons le pont, puis arrivera l’étape de l’accastillage avant d’attaquer un autre défi : la décoration du bateau afin que le dragon prenne vie.Source : TB Press