C'est parti pour la Solo Maitre Coq, direction l’île de Ré pour les 33 figaristes

 

Les 33 Figaristes engagés dans la 19e édition de la Solo Maître CoQ sont entrés dans le vif du sujet, ce mardi. A 11h50, avec un très léger retard sur l’horaire prévu, ils se sont élancés sur le grand parcours de l’épreuve, propulsés par un flux de secteur nord soufflant entre 10 et 12 nœuds. Un flux qui devrait toutefois mollir au cours de l’après-midi et basculer au nord-ouest, rendant ainsi délicats les premiers milles de la course jusqu’à l’île de Ré dont le contournement s’annonce, lui aussi, subtil et probablement déterminant. Il y a fort à parier que ceux qui auront pris l’avantage sur cette section du parcours prennent une option intéressante pour la suite qui risque de rapidement s’apparenter à une course de vitesse. 

 

Crédit : V Olivaud

Après trois jours consacrés aux divers contrôles de jauge et de sécurité, les 33 concurrents de la Solo Maître CoQ ont donc entamé les débats, ce mardi en fin de matinée. Profitant d’un léger vent de secteur nord, ils ont rapidement pris le large en direction de l’île de Ré après avoir enroulé une bouée de dégagement en baie des Sables d’Olonne. Une marque que Maël Garnier (AGEAS – Team Baie de Saint-Brieuc) a débordé en tête devant Laurent Bourguès (Unis pour l’Ukraine 56), Jules Delpech (Orcom), Gaston Morvan (Région Bretagne – CMB Espoir), Nils Palmieri (TeamWork), Loïs Berrehar (Skipper Macif 2022) et Tom Laperche (Région Bretagne – Performance), le tenant du titre, conscient que les premières heures de la course s’annoncent relativement cruciales. « Cet après-midi, ça va être assez calme mais avec pas mal de stratégie pour rejoindre le pont de l’île de Ré », a déclaré le Trinitain, peu avant de quitter le ponton du Vendée Globe à Port Olona. De fait, le flux de nord qui les accompagne actuellement va progressivement mollir puis s’orienter au nord-ouest au fil de la journée.

 

Un tour de l’île de Ré possiblement déterminant 

Il faudra donc faire preuve de finesse et avoir l’œil bien ouvert même si c’est sans doute le contournement de l’île - que les premiers devraient achever aux alentours de 21-22 heures ce soir - qui risque de s’avérer le plus piégeur. « Le tour de Ré est toujours assez complexe et cela va se vérifier encore une fois cette année car on va être à contre-courants. Pour réussir à avancer relativement vite, il faudra aller jouer au ras de la côte. Ça va être assez physique car il va falloir enchaîner les virements de bord », assure Tom Laperche. Un avis partagé par Loïs Berrehar (Skipper Macif 2022) : « Le passage au sud de l’île de Ré va effectivement être important et il va falloir bien se placer. Probablement aller régater un peu proche des cailloux. Il faudra bien doser les choses entre le danger et le gain en performance. Ça va être un moment assez déterminant car après, ça risque d’être avant tout une course de vélocité ». Et pour cause, selon les derniers fichiers météo, la remontée jusqu’à Belle-Ile devrait se faire au près sur un bord. Idem pour la longue descente jusqu’à Rochebonne, mais au portant. Reste que si, dès lors, la vitesse va assurément avoir la part belle, tout ne sera pas aussi simple qu’il n’y parait, comme toujours.

 

La vitesse, nerf de la guerre 

« Même lorsque ça parait facile il y a, en réalité, tout le temps des petits détails à jouer. Il va falloir réussir à mettre du charbon aux bons moments mais aussi, selon moi, réussir à être bien lucide sur le tronçon entre Belle-Ile et Rochebonne, et bien engager pour mettre du monde derrière et faire le break. C’est d’autant plus vrai que les derniers milles demeurent très incertains, avec sans doute des changements météo. En clair, le but ne sera pas de s’économiser mais plutôt d’y aller à fond. S’il faut finir un peu dans le dur, ce ne sera pas un problème car on part, en principe, pour un peu moins de 48 heures de mer », a indiqué son camarade de team, Gaston Morvan (Région Bretagne – CMB Espoir). Les premiers pourraient bien, en effet, boucler la boucle jeudi matin. A moins que la petite dorsale qui pointe le bout de son nez au large des Sables d’Olonne décide de leur faire jouer les prolongations…

 

ILS ONT DIT 
Alan Roberts (SeaCat Services) : « J’ai eu le Covid-19 il y a quelques semaines et je suis encore en phase de récupération mais j’ai très envie d’aller régater et je suis chaud pour cette première épreuve de la saison. La première partie de la course, entre cet après-midi et demain matin, va être très importante car il va y avoir des phases de transition, le vent va être assez instable et il va y avoir des courants à jouer. Il va falloir trouver le bon équilibre en termes de prise de risque. Je n’ai pas beaucoup navigué en Figaro cet hiver car j’ai été sur d’autres projets mais je suis là malgré tout pour gagner. Je suis présent sur le circuit depuis plusieurs années maintenant. Je pense avoir l’expérience et pouvoir jouer en tête de flotte. Il faut falloir être bon, prendre les bonnes décisions, aller vite et pousser à bloc parce que ça va durer seulement 48 heures. »

 

Corentin Horeau (Mutuelle Bleue) : « C’est la première course de la saison et je suis impatient de partir. L’objectif est de montrer qu’on est présent, qu’on est dans le match d’entrée de jeu. Les conditions vont être sympa. Ça va être un beau parcours, avec pas mal de choses à jouer. Le début de course va être assez important. Le passage de l’île de Ré, comme d’habitude, ne sera pas simple. Il va falloir aller jouer à la côte mais éviter de finir à la plage. En début de nuit, il y aura un point de virement important à placer. Ensuite, ce sera un grand bord de tout droit jusqu’à Belle-Ile. La vitesse sera le maître-mot. Il faudra faire attention de ne pas se faire piéger à Belle-Ile avec le thermique en fonction du timing auquel on va arriver. Mieux faudra être devant. L’unité, la confiance et la vitesse seront importants. Tout ça, je l’ai. Je l’ai prouvé cet hiver aux entraînements donc maintenant c’est à moi de faire le boulot et de ne pas trop regarder les autres. Je n’ai pas l’habitude de dire ça, mais je viens pour gagner et marquer les esprits dès le début. »

 

Élodie Bonafous (Quéguiner - La Vie en Rose) : « Comme d’habitude, il y a toujours un peu de stress le matin d’un départ de course, mais c’est du stress positif. Une fois sur l’eau, je suis dans ma bulle et tout va mieux. J’ai, en tous les cas, hyper hâte d’y aller. Les premières heures vont vraiment être importantes, notamment lors du contournement de l’île de Ré, car ensuite, le bord pour remonter jusqu’à Belle-Ile risque d’être un grand tout droit. Elles risquent de dicter un peu la suite de la course. Il va donc être crucial de prendre un bon départ et d’être bien sur le qui-vive. Même si ça va être un peu compliqué, ça va globalement être assez cool car au maximum on devrait avec entre 20 et 22 nœuds de vent. Ce devrait être plus mou sur la fin. On va donc avoir un peu de tout mais pas des conditions extrêmes, à moins que l’on termine dans la dorsale, avec deux nœuds de vent devant les Sables d’Olonne, ce qu’on n’espère pas trop. La clé sera de réussir à bien s’écouter, de bien gérer le rythme et d’être à la barre aux bons moments. »

 

Source : A bargat