Petits écarts et grosse bataille en tête de flotte des solitaires des 48H Azimut, ETA au petit matin

 

À la question « Où est Charlie ? »… La réponse est devant ! Tant du côté des équipages où l’Américain Charlie Enright et les siens (11th Hour Racing Team) ouvrent la voie après avoir doublé la bouée Azimut 2 à 8h26 ce jeudi matin, que du côté des solitaires avec Charlie Dalin en tête de la flotte à bord d’APIVIA, qui les imitait une heure plus tard. Depuis, c’est au rythme d’une plus lente et laborieuse navigation au louvoyage que progresse le gros des troupes. Les premières arrivées sont estimées à partir de 6h demain matin pour les 23 solitaires encore en course, après l’abandon du Japonais Kojiro Shiraishi (DMB MORI Global One) pour des raisons personnelles. Engagé sur un plus long parcours qui emmènera faire un petit détour par Penmarc'h, le quatuor des équipages de quatre devrait lui en finir à partir de midi.

 

Crédit : Y Riou

"L’avantage aux foilers est très clair"

Comme promis, ces 48 Heures du Défi Azimut-Lorient Agglomération ont débuté par une grande descente tout schuss au portant. C’est sur un rythme plutôt élevé que les concurrents ont rejoint la première marque, avec des bonnes sensations à la clé, même pour celles et ceux qui étrennent leur bateau en mode course, à l‘image de Samantha Davies qui dispute sa toute première compétition à bord de son flambant Initiatives Cœur rouge éclatant. « Le coucher de soleil, des vitesses moyennes de 26-27 nœuds, c’était incroyable ! Et Justine (Mettraux), qui était juste derrière, et plusieurs bateaux à vue, c’était vraiment sympa cette descente sur la première bouée, » raconte la navigatrice qui a néanmoins dû en découdre avec une fuite à l’arrière, non loin des batteries de l’électronique. Heureusement plus de peur que de mal pour celle qui pointe cet après-midi, en 7e position, à moins de 30 milles de la tête de flotte.
 
« Les premières 24 heures ont été plutôt soutenues sur un long bord de portant avec un empannage pas évident à placer. On savait qu’APIVIA a l’habitude de naviguer au-dessus de ses polaires (estimations de vitesses en fonction des conditions et des allures, ndlr), mais ils sont nombreux à l’avoir imité sur ce registre là, » commente Hubert Lemonnier, le directeur de course. « L’avantage aux foilers est très clair, » ajoute-t-il.
 

Dalin, Ruyant et Beyou devant

Cet après-midi, la hiérarchie établie sur l’eau illustre cette prise de pouvoir progressive après un début de course qui a pourtant vu la petite bande des bateaux à dérives tenir bon sous spi au portant VMG.
 
Après le bord au reaching dans un vent instable en force et direction entre Azimut 1 et Azimut 2, le bras de fer entre les foilers de tête s’intensifie à mesure que les premiers remontent au louvoyage. Le match est très serré entre les imperturbables APIVIA (Charlie Dalin) et LinkedOut (Thomas Ruyant) qui ont repris leurs bonnes vieilles habitudes et se tiennent dans un mouchoir de milles. Mais gare aux petits nouveaux : Charal (Jérémie Beyou), et V and B-Monbana-Mayenne (Maxime Sorel) bien placés en embuscade. De même que Holcim (Kevin Escoffier), auteur de la plus belle remontée au classement en second rideau. Tous ont bien fait parler le potentiel de vitesse avec des pointes entre 29 et 34 nœuds dans la nuit. Toute cette petite bande progresse dans un rayon d’une dizaine de milles alors qu’il reste moins de 150 milles à parcourir d’ici l’arrivée.
 
Au chapitre des belles performances, on retient celle de Monnoyeur-Duo for a job (Benjamin Ferré), premier bateau à dérives, qui s’accroche en 8e position. Paris tenu pour celui qui déclarait ce matin : « on a mis nos plus belles lunettes de vitesse ! Je viens de passer la bouée Azimut 2, et après un petit clic-clac de recalage, je remonte au près pour essayer de rattraper le copain Attanasio en ligne de mire. Tout va bien à bord !” Cet après-midi, il tient la dragée haute à plusieurs foilers, dont Fortinet-Best Western (Romain Attanasio) et Groupe APICIL (Damien Seguin), ses plus proches poursuivants. Belle prestation aussi de Gentoo Sailing Team (James Harayda), tout nouveau sur le circuit et bien placé depuis le début de la course.
 
À 17h30, Ollie Heer Ocean Racing (Ollie Herr) et freelance.com (Guirec Soudée), en 20e et 21e positions, viennent à leur tour de doubler la bouée Azimut 2. Pour eux aussi place à une longue ascension au louvoyage pour rallier l’arrivée au large de Lorient. “Au près, c’est toujours deux fois la route et trois fois la peine”, comme le rappelle ce vieil adage de la course au large, et ce d’autant plus à l’arrière de la flotte avec la menace de voir les écarts avec les premiers se creuser…

 

Pointage des 10 premiers sur les 48h Azimut solo à 18h30

1. APIVIA (Charlie Dalin) à 142 nm de l'arrivée
2. LinkedOut (Thomas Ruyant) +2,5 nm
3. Charal (Jérémie Beyou) +6 nm
4. V&B Monbana Mayenne (Maxime Sorel) +8.9 nm
5. Holcim-PRB (Kevin Escoffier) +10 nm
6. Teamwork (Justine Mettraux) +15 nm
7. Initiatives-Coeur (Samantha Davies) +28.3 nm
8. Monnoyeur – Duo for a Job (Benjamin Ferré) +29.9 nm
9. Fortinet – Best Western (Romain Attanasio) +33.3 nm
10. Prysmian Group (Giancarlo Pedote) +34.5 nm
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Pointage 48h Azimut The Ocean Race à 18h30

1. 11th Hour Racing Team (Charlie Enright) à 181.2 nm de l'arrivée
2. Malizia – Seaexplorer (Boris Herrmann) +16.7 nm
3. Guyot Environnement - Team Europe (Benjamin Dutreux) +20.2 nm
4. Biotherm (Paul Meilhat). +39.3 nm

Source : Azimut