Charles Caudrelier ouvre la voie, François Gabart et Thomas Coville sur ses talons, ETA mardi ou mercredi pour les leaders

Il faut être fin tacticien, faire preuve de lucidité et d’une extrême vigilance pour négocier au mieux la petite zone de molle dans laquelle évoluent actuellement la tête de flotte des Ultim 32/23. Ces qualités, Charles Caudrelier (Maxi Edmond de Rothschild) François Gabart (SVR Lazartigue) ou Thomas Coville (Sodebo Ultim 3), les trois leaders de cette Route du Rhum n’en manquent assurément pas. 

 

Crédit : V curutchet

Thomas Coville : "on a retrouvé nos copains de jeu"

« Sacré journée. Nous sommes donc allés chercher cette grosse tempête et on a passé le front dans le nord. C’était vraiment la limite de l’exercice pour ce genre de bateau en solitaire. Grosse mer, des vents forts, avec plus de 40 noeuds en rafales, au moment du passage du front. Virement de bord dans de la mer, et après on est revenu petit à petit sur une route qui nous a amené vers les Açores. Avec Sodebo, on est passé très vite à plus de 40 noeuds le long de San Miguel, avec de la mer beaucoup plus plate. Et là, on a retrouvé nos copains de jeu, François Gabart et Charles Caudrelier qui ont fait une route très différente, qui sont toujours devant, mais ce n’est pas si loin. Et ça, c’était plutôt sympa et vraiment très agréable » commentait ce matin Thomas Coville.

Yves Le Blevec : "la mer est très mal rangée"

A quelques 430 milles du groupe de leaders, Yves Le Blevec poursuit sa descente vers les Alizés. Si l’allure portante apporte un semblant de “confort” à bord, les conditions restent plus qu'acrobatiques « On a accroché du vent portant, ce n’est pas très confort parce que la mer est très mal rangée, ça secoue pas mal !, confirmait ce matin, le skipper d’Actual Ultim 3. Il n’y a pas de risque pour le bateau, mais c’est assez inconfortable. Il y a de l’eau en permanence dans le cockpit, ça passe par les trous où passent les écoutes, tout est mouillé. Et mes déplacements à bord ne sont pas très élégants, heureusement qu’il n’y a pas de caméras parce que c’est un peu en mode 4 pattes ! »

 

Arthur Le Vaillant : "ne pas m’emmerder à virer"

Pour Arthur Le Vaillant (Mieux), l’heure est à l’apprentissage pour le marin qui dispute ici sa première transatlantique en solitaire sur un Ultim 32/23. Encore novice sur ce circuit d’excellence qu’il vient d’intégrer, le Rochelais apprend en accéléré les subtilités du maniement de ces impressionnants bateaux volants où il vaut mieux parfois empanner que virer : « Dans de la grosse mer, on est souvent sous-toilé et donc pour virer, on empanne ! J’ai fait plein de virements de bord au début de la course et je voyais Francis (Joyon) qui était à côté et revenait sur moi, et à chaque fois il empannait. Loïck Peyron m’avait dit la même chose : de ne pas m’emmerder à virer. Dans du vent fort avec un ou deux ris dans la grand-voile, j’empanne et je re-déroule la voile de l’autre côté. »
 
Pour tous, il reste encore beaucoup à faire avant de rejoindre la Guadeloupe. « On va maintenant naviguer à peu près tous dans la même masse d’air, jusqu’à l’arrivée, rappelait Yves Le Blevec. Il va falloir être très vigilant en termes de trajectoire : il y a encore beaucoup de choses à négocier…»
 
La flotte a parcouru symboliquement aujourd’hui la moitié de la distance qui sépare Saint-Malo de Pointe-à-Pitre.

 

ETA mardi ou mercredi

Les ultra-rapides Ultim 32/23 peuvent entrevoir une arrivée à Pointe-à-Pitre mardi ou mercredi d’après la cellule de routage de Charles Caudrelier. Le team SVR LAZARTIGUE espère mercredi matin.

Source : RDR