Finish sous haute tension, Charles Caudrelier : "J’ai peur que François me fasse une Joyon"

 

On pense aux trois Ultim 32/23 qui volent actuellement à 30 noeuds de moyenne, pleins gaz vers l’île Papillon. La valse des ETA a déjà commencé sous les grains qui balayent le Mémorial Acte de Pointe-à-Pitre. Avec plus de 60 milles d’avance, le leader Charles Caudrelier a toujours la côte bien entendu, mais il navigue toujours sous la menace de François Gabart et Thomas Coville. Au gré des recalages et sous les nuages chargés, les écarts jouent au yoyo et avec les nerfs. Bref, Pointe-à-Pitre se prépare à une nuit d’émotions intenses.

 

Crédit : A Courcoux

Il a dominé toute la Route du Rhum - Destination Guadeloupe, a gagné mille après mille sur ses concurrents, mais sans jamais parvenir à les décrocher complètement. Avec une avance qui varie de 60 à 80 milles au gré des pointages et des empannages, Charles Caudrelier ouvre toujours la voie vers la Tête à l’Anglais qu’il pourrait atteindre en début de nuit, entre 21 h 00 et minuit, heure locale. Mais il n’a pas tué le match. Le contournement de la Guadeloupe se fera de nuit, le pire moment pour contrôler ses deux adversaires qui savent que tout reste possible.

 

Dans un alizé modéré, chacun va soigner sa trajectoire qui ne se fera pas d’un trait dans un vent adonnant. L’atterrissage sur la Tête à l’Anglais, avant dernière marque de parcours avant la bouée de Basse Terre, à quelques encablures de l’arrivée, sonnera la fin de la bataille de l’Atlantique mais ne dira peut-être rien du verdict final. L’erreur ou l’aléa technique se paiera très cher sur ce dernier segment mais ce qui inquiète le plus Charles Caudrelier, « c’est le tour de la Guadeloupe, confiait-il ce matin en vacation. J’ai peur que François me fasse une Joyon, qu’il se venge de la dernière fois ! » disait le leader non sans humour, clin d’oeil au finish d’anthologie de 2018.
 
Pour mémoire, François Gabart avait près de 150 milles d’avance en approche de la Tête à l’Anglais, fragile matelas qui avait fait pshitt dans la moiteur de la nuit guadeloupéenne,…
 
«Sur nos bateaux, s’il te manque le moindre truc confirmait Thomas Coville, un flap de safran, une électrovanne de foil, tout s’arrête. Donc la seule façon de naviguer, c’est à fond jusqu’à la ligne». Et à 1700 milles de là, dans les parages des Açores qu’il vient de dépasser, Armel Le Cléac’h qui s’était programmé à ce genre de finish, notait quant à lui : « J’ai quand même l’impression que Charles a la pleine possession de son bateau ce qui n’était pas le cas de François il y a quatre ans. Mais c’est vrai que ça peut aller très vite et perdre 100 milles en 3 heures est possible. Tant que la ligne n'est pas franchie … »

ETA Tête à l'Anglais classe Ultim32/23

Incertitude : Plus ou moins 2 heures pour chaque timing
Maxi Edmond de Rothschild : Mercredi 15 novembre 22h30 locale (03h30, heure de Paris)
SVR Lazartigue : Jeudi 16 novembre 02h30 locale (07h30, heure de Paris)
Sodebo Ultim 3 : Jeudi 16 novembre 06 h 00 locale (11h00, heure de Paris)

 Source : RDR