Le catamaran chaviré de Brieuc Maisonneuve sur la Route du Rhum s'échoue à Guidel : il est rentré « chez lui »

 

Deux mois après avoir chaviré lors de la Route du Rhum 2022, sous les couleurs de la Chambre de Métiers et d’Artisanat d’île de France – 60 000 Rebonds en 43°N 017W, le catamaran Addictive Sailing s'est échoué dans la nuit de dimanche à lundi sur la plage de Guidel. Il a parcouru plus de 650 milles pour venir s’échouer à moins de 8 kilomètres de là où il avait été construit et mis à l’eau en novembre 2019. "Lorsque j’ai découvert le bateau, broyé sous les coups de boutoir d’une mer déchainée, tossé par les vagues sur des blocs de granite, j’étais littéralement mortifié." Brieuc Maisonneuve, skipper malheureux sur la Route du Rhum, raconte. 


Crédit : B Maisonneuve



"Le bateau devait être déjà partiellement détruit avant de toucher la côte"

"Avec Philippe Bard, Antoine Rioux, Francis Ferrari et Laurent Travert, nous avions tout mis en œuvre pour essayer de le retrouver. L’ensemble des MRCC de la côte atlantique était prévenu de la dérive du bateau et nous espérions réellement qu’un navire de commerce ou de pêche puisse le signaler. 

Après avoir inspecté l’épave sur la plage, je me suis vite rendu compte que le bateau devait être déjà partiellement détruit avant de toucher la côte. La coque tribord est coupée en deux, la bâbord amputée d’un tiers, plus aucune trace de la poutre de compression en carbone, ni du gréement et du trampoline. La mousse au droit des déchirures est déjà verdie par le contact avec la mer, preuve que le bateau était probablement démembré depuis plusieurs semaines. Par un coup du sort incroyable, il est rentré « chez lui » comme un animal blessé à mort qui veut mourir entouré des siens, 250 nm plus loin que la position où nous l'estimions.
 

"Je suis soulagé de savoir qu’il n’est plus à la dérive"

Malgré l’immense peine d’avoir perdu mon fidèle compagnon avec qui nous avions parcouru plus de 50 000 milles en trois ans, traversé 6 fois l’atlantique sans encombre et partagé avec des centaines de clients (qui sont pour la plupart devenus des amis) des moments de bonheur d’une intensité rare, je suis soulagé de savoir qu’il n’est plus à la dérive et qu’il ne représente plus ni un danger à la navigation, ni une source de pollution potentielle. Prochaine étape, gérer la destruction et le recyclage du bateau avec l’aide de l’association Aper et du chantier Marsaudon Composites.
 
A titre personnel, même si la perte financière et affective est considérable, je ne mettrai pas genou à terre et un nouveau challenge, diffèrent du précédent mais toujours en lien avec la mer et les bateaux, m’attend, et j’ai hâte d’y mettre le même engagement !
"

 Brieuc Maisonneuve