Yoann Richomme attend son nouvel IMOCA, "C’est la cour des grands maintenant !" - ITW

 

Yoann Richomme s’apprête à faire son entrée sur le circuit IMOCA. Alors que la mise à l’eau du nouveau monocoque construit pour le Vendée Globe 2024 est prévue ce 22 février, c’est un programme principalement en double qui s’annonce pour cette saison : avec un grand rendez-vous, la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre. Ce programme se terminera en solitaire par la transatlantique « Retour à La base » qualificative pour le Vendée Globe 2024. Yoann Richomme dévoile avec l’équipe son planning pour l’ensemble de cette saison 2023, explications.

Crédit : Th Dolivet


Que peut-on te souhaiter pour cette nouvelle année ?

« Une belle entrée en matière avec notre tout nouvel IMOCA Paprec Arkéa qui sera prochainement mis à l’eau ! Cette année 2023 s’annonce intense et importante pour notre projet. Je nous souhaite aussi de prendre du plaisir, cela voudra dire que ça se passe bien. C’est une réelle satisfaction de voir qu’un an et demi de travail va aboutir dans une poignée de jours, lors de la mise à l’eau du bateau. Il s’agit d’un événement capital pour nous, on l’attend avec impatience. Ce sera aussi une étape fondatrice dans notre histoire à tous et surtout annonciatrice de belles perspectives. »

Quelles sont les dernières étapes avant la mise à l’eau ?

« L’équipe s’attaque en ce moment aux dernières peintures du bateau. Une fois que ce sera fini, le bateau quittera le chantier Multiplast de Vannes pour rejoindre notre base de Lorient. Là, on finira de l’équiper et on peaufinera les détails avant la mise à l’eau, prévue le 22 février. »

Qu’est-ce que tu ressens à l’idée de faire tes débuts dans la Classe IMOCA ?

« D’une certaine manière, je change d’école… C’est la cour des grands maintenant ! Forcément, on a tous hâte. C’est un projet passionnant et motivant tant techniquement qu’humainement. Nous savons que c’est un bateau exigeant, très dur physiquement et que le niveau est déjà très élevé. La marche est haute, d’autant que la plupart de la concurrence a plusieurs années d’avance. Notre objectif, c’est de jouer aux avant-postes avec les meilleurs. »

Justement, quelles seront les ambitions sportives cette année ?

« On va tout faire pour monter en puissance au fil de cette saison 2023. Il ne faudra pas brûler les étapes, il y a de nombreux éléments à optimiser et la route sera longue. Mais nous espérons que, sportivement, nous pourrons batailler dans le wagon de tête à la Transat Jacques Vabre. Être performant en fin de saison, ce serait l’idéal. »

Au total, cinq courses sont au programme de 2023. Quels seront les objectifs tout au long de la saison ?

« Après les deux premiers mois qui suivront la mise à l’eau, la Guyader Bermudes 1 000 Race sera une belle opportunité pour se mettre en route. Il n’y aura pas d’objectif sportif précis mais on pourra s’étalonner au large après plusieurs jours consécutifs en mer. Ensuite, on essayera de gagner en intensité lors du Fastnet fin juillet puis de continuer notre progression à l’occasion du Défi Azimut en septembre et la Transat Jacques Vabre à l’automne. Enfin, il y aura le “Retour à La Base”, seule transatlantique en solitaire de la saison, pour assurer sa qualification au Vendée Globe 2024. »

Quel sera le profil du skipper qui t’accompagnera pour les courses en double ?

« Nous ne cherchons pas qu’une seule personne, ils seront sans doute plusieurs. L’idée en effet, c’est qu’ils intègrent la cellule de performance que l’on souhaite constituer pour optimiser et analyser chaque navigation. Ce seront des skippers d’expérience qui ont une connaissance du large et de l’IMOCA afin de nous aider à nous améliorer. »

C’est important de réfléchir en permanence à ce qui peut être optimisé ?

« Oui, totalement. C’est une des forces de notre projet d’être entourés par des personnes d’expérience et de qualité. Que ce soit en technique, en gestion globale ou sur les aspects sportifs, l’équipe est constituée pour que tout soit le plus réfléchi et soigné possible. »

Au total, ce programme équivaudrait à près de 70 nuits en mer en 2023 !

« C’est sûr qu’on va y passer du temps, mais on a vraiment tous hâte ! Nous savons qu’il faudra veiller à l’état de forme de chaque personne de l’équipe. On va organiser l’année afin que chacun soit d’attaque pendant les grands rendez-vous. Des navigants vont aussi nous rejoindre pour soulager l’équipe technique. Nous veillerons enfin à ce que chaque navigation soit enrichissante et nous permettent d’apprendre en permanence à bord. »

Et l’objectif final reste le Vendée Globe 2024…

« Oui, nous sommes en effet lancés dans un contre-la-montre. Pour être prêt, chaque jour compte, le timing est très serré. Après cette première année 2023 pour le bateau, 2024 s’annonce également très rythmée avec The Transat CIC et la New York-Vendée-Les Sables d’Olonne. Au total, on prévoit de participer à quatre transatlantiques et un tour du monde en 15 mois. »

Ce sera le deuxième bateau en commun pour Paprec et Arkéa, en quoi être entouré par des partenaires qui ont une vision à long terme apporte-t-il au projet ?

« Paprec et Arkéa se sont engagés jusqu’en 2025 à nos côtés et c’est forcément très satisfaisant. On a la chance de pouvoir construire sur le long terme à la fois en matière d’organisation, de gestion et de réflexion. Ça nous permet d’avoir une vision globale et d’aborder chacun de nos objectifs avec sérénité. »

Source : I Delaune