Départ des 24H Ultim, Svr Lazartigue en tête, François Gabart : "Tout l’enjeu sera de trouver le vent"

C’est parti pour une belle course de vitesse au contact sur les 24H Ultim, à bord des Ultim qui commencent à déjauger et à faire une jolie démonstration de leur potentiel spectaculaire dès l’entame du grand bord de portant, qui doit les mener jusqu’à Ouessant. "On peut avoir un premier choix à faire au passage du raz de Sein" raconte Tom Laperche, skipper du trimaran SVR-LAZARTIGUE.

Crédit : A Courcoux

Les milles défilent à une vitesse impressionnante dans des conditions pourtant peu propices aux grandes chevauchées. Mais c’est trop vite oublier que ces Ultim volants restent les plus belles machines à créer du vent, dès lors qu’elles attrapent un soupçon de pression dans leurs voiles. Mais le vent, cette précieuse denrée, risque de leur manquer d’ici à demain dimanche, contraignant la direction de course à dessiner un parcours sous la forme d’un quadrilatère raccourci à 340 milles. « Les modèles sont aujourd’hui encore très incertains vis-à-vis de l’arrivée de vents faibles demain. On est en bordure de l’anticyclone qui se situe dans l’est de la France, et un front froid, qui arrive de l’ouest et va se déplacer sur la flotte. En amont, une épaisse bande nuageuse doit perturber l’air. Sous les nuages, la situation va devenir plus compliquée. Le but pour nous c’est de trouver le meilleur compromis pour les faire arriver dans les temps dimanche, avant que la flotte ne se fasse rattraper par cette zone de molle mal définie », justifie Basile Rochut, consultant météorologue avec Christian Dumard.

Pour l’heure, les quatre Ultim progressent dans un flux de sud-est qui promet de se renforcer jusqu’à 15-16 nœuds en approche de la première marque (waypoint Banque Populaire Grand Ouest), située à une petite dizaine de milles dans la sud-ouest d’Ouessant, en mer d’Iroise. Cette ascension, à coups d’empannages le long des côtes, ne manque pas d’enjeux tactiques. « Dans ces conditions, il faut être précis avec des petits détails qui peuvent générer pas mal d’écarts. Quand on va arriver à Penmarc’h et en baie d’Audierne, globalement il y a des cailloux au milieu de la route. Même s’il n’y aura pas forcément des décalages énormes, on peut avoir un premier choix à faire au passage du raz de Sein, avec des bateaux qui s’écartent un peu les uns des autres. », indique Tom Laperche à bord de SVR-Lazartigue. 

À 14h30, à l’heure d’aborder ce passage, ce dernier ouvre la marche dans 12-13 nœuds de sud, au pas de deux avec le Maxi Edmond de Rothschild : au contact et à vue à plus avec des vitesses oscillant entre 30 et 35 nœuds . Un mot d’ordre : vite, vite profiter du vent, avant demain dimanche…

 

François Gabart (SVR-Lazartigue) : « Il faudra soigner les trajectoires dès les premières heures de course. Tout l’enjeu sera de trouver le vent. C’est un bel entraînement. Ces 24H Ultim, c’est notre dernière confrontation avant la Transat Jacques Vabre. C’est toujours hyper intéressant de pouvoir répéter vos gammes, de continuer de progresser. Cela fait deux ans qu’on navigue ensemble . Même si sur la Transat Jacques Vabre, il est peu probable qu’on ait ces conditions au départ, quoi que… Mais il y aura sans doute plein de moments avec des vents plus faibles, il faut être capables d’être rapides dans ces conditions là. »