Maître CoQ abandonne la Transat Jacques Vabre, "Une des cloisons structurelles, dans la soute avant, a cassé en compression"

 

Arrivés hier matin, à Vigo pour une réparation sur la grand-voile déchirée entre les 1er et 2e ris, lors du passage du front froid qui les a cueillis dès la première nuit en Manche, Yannick Bestaven et Julien Pulvé, épaulés par le team voile Maître CoQ, en ont profité pour passer au crible l’intégralité du monocoque 60 pieds.


Crédit : Ch Breschi

Les dégâts constatés, cause de l’abandon ?

Yannick Bestaven : « Une des cloisons structurelles, dans la soute avant, a cassé en compression, à la suite des vitesses élevées et aux chocs répétés après le passage de Ouessant. Nous avons enregistré des vitesses de 25 nœuds à 70° du vent, dans une mer de 4 à 5 mètres ! Le bateau a été durement éprouvé.»

Renoncer aujourd’hui pour performer demain

Yannick Bestaven : « Julien et moi, en concertation avec Roland Tonarelli, le directeur général de Maître CoQ, avons pris la décision, de renoncer à la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre. Ce n’est pas facile à accepter. Il y a beaucoup de tristesse. Nous devons nous rendre à l’évidence : même avec la meilleure volonté, la réparation de la cloison va prendre du temps et, en plus, il s’agira d’une réparation de fortune, temporaire, qui nécessitera, cet hiver, un chantier pour une consolidation parfaite. Si nous repartions sur cette route du café - de toutes façons en mode entrainement puisque nos concurrents directs sont déjà loin - nous ne pourrions pas tirer la quintessence de notre Maître CoQ V. Et à la vue de ce que nous annoncent les modèles, les conditions météo via la route nord sont pires que celles affrontées au départ, et via la route sud, les alizés ne sont pas au rendez-vous… Donc soit on prend un risque, soit on arrive en Martinique deux jours avant une transat en solitaire, avec un bateau pas fiabilisé… Nous sommes tous alignés dans l’équipe et avec notre partenaire : l’objectif est le Vendée Globe. Il faut se projeter sur la suite et en l’occurrence sur 2024. Il faut savoir renoncer aujourd’hui pour performer demain. »

Source : C Muller