Dans la nuit de dimanche à lundi, à 01h40 (HF), Thomas Coville a franchi la longitude du cap Horn à bord de Sodebo Ultim 3. Passé au cap de Bonne-Espérance après 13 jours et 13 heures de mer, au cap Leeuwin au bout de 21 jours et 12 heures, Thomas Coville aura donc mis 35 jours et 12 heures pour arrondir le cap Horn, synonyme de sortie de l’océan Pacifique, qu’il qualifie « d’océan papier de verre » parce qu’il use marins et bateaux. Il raconte.
« J’ai longé la Patagonie toute la nuit dernière et ce matin, il y avait trop de nuages pour que je puisse apercevoir les montagnes enneigées, me voilà maintenant au cap Horn, la pointe extrême de l’Amérique du Sud, la Terre de Feu. C’est un endroit assez fantastique, pour moi le plus fascinant de la planète en tant que marin, a-t-il raconté dans une note vocale envoyée à son équipe. Je l’ai passé plusieurs fois, en solitaire, en équipage, en multicoque, en monocoque, certains disaient qu’on avait le droit à une boucle d’oreille, j‘aurais l’air malin avec dix boucles d’oreille ! »
« Que ce soit en compétition ou en record, en équipage ou en solitaire, c’est forcément très fort. Vous avez fait beaucoup d’est depuis des semaines et des semaines, et là, vous commencez à remonter vers le nord. C’est un virage à 90 degrés, qu’on ne passe pas souvent, je l’ai souvent surnommé le « cap de Bonne Délivrance ». C’est un soulagement de rentrer maintenant dans des zones où il y a un peu plus de trafic, c’est un peu moins la panique que quand on est loin de tout. On retrouve des endroits plus « classiques », qu’on connaît mieux. »
« Le passage du Horn, c’est aussi le moment de regarder comment on a réagi à tous ces faits de course et à ces rebondissements. J’ai réussi à le faire, mais pas tout seul, grâce à une équipe et des gens qui m’ont soutenu et m’ont dit qu’on allait trouver des solutions. Ce qui a été le cas, ces petites victoires sont de grandes victoires, parce que ça a demandé beaucoup d’engagement physique, technique et collectif pour rester dans la course. Aujourd’hui, je peux m’autoriser à me dire que je suis un bon marin, je repasse le cap Horn en ayant vécu quelque chose de complètement différent par rapport aux fois précédentes. »
« J’avais envie de cette course et de cette compétition, je voulais être en confrontation, et non plus en record, et là, je me retrouve avec Armel Le Cléac’h, qui est entre 250 et 450 milles devant moi. On a fait tout le Pacifique en se tirant la bourre, c’est un privilège et une vraie satisfaction de me bagarrer avec Armel, vainqueur du Vendée Globe (2016). J’apprécie et je respecte tous les coureurs, mais Armel est pour moi une référence. On est un peu dans la même course, avec nos déboires techniques qui nous ont coupé les ailes sportivement à plusieurs moments, mais avec aussi la hargne et l’envie d’en découdre. »
« Que ce soit en compétition ou en record, en équipage ou en solitaire, c’est forcément très fort. Vous avez fait beaucoup d’est depuis des semaines et des semaines, et là, vous commencez à remonter vers le nord. C’est un virage à 90 degrés, qu’on ne passe pas souvent, je l’ai souvent surnommé le « cap de Bonne Délivrance ». C’est un soulagement de rentrer maintenant dans des zones où il y a un peu plus de trafic, c’est un peu moins la panique que quand on est loin de tout. On retrouve des endroits plus « classiques », qu’on connaît mieux. »
« Le passage du Horn, c’est aussi le moment de regarder comment on a réagi à tous ces faits de course et à ces rebondissements. J’ai réussi à le faire, mais pas tout seul, grâce à une équipe et des gens qui m’ont soutenu et m’ont dit qu’on allait trouver des solutions. Ce qui a été le cas, ces petites victoires sont de grandes victoires, parce que ça a demandé beaucoup d’engagement physique, technique et collectif pour rester dans la course. Aujourd’hui, je peux m’autoriser à me dire que je suis un bon marin, je repasse le cap Horn en ayant vécu quelque chose de complètement différent par rapport aux fois précédentes. »
Une compétition sur l'Atlantique
Thomas Coville et son équipe de routage sont désormais tournés vers la remontée de l’Atlantique Sud. Le skipper de Sodebo Ultim 3 fait désormais route « dans le bon sens », cap vers le nord et Brest. Il a une motivation supplémentaire pour faire avancer son bateau le plus vite possible : celle d’avoir dans son viseur Armel Le Cléac’h, qui a franchi le Horn une vingtaine d’heures avant lui, dimanche matin.« J’avais envie de cette course et de cette compétition, je voulais être en confrontation, et non plus en record, et là, je me retrouve avec Armel Le Cléac’h, qui est entre 250 et 450 milles devant moi. On a fait tout le Pacifique en se tirant la bourre, c’est un privilège et une vraie satisfaction de me bagarrer avec Armel, vainqueur du Vendée Globe (2016). J’apprécie et je respecte tous les coureurs, mais Armel est pour moi une référence. On est un peu dans la même course, avec nos déboires techniques qui nous ont coupé les ailes sportivement à plusieurs moments, mais avec aussi la hargne et l’envie d’en découdre. »
Source : A Bourgeois