Ce dimanche 10 août, Kiel donnera le coup d’envoi de la deuxième édition de The Ocean Race Europe. Sur la ligne, sept équipages IMOCA s’élanceront sur un parcours de 4 500 milles, répartis sur cinq étapes, entre la mer Baltique et les rivages de l’Adriatique. Au fil des six semaines de course, les équipages enchaîneront les étapes au large, entre choix tactiques serrés, navigation engagée et conditions variées, avant une arrivée finale inédite en mer Adriatique.
La première étape, entre Kiel et Portsmouth, donnera d’emblée le ton : exigeante, technique, rapide. Les équipages, composés de quatre marins et d’un médiaman embarqué, sont attendus sur les côtes anglaises entre jeudi et vendredi prochain. Dès cette première manche, il faudra être dans le rythme : chaque mille comptera.
Après une escale express, la deuxième étape, la plus longue du parcours, s’élancera le dimanche 17 août. Depuis la ligne mythique du Royal Yacht Squadron, au large de Cowes, la flotte descendra la Manche, mettra cap à l’ouest dans l’Atlantique, puis franchira le détroit de Gibraltar pour entrer en Méditerranée et rallier le port espagnol de Carthagène. Particularité de cette étape à double coefficient : un "fly-by" de trois heures à Matosinhos (Portugal), où les équipages devront s’arrêter brièvement avant de repartir dans l’ordre d’arrivée. Un format inédit, rythmé, pensé pour le spectacle et le jeu tactique.
Après Carthagène, la flotte mettra le cap sur Nice, puis Gênes, avant de franchir pour la première fois les portes de l’Adriatique à Boka Bay (Monténégro). C’est là que se jouera le dénouement, lors d’une ultime course côtière le 20 septembre, dont les points compteront autant que ceux de chaque étape offshore.
Un plateau international de très haut niveau
Inscrite au calendrier du Championnat IMOCA Globe Series, The Ocean Race Europe constitue cette saison une étape clé, rassemblant quelques-uns des meilleurs équipages de la flotte actuelle. Parmi les grands noms engagés : Yoann Richomme à la barre de Paprec Arkéa, Ambrogio Beccaria et son équipe sur Allagrande Mapei Racing, Rosalin Kuiper qui mènera l’équipage de Holcim-PRB, Paul Meilhat à bord de Biotherm ou encore Boris Herrmann à la tête de Team Malizia.Une flotte internationale, avec des marins issus de treize pays – France, Royaume-Uni, Suisse, Portugal, Pays-Bas, Canada, Allemagne, États-Unis, entre autres – et un niveau de compétition rarement atteint. On compte parmi eux onze skippers du dernier Vendée Globe, et six anciens vainqueurs de The Ocean Race.
Côté flotte, le plateau est tout aussi relevé. Six IMOCA dernière génération, tous foilers, mis à l’eau entre 2021 et 2023, seront au départ. Parmi eux, deux sisterships signés Koch/Finot-Conq (Allagrande Mapei Racing et Paprec Arkéa) aujourd’hui parmi les machines les plus performantes de la Classe. Quatre des bateaux engagés ont déjà participé à The Ocean Race, dont le vainqueur en titre Canada Ocean Racing – Be Water Positive, ex-11th Hour Racing – Mãlama.
Une course intense, sans répit
Pour Phil Lawrence, directeur de course de The Ocean Race Europe, cette épreuve mêle navigation au large et défis côtiers complexes : « C’est une course intense », explique-t-il. « La plupart des étapes dureront environ quatre jours, avec des bateaux poussés par leur équipage à 100% du début à la fin. Entre vents côtiers instables, caps à franchir, effets de marée et zones d’exclusion, ils devront gérer une pression constante. Tout peut arriver. Ce sera un vrai test. »À l’image des dernières grandes épreuves du circuit IMOCA, The Ocean Race Europe s’annonce comme un affrontement au couteau entre les meilleures équipes du moment. Directeur de course de l’épreuve, Phil Lawrence ne s’attend à rien de moins qu’un suspense à couper le souffle, où la moindre erreur pourrait coûter cher. « Quand on voit le niveau de la flotte, il est évident que les points vont être très disputés, avec peu d’écart à l’arrivée. On peut tout à fait imaginer que la victoire finale se joue lors de la dernière course côtière en Adriatique », souligne-t-il.
L’organisation s’appuie sur une structure identique à celle de The Ocean Race, avec un PC course basé à Alicante et une gestion professionnelle à tous les niveaux. De quoi séduire les équipes et rassurer les observateurs, dans une course qui se veut aussi vitrine pour l’avenir. « On est ravis de la qualité des marins engagés. C’est un signal fort pour le circuit IMOCA. Et on espère que les équipes absentes cette année suivront de près cette édition, en vue de 2027 », confie Phil Lawrence.
Il rappelle d’ailleurs que les équipages ayant participé, en totalité ou en partie, à la dernière édition de The Ocean Race, ont ensuite brillé dans les épreuves du circuit IMOCA. « Ce type de course constitue une vraie valeur ajoutée dans un programme sportif. Les retours ont été très positifs et on espère que cela motivera d’autres projets à franchir le pas. »
Un terrain de jeu renouvelé et des innovations au service du sport
Cette année, les organisateurs ont introduit une nouveauté avec l’introduction de Bonus Scoring Gates : des portes intermédiaires positionnées tôt dans chaque étape (sauf Gênes–Boka Bay), offrant deux points au premier et un point au deuxième. Une mécanique qui valorise les bons départs et oblige les équipages à rentrer immédiatement dans le match. « Ces portes vont récompenser les équipes capables de partir vite et de se mettre rapidement dans le match. Cela va aussi ajouter de la tension dès les premiers milles de chaque étape », note Phil Lawrence.Autre retour marquant, celui du fly-by, une escale très rapide inspirée de celle organisée à Kiel lors de la dernière édition de The Ocean Race en 2023. À Matosinhos, le 20 août, les IMOCA accosteront pour trois heures, offrant un moment privilégié au public et aux médias, avant de reprendre la mer dans l’ordre d’arrivée.
Une course pensée pour le large… mais aussi pour la terre
Contrairement à l’édition 2021 marquée par la pandémie, The Ocean Race Europe 2025 renouera pleinement avec son public. À chaque escale, des Ocean Life Parks accueilleront visiteurs, partenaires et écoliers autour d’animations, d’expositions et de runs pro-am. Une vitrine précieuse pour les teams comme pour leurs sponsors, dans une course qui s’articule aussi à terre, avec des shore teams mobilisées sur chaque port pour assurer le rythme serré des escales.Enfin, fidèle à l’engagement environnemental du circuit IMOCA, chaque bateau embarquera des capteurs scientifiques dans le cadre de l’initiative Racing for the Ocean. Température de l’eau, salinité, taux d’oxygène, concentration en CO₂ ou en microplastiques : autant de données essentielles pour mieux comprendre l’état de nos océans.
Sur l’eau comme à terre, cette édition 2025 s’annonce comme un concentré d’ADN IMOCA : intensité, performance, engagement environnemental… et la promesse d’un affrontement de très haut vol, jusqu’au dernier mille.
Source : M Launay
