Le franc soleil qui régnait sur le village de la Transat Café l’Or au Havre a fait place à un temps d’automne perturbé qui promet un départ tonique dimanche prochain. Dans le bassin Paul Vatine, au milieu de ses 16 concurrents, TeamWork Team Snef tire sur ses amarres depuis mercredi dernier, impatient comme son tandem de skippers de prendre le large pour une virée de 4350 milles direction Fort de France. Fin prêts, concentrés et opportunistes, Justine Mettraux et Xavier Macaire donneront le meilleur pour la dernière course de la saison, la dernière aussi de leur plan VPLP sous les couleurs de leurs partenaires.
Du Havre à Fort de France, une course de vitesse pure ?
Surtout, ils ont montré qu’à bord de leur IMOCA de 2018, ils peuvent jouer les trouble fête et tenir la dragée haute aux meilleurs, à l’image de la deuxième place acquise en septembre dernier lors du dernier Défi Azimut Lorient Agglomération, répétition générale de la Transat « Cette course a montré aux autres qu’on savait faire de belles choses et elle nous a mis en confiance. Le duo fonctionne, nous faisons partie de ceux qui ont le plus navigué en double et je pense qu’on a fait tout ce qu’il fallait pour être bons dès le départ car ce sera une question de rythme » dit Xavier devant la table à cartes de TeamWork Team Snef à mettre de l’ordre dans les roadbooks et documents préparatoires de la stratégie de course. « On ne se fixe pas d’objectif de place mais on sait que si on navigue bien, un joli résultat peut être au bout. Il faudra aussi être à la hauteur de ce bateau dont ce sera la dernière course aux couleurs de TeamWork Team Snef » abonde Justine.Une chose est sûre, Justine et Xavier ne pourront pas jouer l’échappée belle de 2023 puisque la flotte des IMOCA est désormais canalisée dans sa descente de l’Atlantique avec l’archipel des Canaries à laisser à tribord avant de traverser l’Atlantique vers Fort de France. Une contrainte qui laisse tout de même du jeu selon Xavier : « L’alizé peut être franchement établi à la latitude des Canaries et ce sera une course de vitesse. Mais s’il n’est pas calé, il y aura du jeu tactique dans la seconde partie de la course » Justine pense quant à elle que le contournement de l’archipel peut livrer des surprises : « La partie entre Fuerteventura et l’Afrique est technique, puis le bon dosage de la trajectoire entre le gain sur la route vers l’ouest et les dévents des îles qui peuvent s’étendre sur plus de 150 milles au Sud sera un moment important ».
Départ tonique prévu
Ils sont arrivés au près, ils repartiront au près ! La semaine passée, l’anticyclone régnait encore sur la France avec ses vents frais de Nord-Est contre lequel il avait fallu bagarrer pour rallier le Havre depuis Lorient. Aujourd’hui, les premières perturbations annonçant l’hiver sonnent à la porte de l’Atlantique avec leurs vents d’ouest, leurs rafales et la mer qui va avec. Comme souvent, le début de course très tactique en Manche devrait se faire face aux éléments, ce qui obligera à doser entre vitesse et préservation du matériel, ce qui ne semble pas inquiéter Xavier : « Je ne suis pas sujet au mal de mer sur les débuts de course et les IMOCA sont quand même de gros bateaux qui permettent de traverser rapidement les systèmes. Je préfère être barricadé sous la casquette de TeamWork Team Snef qu’à la barre d’un Class40 ou d’un Ocean Fifty pour passer un front ! ».Justine qui considère qu’il est « encore trop tôt pour se projeter vraiment sur la météo » se félicite de son côté de savoir le bateau prêt. « En arrivant au Havre mercredi dernier, la job list était vraiment réduite, nous avons passé le contrôle sécurité samedi et chacun va pouvoir prendre quelques jours de repos avant le milieu de la semaine où les choses sérieuses vont commencer ».
Au menu, les briefings de l’organisation, de nombreuses visites des partenaires, notamment des clients et salariés du groupe Snef, très implanté dans la région, et l’étude de la stratégie météo. Teamwork Team Snef recevra les conseils de Marcel Van Triest, célèbre routeur qui travaille aussi pour Charal et participera également au briefing organisé par le Pôle Finistère Course au Large, sa structure d’entraînement. Un partage d’information essentiel pour Justine: « C’est bien de pouvoir croiser deux approches différentes et de discuter aussi avec d’autres coureurs du pôle qui sont nos concurrents, pour sentir un peu le feeling de chacun avant le départ ».
Rendez-vous sera pris ensuite dans les écluses du Havre dimanche matin avant le grand départ. Après les Ultim et les Ocean Fifty, ce sera au tour des IMOCA de s’élancer à 14h20.
Source : L Troel