Record en Mini sur la Mini Transat, Nicomatic-Petit Bateau de Benoit Marie a parcouru 352,59 milles en 24H

Incroyable, mais pourtant vrai. Hier mercredi sur la Mini Transat, Benoît Marie a su profiter des conditions favorables pour passer la surmultipliée et afficher une vitesse moyenne de progression inédite au grand large à bord d’un petit bateau de 6.50 mètres. Le 1067 Nicomatic-Petit Bateau, au plan de pont épuré, équipé d’une paire de foils en U, de safrans avec des plans porteurs, repousse encore plus loin les curseurs de la performance.

Crédit : P Rucay 


Un foiler fou 

Hier mercredi, le leader de la course, qu'il a déjà remportée en 2013, a battu à trois reprises, coup sur coup dans les pointages, le propre record du bateau, établi en juillet 2024 par Caroline Boule. Au final, son meilleur score du jour s’établit à 352,59 milles parcourus en 24 heures (entre le 28 et le 29 octobre,17h TU) à la vitesse moyenne de 14,69 milles. « C’est assez hallucinant puisqu’on est à niveau de performance équivalent à un Class40 (bateau de 12,28 mètres, ndlr) moyen », commente le directeur de course Denis Hugues.

« Ce record, ce n’était pas un objectif en soi, mais Benoît a optimisé sa trajectoire dans des conditions favorables. Il y a eu très peu de vent les jours précédant, permettant une mer très plate propice aux accélérations quand l’alizé s’est établi », commente Caroline. « Pour tenir ce type de moyennes, il s’agit d’éviter les pics de vitesse et que le bateau retombe dans les vagues. Il s’agit de privilégier la stabilité de vol. À mon avis, Benoît, qui a tenu une moyenne de 14 nœuds sur 48 heures, a dû barrer la journée ; et il a dormi la nuit, passant le relais au pilote automatique, contraint, sans doute, à une vitesse maximum de 20 nœuds », imagine Caroline. A terre, elle peut se réjouir de voir son propre record tomber à bord de ce prototype révolutionnaire : « un foiler sans compromis, qui marche bien dans le petit temps et reste facile d’usage ».

Avec de telles vitesses, pas étonnant que Benoît Marie s’échappe devant et qu’il parvienne à constituer un matelas d’une centaine de milles d’avance, cumulés en une journée, sur ses plus proches poursuivants. Pourtant dans son tableau arrière, ceux-là n’ont pas démérité, comme le certifient les 316 milles enregistrés au compteur de Mathis Bourgnon (934 - Assomast). Bien décidé à tout donner, le skipper suisse qui s’est préparé à l’ancienne dans le jardin familial, pousse son plan Bertrand de 2017 dans ses retranchements. Au coude à coude avec Alexandre Demange (DMG Mori Sailing Academy II) toujours présent aux avant-postes, la bataille redouble d’intensité dans le sillage de l’intouchable premier de cordée.

Source : M Honoré