Transat Jacques Vabre / Deuxièmes,Thomas Coville et Jean Luc Nélias n'ont rien lâché ! (ITW)

Ils étaient les grands favoris de cette Transat Jacques Vabre. Et pourtant. Une transat aller-retour au Brésil en guise d'entraînement cet été n'aura pas suffi à Thomas Coville et Jean-Luc Nélias. Face à eux, Macif, dernier né mis à l'eau le 18 août seulement, n'a pas fait de détail. Au final, coup d'essai, coup de maître pour François Gabart et Pascal Bidegorry ! A la sortie du Pot au Noir, le match était déjà plié. 

Crédit : JM Liot


Grand animateur de la flotte des Ultime dès les premiers milles de course, Sodebo Ultim’ n’aura eu de cesse de creuser l’écart avec MACIF dans une descente du golfe de Gascogne tonique. A la latitude de Gibraltar, Thomas Coville et Jean-Luc Nélias sont à 65 milles devant François Gabart et Pascal Bidégorry. Débute alors, le long des côtes marocaines un mano a mano passionnant poussant les équipages à faire des choix stratégiques pour aborder au mieux le Pot au Noir. Un empannage au nord des îles du cap Vert décale les trajectoires des deux trimarans géants, Sodebo Ultim’ étant positionné un peu plus à l’ouest. MACIF prend alors les devants et glisse en premier à la sortie du Pot au Noir. Suivra un course-poursuite le long des côtes brésiliennes jusqu’à Itajaí, durant laquelle l’équipage de Sodebo Ultim’ s’accrochera pour tenter de réduire son écart de 260 milles à 88 milles au moment de l’arrivée de MACIF…


Thomas Coville, skipper de Sodebo Ultim’ :
« Ce n'est pas du tout de la déception, c’est le plaisir de s’être bagarré jusqu’au bout. On s’est fait une première nuit d’anthologie où on s’est vraiment régalé en mettant tout le monde d’accord. On s’est fait une dernière nuit rien que pour nous avec le plaisir de pousser le bateau à fond. Ca été une très belle régate, on a vécu un truc génial à deux, c’est magique de naviguer à deux sur ces bateaux. En fait, cette nuit, je me rendais compte à quel point on est privilégié de naviguer sur un bateau comme Sodebo. »

Jean-Luc Nélias, co-skipper de Sodebo Ultim’
« Ca s’est joué sur un coup de tactique-stratégie sur un empannage au niveau du cap Vert. Macif avait du retard, en empannant plus tôt que nous il a neutralisé son retard. Ca nous a positionné à l’entrée du pot au noir dans un position un peu décalée, et on pensait que notre position était la meilleure, et finalement c’est la leur qui a le mieux marché. C’est souvent le cas dans le Pot au Noir : on tente des trucs et on n’est pas sûr que ça marche. Il est sorti du Pot au Noir et il a touché du vent plus fort que nous et en multicoque ça ne pardonne pas. Les écarts sont très importants, et la vitesse double, on quitte le système d’alizés, et petit à petit, il s’est échappé. »

Thomas Coville
« Cette nuit, je me suis senti très à l’aise quand on attaqué avec Jean-Luc. Je me suis senti très à l’aise et très serein sur Sodebo avec cette conception du large. La Transat Jacques Vabre a été plutôt une course au contact avec des vents médiums. Quand on sera dans le Grand Sud, je serais content d’être à bord de mon Sodebo. Je suis bien sur mon bateau, je suis très fier de ce bateau. C’était un projet de toute une équipe quand on a transformé Géronimo. C’est émouvant d’arriver, c’est une histoire qui s’achève et à la fois on pense à la suivante. J’ai proposé à Jean-Luc en passant la ligne d’arrivée de remettre ça dans deux ans, il m’a répondu oui tout de suite. »


Le temps de course
Sodebo a franchi la ligne d’arrivée brésilienne de la Transat Jacques Vabre à 14h 17min 38sec (heure française). Thomas Coville et Jean-Luc Nélias ont donc mis 13 jours 47 minutes 38 secondes à la vitesse moyenne de 17,26 nœuds sur le parcours théorique de 5 400 milles (10 000 km) entre Le Havre et Itajaí. Mais en réalité, le maxi trimaran de 31 mètres a cumulé 6 415 milles sur l’eau à la vitesse moyenne de 20,51 nœuds. Sodebo Ultim’ est arrivé 7h 18min et 11sec derrière Macif.


par la rédaction
Sources : ScanVoile - S Guého