La Solitaire / Première victoire d'étape pour Nicolas Lunven, écarts importants à Gijon (ITW-classement)

Première victoire d’étape pour Nicolas Lunven sur la Solitaire Urgo ! Hier soir mardi, le skipper du Figaro Générali a franchi la ligne d'arrivée de la première étape à 00h 01mn. Une victoire magistrale à Gijón qui est un ascendant énorme sur la flotte, et en particulier sur certains favoris qui ont dû abandonner ou encaisser un mauvais résultat. Adrien Hardy, 2e, accuse 13 minutes de retard. Sebastien Simon et Charlie Dalin, qui suivent, pointent à 27 et 28 minutes.


Crédit : A Courcoux

Retour en arrière
Sur un plateau de Rochebonne particulièrement agité, le vent montait, toujours de Sud-Ouest, avec des rafales à plus de 30 nœuds. Dans le tableau arrière de Yann Eliès (Quéguiner-Leucémie Espoir), Nicolas Lunven, en compagnie d’Adrien Hardy (Agir Recouvrement), ne cherchait pas à serrer le vent mais à gagner le plus à l’Ouest possible pour aller chercher la bascule du vent.

Bonne pioche puisque ces deux solitaires prenaient alors le commandement alors que la brise grimpait parfois à plus de quarante nœuds dans les grains.

Incontestablement, le choix de persévérer le plus à l’Ouest possible était bénéfique car les deux compères de tête réussissaient à faire un petit break sur une « bande des quatre » sous leur vent : Yann Éliès, Sébastien Simon (Bretagne CMB Performance), Charlie Dalin (Skipper Macif 2015) et Alexis Loison (Custo Pol).

« Je suis vraiment très très heureux, parce que ce matin au lever du jour quand j’étais derrière Adrien Hardy, je me suis dit : « Ce n’est pas possible, je ne vais pas faire second pour la huitième fois, je crois, sans jamais avoir gagné une étape. Donc trouve la solution, mais double-le. », explique Nicolas Lunven. Je me suis énervé toute la journée pour réaliser cet objectif. C’est vrai que je cours après une victoire d’étape depuis des années maintenant, c’est chose faite maintenant. »

Adrien Hardy, 2e : 
"Je pensais qu’il y a allait avoir un peu moins de mer et de vent, sur le plateau de Rochebonne la mer était vraiment cassante. On a eu des rafales à 44 nœuds. Dans ces moments-là, on hésite à mettre la course entre parenthèse, mais pas trop non plus car c’est là que les écarts se font. Ce résultat est très positif pour une 1ere étape, ça augure d’un bon match."

Charlie Dalin (Skipper Macif 2015), 4e , revient sur son étape : 
« J’aimerais bien partir mieux, parce que je suis en train de me transformer en remonteur professionnel, pas en navigateur. Une erreur de bouée, ce n’est pas tolérable, je ne suis pas très content contre moi. J’ai couru après tout le monde depuis le début, il n’y avait pas trop le choix, il fallait trouver des solutions. Il y a eu quelques bords où j’ai été assez inspiré, en fin de nuit, j’avais une super vitesse, ça m’a permis de remonter juste derrière Seb Simon au pied du podium. Je suis à 29 minutes de Nico (Lunven), il reste du temps. »

Yann Eliès, 5e :
"Après Rochebonne, j’ai vu que ça allait monter à plus de 45 nœuds et qu’il y aurait une mer de folie. Pendant huit heures, j’ai reçu en long, en large et en travers. A ce moment-là, j’avais beau être bien équipé, j’admets que j’ai eu un petit moment de faiblesse. Bien sûr, il n’aurait pas fallu lâcher mais c’est comme ça. J’essayerai de me rattraper ailleurs. C’était quand même très violent. Impressionnant. C’est monté fort, très vite.

En tous les cas, lorsque je suis devant, je suis capable de faire des belles choses. Idéalement, il aurait fallu faire troisième. Là, j’ai peut-être un petit 5-10 minutes de trop dans la vue. C’est clairement une étape qui a sélectionné."

Thierry Chabagny, 25e, victime d'une avarie :
"J’ai eu un problème de grand-voile au pire moment de la régate ! Après avoir passé Rochebonne, nous étions dans 40 nœuds de vent et j’ai cassé une latte de grand-voile, un morceau a déchiré la voile et est sorti par l’avant. J’ai affalé et j’ai continué à faire route sous solent. J’ai attendu que le vent descende à 25/30 nœuds pour remettre une latte et renvoyer la grand-voile. C’était hyper long, environ 6 heures je pense. A partir de ce moment, je savais que c’était mort pour la régate."


Des écarts conséquents
La victoire de Nicolas Lunven 13 minutes 23 secondes devant Adrien Hardy ne doit toutefois pas cacher la très belle performance de Julien Pulvé (Team Vendée Formation) qui s’adjuge la huitième place à une heure du vainqueur alors que cette 48ème édition de La Solitaire URGO Le Figaro marque sa première participation ! Ou celle de la Suissesse Justine Mettraux (TeamWork) qui termine à la douzième place pour sa deuxième participation, dix secondes seulement devant le deuxième « bizuth », Pierre Leboucher (Ardian). Quant à l’Anglais Hugh Brayshaw (The Offshore Challenge), il s’octroie le nouveau classement provisoire des amateurs créé par la Classe Figaro.


Des favoris au tapis
L'étape a fait beaucoup de dégâts parmi les favoris annoncés à Bordeaux : Erwan Tabarly, Damien Guillou et Anthony Marchand ont abandonné sur cette manche, Jérémie Beyou et Thierry Chabagny terminent très loin de la tête… Et les écarts marquent déjà un profil particulier puisque seuls sept solitaires finissent en moins d’une heure, une ligne de démarcation qui va devenir difficilement franchissable au fil des trois étapes à suivre.


Classement de la première étape Bordeaux-Gijón :
1-Nicolas Lunven (Generali) en 2j 07h 31’ 36
2-Adrien Hardy (Agir Recouvrement) à 13’23 du vainqueur
3-Sébastien Simon (Bretagne CMB Performance) à 27’46
4-Charlie Dalin (Skipper Macif 2015) à 28’53
5-Yann Éliès (Quéguiner-Leucémie Espoir) à 39’40
6-Alexis Loison (Custo Pol) à 48’26
7-Xavier Macaire (Groupe SNEF) à 53’56
8-Julien Pulvé (Team Vendée Formation) à 1h02’56 - Premier bizuth
9-Gildas Mahé (Action contre la faim) à 1h06’54
10-Pierre Quiroga (Skipper Espoir CEM-CS) à 1h08’55
...
19 Jeremie BEYOU (CHARAL) à 01h45'24
25 Thierry CHABAGNY (GEDIMAT) à 03h11'10

ABD :
Erwan TABARLY
Damien GUILLOU
Marc POUYDEBAT
Anthony MARCHAND
Nathalie CRIOU

par la rédaction
Sources : Rivacom - J.Cornille