Cap Istanbul / Menu Gastronomique pour cette 2ème étape


Il n'aura rien manqué à cette étape entre Cagliari et Marzamemi : en entrée une bataille tactique en baie de Cagliari, en plat de résistance une longue chevauchée sous spinnaker et en dessert, une bataille au près le long des côtes de Sicile. Même le trou normand était prévu sous la forme d'une panne de vent en baie de Sciacca. Avec comme surprise du chef, la prise de pouvoir d'un outsider complet, Antonio Pedro da Cruz (Baïko).


La nuit sicilienne n'a pas été douce pour tout le monde. Après une arrivée en fanfare sur la pointe nord-ouest de l'île où toute la flotte s'est alignée sous spi pour entrer dans la nuit à la hauteur de Marsala, les navigateurs de la « Capitale Européenne de la Culture – Cap Istanbul » ont vu le vent les quitter progressivement à mesure qu'ils approchaient de la première marque de parcours en baie de Sciacca. Pendant plusieurs heures, dans une baie sillonnée par les pêcheurs au lamparo, les solitaires ont du composer avec des vents faibles et variables, quand ils n'étaient pas tout bonnement arrêtés dans la pétole.

Jeu cruel

A ce petit jeu de l'intuition et du hasard, Antonio Pedro da Cruz, le skipper de Baïko, déjà en tête de la flotte à la marque de parcours, creusait brutalement l'écart pour se retrouver propulsé à la fin de la nuit avec près de 15 milles d'avance sur les autres concurrents. Il est parfois des marmitons qui, pris d'une inspiration subite, dépassent, le temps d'une recette de cuisine, les chefs cuisiniers. Antonio, plutôt habitué au ventre mou du classement, voire aux queues de peloton a, semble-t-il, trouvé cette nuit la formule magique. Toujours est-il que quand Baïko naviguait à près de 6 nœuds, l'essentiel de la flotte restait engluée en baie de Sciacca. La Méditerranée est cruelle parfois, qui peut transformer un petit décalage en écart irrémédiable en moins de temps qu'il ne faut à une bonne fée pour faire d'une citrouille, un carrosse. D'autres, à l'inverse, perdaient gros comme Fred Duthil qui passait de la position de leader du groupe à la vingtième place. Le tout petit temps comporte une part d'aléatoire indéniable.

Retour des gros bras

Il restait alors ce matin près de quatre-vingt milles à parcourir à la flotte des Figaristes... Commençait alors un long louvoyage le long des côtes de Sicile. Devant Porto Empedocle, le vent fraichissait alors que le ciel se couvrait rapidement. C'est alors un vent de près de vingt nœuds qui attendait les navigateurs solitaires. Nul doute qu'à ce stade de la course, l'état de fraicheur des marins, l'acquisition des automatismes devenaient déterminants. Petit à petit, les gros bras du circuit Figaro remontaient vers les avant-postes de la course alors que quelques navigateurs, sûrement talentueux mais pas encore totalement rompus aux exigences du circuit, perdaient pied petit à petit. Aux avant-postes, on ne trouvait plus que des habitués des places d'honneur : Gildas Mahé (Le Comptoir Immobilier) suivi de près par Laurent Pellecuer(Docteur Valnet Aromathérapie), Thierry Chabagny (Suzuki Automobiles), Jeanne Grégoire (Banque Populaire)...Même si l'on sait que la Méditerranée est friande de retournement de situations, à bord de Baïko, Antonio Pedro da Cruz possédait suffisamment d'avance pour ne pas s'inquiéter du retour des croque-mitaines. Cendrillon a de quoi voir venir...

Source : Cap Istanbul