La Solitaire du Figaro / François Gabart, l'outsider

François Gabart s'apprête à prendre le départ de sa deuxième Solitaire du Figaro. Premier bizuth en 2008, troisième de la Transat BPE 2009, le jeune skipper ESPOIR REGION BRETAGNE ne part plus dans l'inconnu. Toujours aussi enthousiaste, il évoque sa préparation, son expérience et sa concurrence. Il se frotte même les mains à l'idée de courir contre d'anciens vainqueurs et des tours du mondistes.

Crédit : M.Mochet / AFP / Transat BPE


Après une première saison éclatante, François Gabart a persévéré et confirmé son talent en 2009 avec une troisième place sur la Transat BPE et une huitième place sur la Quiberon Solo. Son expérience acquise depuis plus d'un an sur le circuit, la préparation suivie au Pôle France Finistère Course au Large sont des atouts en or pour aborder sa deuxième Solitaire du Figaro comme outsider.

Une intégration réussie.
Cela fait maintenant 15 mois que François Gabart a remporté le Challenge Espoir Région Bretagne, avec à la clé deux saisons sur le circuit Figaro Beneteau et son intégration au Pôle France Finistère Course au large : " Le challenge m'a donné une chance exceptionnelle. Je fais maintenant partie du milieu de la course au large dans lequel je suis reconnu. Ce challenge est une vraie chance d'insertion."

L'expérience.
En 2008, François Gabart prenait le départ de sa première Solitaire du Figaro avec l'envie, celle de naviguer, de se faire plaisir, de se confronter, de vivre en mer, bien conscient que toute expérience est bonne à prendre. Un an plus tard, l'envie est la même, l'expérience s'est étoffée : "Quelques jours avant le départ, je me sens différent. L'expérience de la Transat a changé beaucoup de choses comme gérer un avitaillement par exemple. En 2008 sur la Solitaire, je me faisais un monde de préparer un avitaillement pour une étape de 3 jours, puis j'ai dû le gérer pour 3 semaines de mer sur la transat BPE. Aujourd'hui, si j'oublie quelque-chose pour une étape de 3 jours, ce n'est pas très grave ! De la même façon, je vais traverser le golfe de Gascogne pour la 3ème fois, maintenant je peux facilement imaginer comment cela peut se passer."

La concurrence : hâte de s'amuser avec tout le monde.
Impressionné par les anciens vainqueurs et les tours du mondistes ? Pas le moins du monde. François Gabart n'affiche aucun complexe : "C'est super que des tours du mondistes reviennent sur la course. C'est un rêve de courir contre eux. Michel Desjoyeaux ? C'est certainement le meilleur des solitaires aujourd'hui. Mais il n'a pas toujours gagné, il est battable ! Je ne suis pas là pour jouer la victoire, j'ai bien conscience d'être un outsider. Les anciens vainqueurs ont hyper envie de gagner, d'autres ont du talent et de l'expérience. J'ai le potentiel pour faire une belle étape mais ce sera difficile d'être régulier et très bien placé durant 4 étapes. Je pense que la régularité vient avec l'expérience. Mais quoi qu'il se passe, je ferai ma course en fonction de ma stratégie et de la météo."

L'altitude plutôt que le bord de mer.
Après la deuxième épreuve du circuit, la Quiberon Solo, François Gabart disposait de 5 semaines pour se mettre en mode "course au large". François a couru en équipage sur le Tour de France à la Voile avec l'équipage Toulon Provence Méditerranée - Coych de Fabien Henry : "Naviguer en équipage permet de se spécialiser. J'ai travaillé la navigation très en détails."
Il a ensuite fait un vrai "break" en troquant le bord de mer contre l'altitude : "La montagne m'a permis de voir d'autres gens. J'ai essentiellement travaillé la météo et fait de la randonnée autour du Mont Pourri (en Savoie ndlr). En montagne, devant de grands espaces, on peut réfléchir à autre-chose, on a l'esprit libre, on va très loin dans la réflexion, ce qui est impossible dans la vie courante."

Puis le skipper ESPOIR REGION BRETAGNE a retrouvé son Figaro Bénéteau à Port la Forêt : "J'ai la chance de naviguer en me confrontant avec les meilleurs. Mais j'ai profité de quelques jours pour naviguer seul. Cela permet d'essayer plein de réglages, de mieux comprendre ce qui fonctionne plus ou moins bien. J'ai eu la chance que Jean le Cam vienne à bord et me donne son point de vue. Il avait envie de faire avancer le bateau et l'échange a été très précieux. C'était un vrai plaisir de naviguer avec lui."

Le premier rendez-vous sur l'eau de cette 40ème Solitaire du Figaro aura lieu demain mardi pour le prologue dont le départ sera donné à 12h. Le départ de la première étape sera donné jeudi 30 juillet à 13h pour un parcours de 345 milles entre Lorient et la Corogne en Espagne.

Source : François Gabart