A 26 ans, Nicolas Lunven participera pour la troisième année à la Solitaire du Figaro sur CGPI, son nouveau partenaire. Premier bizuth en 2007, il tentera d'accrocher cette année son objectif : intégrer le Top 10.
Vous avez terminé 5e de la Solo Les Sables, 6e de la Solo Concarneau et 3e de la Quiberon Solo. Une préparation idéale avant d'entamer la Solitaire du Figaro ?
Nicolas Lunven : C'est une bonne préparation avec des courses qui ressemblent aux étapes de la Solitaire. A Concarneau, le parcours côtier était soumis à l'influence du vent, aux courants et à beaucoup de contacts avec des bateaux hors course. A Quiberon on a évolué entre les baies. Les deux se combinent bien. J'arrive confiant, serein dans ma préparation. Cela fait un an que je navigue sur mon bateau, je le connais bien. J'ai toutes les armes pour bien faire.
Depuis 2007, où vous aviez fini premier bizuth, vous êtes attendu dans cette course. N'est-ce pas une pression supplémentaire ?
Nicolas Lunven : Je sais qu'il y a des gens qui m'attendent au tournant mais je fais abstraction de ce qui se dit. Je me mets moi-même la pression. Je fais ma course à ma façon.
Vous prendrez le 30 juillet le départ de la Solitaire du Figaro pour la troisième fois. Quelles sont vos ambitions cette année ?
Nicolas Lunven : Mon objectif est de rentrer dans les dix premiers même si cela risque d'être difficile car le niveau est particulièrement relevé avec beaucoup de favoris au départ. Si j'analyse mes courses cette saison, j'ai des motifs de satisfactions. Je fais troisième à la Solo Quiberon où tous les gros clients de la Solitaire étaient présents. J'espère me battre aussi bien.
Le plateau comporte cinq anciens vainqueurs. N'est-ce pas un peu intimidant ?
Nicolas Lunven : Je ne pars pas avec l'idée de suivre un des cinq, cela ne marcherait pas. Ils vont forcément avoir une influence sur la course. Mais j'espère pouvoir courir à ma manière.
Vous aviez terminé 17e en 2008. Comment jugez-vous votre performance ?
Nicolas Lunven : Sur le résultat sportif, j'étais déçu. Après, cette contre-performance peut être expliquée. J'ai récupéré le bateau seulement quelques semaines avant la course. Il me restait beaucoup de travail à faire. Pour quelqu'un comme moi avec peu d'expérience, c'était un handicap. Cette année j'arrive mieux préparé. Mais la Solitaire est une course au temps, personne n'est pas à l'abri d'une contre-performance.
Que pensez-vous du parcours de cette 40e édition ?
Nicolas Lunven : Il est classique si l'on regarde l'histoire de la Solitaire. En 2008, on disait que la première étape serait facile et Troussel a gagné avec 6 heures d'avance. Il n'y a pas d'étapes simples, il faut toutes les jouer à 100%.
La Solitaire est votre objectif majeur. Qu'est-ce qui rend cette course si spéciale ?
Nicolas Lunven : C'est une des courses les plus ancrées en France, en Europe voire même dans le monde. Les étrangers nous envient notre culture de la solitaire. C'est une course symbolique, forte. Et puis, j'ai une attache particulière car mon père et mon oncle ont participé dans les années 70. C'est drôle de se retrouver trente ans plus tard avec mon père qui suit assidument mes courses. Au niveau sportif, c'est une des courses où on a le plus de travail, où il est dur de s'illustrer. Celui qui finit sur le podium, on peut dire que c'est un excellent navigateur.
En dehors du circuit du Figaro, vous avez embarqué sur le maxi multicoque de Franck Cammas. Que vous apportent ces différentes expériences ?
Nicolas Lunven : Cela peut paraître à l'opposé car c'est un travail en équipage. J'estime que toute navigation est bonne à prendre. Multiplier les expériences me permet d'apprendre plus rapidement. C'est mon approche du métier. J'aime beaucoup les courses en solitaire mais je ne ferai pas que ça. C'est bien d'aller voir ailleurs.
Vous avez également suivi de près le Vendée Globe. Est-ce un objectif un jour d'y participer ?
Nicolas Lunven : Je ne veux pas brûler les étapes. C'est un projet passionnant avec des superbes bateaux. Ça se prépare trois ou quatre ans à l'avance. C'est une course particulière où l'on reste seul pendant trois mois autour du monde. J'ai encore beaucoup de choses à apprendre. Le Figaro est une bonne école et je vais m'y consacrer à fond pendant plusieurs années encore.
Source : Nicolas Lunven