La Solitaire / Premier raidillon tonique vers l’Irlande

C’est parti pour la troisième étape de cette 40ème Solitaire du Figaro : 485 milles complexes entre Vendée et Irlande, de Saint-Gilles Croix de Vie à Dingle. Vent d’Ouest, mer plate et navigation tonique sont au menu pour l’instant. La suite sera plus complexe avec, entre autres, la négociation d’une dorsale anticyclonique.

Impeccable départ devant Saint Gilles Croix de Vie ce lundi à 13h00. Après être sortis du port seuls en utilisant leurs moteurs (plombés ensuite en mer juste avant le départ) les 52 concurrents de La Solitaire du Figaro ont lancé leurs coursiers à l’attaque des 485 milles de cette troisième étape à destination de Dingle. Et celle-ci s’annonce passionnante : peu d’écarts au classement général - les 30 premiers tiennent en à peine plus de 2 heures – et du jeu stratégique potentiel tout au long des plus ou moins 4 jours de mer que viennent d’entamer les navigateurs.

Crédit : Marmara Bouchon / Le Figaro

Joli spectacle dès l’entame donc, dans des conditions estivales : grand soleil, six noeuds de vent d’ouest, mer absolument plate. L’occasion d’offrir quelques bords de près du meilleur goût aux spectateurs des côtes vendéennes qui ont si bien accueilli la course, les quais de Saint Gilles n’ayant pas désempli durant toute l’escale.
Trop gourmands au départ, deux skippers et non des moindres se sont fait rappeler à l’ordre pour avoir mordu la ligne avant le top : Nicolas Bérenger (Koné Elevators) et Thierry Chabagny (Suzuki Automobiles). Ils réparaient aussitôt. Laurent Pellecuer (Arnolfini.fr) avait été le plus prompt sur la ligne, mais très vite, deux groupes se dessinaient : la majorité partait sur la droite bâbord amures, alors qu’un autre petit groupe préférait le bord opposé, avec là aussi des ténors : Michel Desjoyeaux (Foncia), Eric Drouglazet (Luisina) ou encore Frédéric Duthil (Bbox Bouygues Telecom).

Gérald Véniard en tête à Yeu

Quarante-cinq minutes après le départ, à la bouée Radio France - première marque de parcours de cette troisième étape - c’est Frédéric Duthil (Bbox Bouygues Telecom) qui passait en tête devant Jérémie Beyou (Bernard Paoli) et Armel le Cléac’h (Brit Air). Ces trois ténors de la série et du classement général (respectivement 6e, 5e et 4e) suivis d’une flotte relativement groupée mettaient ensuite le cap sur La Sablaire, bouée cardinale à respecter sous le vent de l’île d’Yeu. Dans un vent toujours orienté ouest qui forcissait légèrement (9/10 noeuds), la première partie de tricot était entamée.

Mais ce n’était encore que le hors d’œuvre de cette troisième manche qui amènera les concurrents à d’abord aller virer la bouée Cap Caval, sous la pointe de Penmarc’h, avant de nombreux choix à gérer pour la remontée proprement dite vers l’Irlande. Mais n’anticipons pas. Pour l’heure, à bord des Figaro Bénéteau, chacun est concentré sur le choix des bords, les réglages, la barre… « Cette fois il ne suffira pas seulement d’aller vite, il faudra surtout aller vite au bon endroit » prévenait Frédéric Duthil avant le départ. Il applique pour l’instant à la lettre ce principe simple à énoncer à terre et si difficile à concrétiser sur l’eau. Mais encore une fois, la grande bagarre ne fait que commencer. Le leader Nicolas Lunven (quasiment le premier à quitter les pontons ce matin - histoire de ne pas trop subir la pression médiatique ?) sait parfaitement cela lui aussi. Ses épaules de 26 ans seront-elles assez solides pour contenir la meute des ténors lancés à ses trousses ? Il est évidemment trop tôt pour se prononcer sur le sujet.

A 16h01, c’est Gérald Véniard (Macif) qui passait en tête la marque de La Sablaire, à Yeu, juste devant Michel Desjoyeaux (Foncia) et Armel Le Cléac’h (Brit Air). A cette marque, tout près de la plage c’était un peu une « ambiance Mont Ventoux » qu’on observait. A bord d’une multitude de bateaux suiveurs, on était venu applaudir l’escalade tonique de ce premier raidillon avant la grande montée vers l’Irlande. L’empoignade vers Erin commençait. Alors que le vent d’ouest à nord-ouest forcissait légèrement, il n’y avait qu’un seul mot d’ordre à bord des Figaro Bénéteau : A l’attaque !

Source : La Solitaire