Istanbul Europa Race / Les honneurs des eaux italiennes aux Espagnols

À l'aube du 6è jour de course, les quatre premiers concurrents de l'Istanbul Europa Race ont laissé la Sicile dans les sillages. Entre la botte Italienne et la Sardaigne, dans les premières longueurs de la mer Tyrrhénienne, les Espagnols de 1876 confirment leur leadership et creusent des écarts plus significatifs. Forts d'une vitesse de 14-15 nœuds, Guillermo Altadill et les siens affichent désormais près de 30 milles d'avance sur Foncia, un crédit de 50 milles sur Groupe Bel, et de près de 65 milles sur Paprec-Virbac. Derrière, le long des côtes sud de la Sicile, les équipages de Veolia Environnement et DCNS se débattent toujours dans petits airs capricieux. Une nouvelle hiérarchie se dessine. Contexte méditerranéen oblige, elle s'analyse avec prudence. Et ce d'autant plus, que les uns et les autres empruntent de nouveau des routes très divergentes à 350 milles de l'arrivée…

Il y a de l'option dans l'air chaud de la Grande Bleue ! On ne change pas les bonnes habitudes des équipages, qui n'ont décidément pas leur pareil pour préserver le suspense et livrer une bataille à l'intensité renouvelée sur un parcours semé de pièges et d'embûches. Ce matin, dans des vents de sud-ouest d'une dizaine de nœuds qui soufflent à l'est de la Sardaigne, la flotte, qui a pu accélérer un peu la cadence, s'étale et se disperse dans tous les sens en mer Tyrrhénienne.

En deuxième position, Michel Desjoyeaux et ses hommes mettent d'ores et déjà beaucoup d'ouest dans leur route. Le sillage de Foncia se détache en effet dans des eaux qui baignent la frontière entre les deux principales îles italiennes, la Sicile et la Sardaigne. L'équipage du double vainqueur du Vendée Globe est en effet passé en mode attaque. Tout porte à croire qu'il prépare une offensive stratégique en bonne et due forme augurant de nouveaux rebondissements dans les classements de cette dernière partie de parcours. De son côté, Kito de Pavant et sa bande, progressent plus à l'est du plan d'eau. Ils sont en quête de vents meilleurs après avoir subi, sans nul doute dans la soirée d'hier, les affres d'une petite zone sans vent.

À l'arrière, dans le clan des Siciliens, la Méditerranée n'a pas fini de mener la vie dure aux équipes de Roland Jourdain et de Marc Thiercelin. Englués dans les calmes qui sévissent au plus près des côtes, ils affichent une vitesse de 5 nœuds quand les autres « caracolent » à plus de 10 nœuds. Du quitte ou double, qui donne la mesure des écarts qui se sont de nouveau creusés dans la nuit. Veolia Environnement progresse à 115 milles de 1876 quand DCNS, empétolé de longues heures, affiche désormais un retard de 160 milles. Et dire que Roland Jourdain et ses hommes naviguaient encore hier à 50 milles dans le sillage des premiers ! La note est salée pour ces deux équipages sommés de passer de longues heures sur le pont pour traquer la moindre risée salvatrice.

Tout aussi majestueuse que capricieuse, la Méditerranée, qui ne les a pas épargnés depuis la mer Egée, leur montre son plus impitoyable caractère. Fort heureusement pour ces retardataires, rien n'est encore joué sur cette mer aux mille et un visages. Plus que nulle part ailleurs, demain y est toujours un autre jour...

Classement du 04/09/2009 à 08:00 UTC
1. : 1876 323,0 milles
2. : Groupe Bel +19,7 milles
3. : Foncia +23,9 milles
4. : Paprec Virbac 2 +37,0 milles
5. : Veolia Environnement +127,2 milles
6. : DCNS +160,1 milles

Source : Istanbul Europa Race