La troisième étape de l'Istanbul Europa Race entre Barcelone et Brest, lancée hier sur les coups de midi, a débuté de la plus belle manière dans les eaux troubles de la Méditerranée : au large du cap de la Nao qui marque la sortie de la baie de Valence, la bataille fait rage dans des conditions de vent très variables et propices aux retournements dans les classements. Orages, grains, violentes bourrasques, la nuit a été blanche et agitée pour les équipages sommés de multiplier les manœuvres. De quoi néanmoins faire les bonnes affaires de l'équipage de Veolia Environnement (Roland Jourdain) pointé en tête au petit jour. Il affiche 3 milles d'avance sur Foncia (Michel Desjoyeaux) et 5,5 milles sur 1876 (Guillermo Altadill)…
La flotte reste très compacte puisque dans le sillage du premier de cordée, Paprec-Virbac 2 (Jean-Pierre Dick) et Groupe Bel (Kito de Pavant) progressent à 9 milles. DCNS (Marc Thiercelin) ferme la marche à 18 milles.
Grands travaux et colonnes d'Hercule
Comme quoi aucun ne ménage sa peine pour s'extraire de la Méditerranée dans des airs très instables en force et direction. A l'heure de mettre les voiles et de saluer la grande cité catalane, tous les équipages s'accordaient en effet pour dire que les 48 premières heures de course pour rejoindre à Gibraltar s'annonçaient, au regard des prévisions météo, cruciales : et surtout aussi toniques que tactiques ! Comme quoi la Méditerranée ne ferait certainement pas mentir sa réputation. Dans ses dernières longueurs les plus occidentales, la Mare Nostrum ne se révélerait pas un long fleuve tranquille : pas question de laisser s'échapper vers les grands espaces océaniques six équipages affûtés pour régater au meilleur niveau et venus d'Istanbul sans les mettre à une dernière rude épreuve ! Place donc aux grands travaux – et grandes manœuvres - avant de saluer les colonnes d'Hercule.
Méditerranée déchaînée
" Il y a en fait des petits foyers dépressionnaires qui se promènent en Méditerranée et c'est un peu la foire ! En gros, ce début d'étape, ça peut être tout ou rien et varier de 5 à 30 nœuds en un rien de temps, ce qui suppose déjà beaucoup de manœuvres en perspective, " expliquait Gildas Morvan, grande figure du circuit Figaro et équipier à bord de Veolia Environnement avant de mettre les voiles et laisser Barcelone dans son sillage. Et le Champion de France de Course au Large en titre, de poursuivre : " Ca va être la Méditerranée déchaînée, telle qu'on ne l'a pas encore vue jusqu'à présent. On serait presque tenté de dire vivement l'Atlantique ! "
L'incertitude l'emporte déjà en tout début de course et rajoute un peu de sel à l'horizon de cette troisième étape, celle de tous les enjeux... Mais, Roland Jourdain, après avoir trop subi les affres de calmes lancinants sur les eaux de la Grande Bleue affichait son objectif pour ce dernier acte de l'Istanbul Europa Race entre Barcelone et Brest : « donner le meilleur de nous-mêmes sachant que les autres ont très faim aussi, pour essayer d'arriver dans nos eaux les mieux placés possible ! » Il ne pouvait pas si bien dire, ni si bien débuter un parcours à haut risque. Parole de Breton !
Relevé du 15/09/2009 à 08:00 UTC
1. : Veolia Environnement 1 208,5 milles
2. : 1876 +7,1 milles
3. : Foncia +7,8 milles
4. : Groupe Bel +14,5 milles
5. : Paprec Virbac 2 +15,8 milles
6. : DCNS +33,4 milles
Source : Istanbul Europa race