Record / IDEC file au large du Brésil

A bord de son maxi-trimaran IDEC engagé dans le nouveau record entre la France et l'Ile Maurice, Francis Joyon a donc franchi l'équateur hier dimanche, en 8 jours. Il navigue désormais au grand large du Brésil, vers une nouvelle bascule du vent, et doit désormais contourner l'anticyclone de Sainte-Hélène.


© JM Liot/DPPI/Idec

« Le pot au noir n'a pas été trop actif, et la transition entre le vent de nord-est et le vent de sud-est s'est faite assez rapidement. Le problème, est qu'il y avait plus de sud qu'espéré dans ce nouveau vent, donc j'ai passé des heures et des heures au près, dans une houle désordonnée, avec le bateau qui tapait beaucoup. La situation commence tout juste à s'améliorer, la mer a être un peu moins chaotique, mieux rangée. Je navigue maintenant à 60 degrés du vent, cap au sud. Pas pu beaucoup récupérer dans ces conditions, mais le bateau et le marin vont bien ».
Contourner Ste Hélène
Fidèle à lui-même, Francis Joyon a la voix calme ce lundi matin et file encore à 20 noeuds et plus, seul en mer à 400 milles au large du Brésil. « J'ai juste vu un bateau de pêche brésilien », raconte-t-il avant d'expliquer sa trajectoire, beaucoup plus proche désormais de l'Amérique du Sud que de l'Afrique : « l'anticyclone de Sainte-Hélène est très sud, donc il n'y a pas la possibilité de prendre un raccourci vers Bonne Espérance. Il faut faire le grand tour classique » annonce le marin morbihannais.
Ce « grand tour » consiste pour le moment à descendre plein sud, « probablement pendant trois jours voire quatre », pour aller chercher une nouvelle bascule du vent, à l'ouest cette fois. Ce qui permettra de faire de nouveau route vers la pointe la plus sud de l'Afrique. Pour l'heure IDEC devrait ainsi naviguer vers le sud et ce au moins jusqu'à l'archipel Tristan da Cunha, au beau milieu de l'Atlantique Sud. « Ce qui veut dire aussi qu'on ne sera plus très loin des quarantièmes rugissants » note Francis Joyon…

Il est trop tôt encore pour dire si cela imposera de descendre vraiment vers des latitudes très sud (« ce ne sera pas forcément le cas » estime le pilote d'IDEC) pour contourner le cap de Bonne Espérance, mais ce qui est clair c'est qu'il n'y aura pas la possibilité de « couper le fromage », comme c'est parfois (rarement) le cas lors des tentatives autour du monde. IDEC se retrouve donc dans une situation classique, avec ce fameux anticyclone de Sainte-Hélène qui dicte la route. Il en faudra plus pourtant pour entamer le moral d'un Francis Joyon toujours heureux en mer… et dans le timing qu'il s'est imposé. « Je suis toujours dans les temps pour gagner l'île Maurice en moins de 25 jours » confirme le skipper d'IDEC.
Source : Idec