Transat Jacques Vabre / De Pavant et Gabart racontent

Sitôt arrivés, Kito de Pavant et François Gabart se sont prêtés au jeu de la conférence de presse pour un moment chargé en sourire et en bonne humeur. Extraits


Kito de Pavant : « Je suis très très fier d’arriver second derrière Marc Guillemot et Charles Caudrelier Bénac. Ils ont été excellents du début à la fin. Ils n’ont pas fait d’erreur et ont eu une trajectoire magnifique. Ils ont surtout un super bateau. Je peux le dire parce qu’on a un bateau semblable. Ils ont fait peu d’erreurs. Si on arrive derrière eux c’est qu’on en a fait un peu plus.
C’est bien de partir avec des jeunes pousses du Figaro mais il ne faut pas partir avec n’importe qui. J’ai fait le bon choix un bon chois, François a été fantastique. Il a été impérial de bout en bout. Il a démontré qu’il avait beaucoup de talent et il n’a pas fini de nous en montrer dans les années à venir. Il a exécuté avec beaucoup de talent tout ce que je lui demandais.


© MOCHET Marcel / AFP

François Gabart : « Ce qui est sûr c’est que j’ai eu beaucoup de plaisir de naviguer avec Kito. C’est très agréable de naviguer avec quelqu’un d’expérience quand on arrive dans des endroits comme la mer de Caraïbes ; j’avais l’impression que c’était son jardin. On se complétait très bien, avec des approches différentes et complémentaires. Humainement ça a été un régal. J’apprécie beaucoup Kito et c’est vraiment un plaisir d’être avec lui.

Kito de Pavant : « J’ai trouvé que l’Atlantique était particulièrement difficile. On a pris d’autant plus de plaisir à partager ces moments par l’intermédiaire de nos écrits. Pour nous c’était agréable et un vrai échappatoire que d’envoyer des messages à terre.
« Je crois qu’aujourd’hui c’est la journée de Vincent Lauriot Prévost avec les trois bateaux qu’il a dessiné aux premières places. En Imoca Guillaume Verdier et Vincent ont produit des supers bateaux. Quand on s’est lancé dans la construction de Groupe Bel, le choix de ces architectes était audacieux parce qu’ils n’avaient pas d’expérience commune en la matière. . On partait d’une page blanche et aujourd’hui on colore le port de Puerto Limon avec ces beaux bateaux.

François Gabart : « Les bateaux sont sacrément solides et si parfois ça casse c’est qu’on va dans des endroits pas vraiment raisonnables. Ce démâtage sur le Vendée Globe pour Kito n’était pas loin derrière. Ca se sentait et il y avait pas mal de stress quand on a abordé la dépression. Aujourd’hui ça soulage beaucoup de monde que le bateau soit là, en entier, sans aucun souci. Il y a une équipe technique qui a fait un très gros travail derrière. Pour moi qui n’ait fait que naviguer sur le bateau, leur travail a été un régal.
« Je suis ouvert pour avoir mon bateau à moi ! Je ne le cache pas et le dit déjà depuis pas mal de temps. J’ai toujours dit que le Vendée Globe me faisait rêver. Le plus vite ça arrivera, mieux ce sera. Je me régale à bord de ces bateaux. Les navigations à bord sont très complètes, il y a plein de choses à penser. J’espère vraiment embêter Kito le plus tôt possible ».

Kito de Pavant : « je pense que François va très vite faire son trou dans ce petit milieu. Il a fait une entrée fracassante en Figaro et à chaque fois qu’il touche quelque chose, c’est la victoire à la clé. C’est pas mal pour un petit jeune et on n’a pas fini d’entendre parler de lui ! »

Source : Transat Jacques Vabre

Transat Jacques Vabre / Groupe Bel deuxième monocoque !

Groupe Bel, le monocoque Imoca skippé par Kito de Pavant et François Gabart a passé la ligne d'arrivée à Puerto Limon en deuxième position de la Transat Jacques Vabre 2009, à 11 heures 32 minutes et 30 secondes (heure locale) soit 18 heures 32 minutes et 30 secondes (heure française).


© MOCHET Marcel / AFP

Son temps de course est de 16 jours 4 heures 2 minutes et 30 secondes à la vitesse moyenne de 12,18 noeuds. Groupe Bel est arrivé au Costa Rica 8 heures 40 minutes et 20 secondes après le premier monocoque.

Source: Transat Jacques Vabre

Transat Jacques Vabre / Crêpes Whaou ! et Safran à Puerto Limon (Vidéos) en vainqueurs



Transat Jacques Vabre / Safran vainqueur de cette 9ème édition en IMOCA

Après 15 jours, 19 heures, 22 minutes et 10 secondes de course, Safran a coupé la ligne d'arrivée de la Transat Jacques Vabre à 9 heures, 52 minutes, 10 secondes (heure de Paris), soit 2 heures 52 minutes 10 secondes (heure Puerto Limon). Sa vitesse moyenne est de 12,46 noeuds.Quelques instants après leur arrivée à Puerto Limon, Marc Guillemot et Charles Caudrelier Bénac ont donné une conférence de presse. Morceaux choisis...


Marc Guillemot : « C’est une victoire qui s’est faite sans la main de Thierry Henry, ça il faut vraiment le souligner c’est très important ! (rires). Ca m’a vraiment touché de voir ma femme débarquer en première sur le bateau et en même temps elle sait bien que quand j’arrive il me faut un petit temps pour atterrir. Je suis content qu’elle soit à bord, je suis content que tout le monde soit là mais je suis encore dans ma course et dans mon trip, mais qu’elle se rassure, je vais atterrir bientôt !

Crédit : M.Mochet / AFP

Cette victoire est géniale pour tous ceux qui ont passé énormément de temps sur ce projet, les gens de Safran, les architectes et toute mon équipe : tout ce monde qui s’est investit avec beaucoup d’intérêt et beaucoup de passion. Cette victoire est vraiment formidable. C’est génial, on avait dit qu’on reviendrait pour faire mieux qu’en 2007, c’est fait ! Ca n’a pas été facile, c’était un gros travail sur le bateau, ces bateaux sont exigeants, on le sait mais on n’a pas molli, on a fait une bonne paire avec Charles pour maintenir le rythme, on a réussi à maintenir ceux qui était derrière et ça me fait vraiment plaisir. On est allé jusqu’au bout du bout, on n’a jamais molli, on en a bavé, on est vraiment content. C’était une grande transat, par sa longueur et par le niveau des compétiteurs, l’acharnement de chacun pour la gagner et donc la victoire sera d’autant plus belle à savourer par la suite.
Les moments les plus difficiles c’était aujourd’hui : à chaque fois que nous étions sous les grains, sous les orages, sous la pluie, sans vent, on imaginait Kito et François avec leur Vache qui Rit dévaler les pentes à 25 nœuds alors que nous étions collés à 3 ou 4 nœuds, c’était hyper dur pour le moral. Jusqu’à une heure avant la ligne on était très inquiet. Mais le principal c’est qu’on arrive devant.
« C’était la course la plus difficile de ma carrière. Il y a eu plusieurs moments difficiles notamment au passage de la Guadeloupe, de Marie Galante. On a éclaté un spi et c’était vraiment une voile superbe. On était très inquiet pour la suite car on savait que pendant toute la mer de Caraïbes, on aurait à l’utiliser. Il y a eu un grand moment d’inquiétude et on s’est dit que la course allait peut être se jouer à ce moment là.
On ne pouvait pas donner de coup d’oeil dans le rétroviseur dans la dernière heure dans la mesure où on ne savait pas où il était. La seule chose qu’on savait c’est que toutes les périodes où on n’avançait pas on savait que lui avançait toujours. On n’osait pas imaginer de voir cette course pour laquelle on s’était bien battu nous échapper. A certains moments on la voyait s’échapper sans vraiment pouvoir réagir. C’est dur pour le moral, dans ces moments difficiles il faut rester combatifs et c’est toujours plus facile de rester combatif quand on est deux.
Cette course était dure pour plusieurs raisons. La première c’est qu’il y avait beaucoup de bons bateaux au départ, de bons équipages. Les conditions étaient également particulièrement difficiles ainsi que le rythme de la cours et le fait d’être à deux. Avec des duos assez semblables d’un bateau à l’autre, en tous les cas pour ce qui est du bateau qui nous suit. Nous avons le même bateau et à peu près le même équipage ; des skippers qui ont un peu de bouteille et des co-équipiers plus jeunes, issus de milieu figariste. Ca fait des duos intéressants, assez exigeants. Le fait d’être avec quelqu’un de plus jeune motive, il ne s‘agit pas de se laisser dépasser par les évènements, du coup c’est difficile physiquement. Le fait qu’il y ait eu beaucoup de changements météo a entraîné beaucoup de changements de voiles et beaucoup de travail pour essayer de ne rien laisser filer et de garder le bateau en phase avec ses polaires, c'est-à-dire ses vitesses de prédilection. Ca veut dire que c’est exigeant, besogneux. Ca joue sur le repos et forcément sur la fatigue. Quand on sait qu’on joue la gagne ça vaut le coup.
A chaque course, tout le monde change évidemment et s’adapte au niveau situation. J’ai fait mon Vendée Globe, il a été particulier pour moi et forcément tout ce qui m’est arrivé sur ce parcours autour du monde m’a appris beaucoup de choses et forcément je suis arrivé sur la Transat Jacques Vabre avec peut être une autre vision des choses que sur la dernière édition. Aujourd’hui je suis certainement différent d’il y a deux et dans deux ans je dirais certainement la même chose. C’est le cours du temps.

Crédit : M.Mochet / AFP

Depuis deux ans, Charles et moi avons fait des parcours un peu différents et on a forcément plus de maturité dans l’exercice qu’on pratique qu’il y a deux. On est arrivé tous les deux au départ de cette Transat Jacques Vabre avec un enrichissement d’expériences nouvelles depuis deux ans qui nous a forcément aidé à nous projeter dans la victoire sur cette épreuve.
Forcément au départ il y avait tellement d’équipages qui non seulement voulaient la gagner mais en étaient aussi capables. On se situait aussi dans les gens qui en avions envie mais on savait que ce serait difficile et exigeant pour tout le monde. Ce qu’il fallait c’était ne pas s’emballer dès le départ et rester serein. Lorsqu ‘on a décidé de partir avec quelques autres dans l’ouest pour aller chercher cette dépression on y est allé serein, en ayant confiance en notre bateau et notre maturité.

Charles Caudrelier Bénac : « Au passage de la ligne on s’est dit « on a réussi », certainement en correspondance avec la deuxième place de la dernière fois. On savait que se venger de la dernière fois serait dur.
Le stress m’empêchait de lâcher même épuisé. J’avais tellement envie de gagner cette course. Marc m’a impressionné physiquement. J’arrive à un âge où je commence à sentir que ma force physique peu baisser un peu. Avec 15 ans de plus que moi, Marc m’a vraiment impressionné.
Cette course a été dure parce qu’il y avait un inconfort permanent, on était tout le temps trempé. Il y a beaucoup de voiles à bord de ces bateaux et le choix est énorme. La manœuvre de chaque voile est compliquée. C’est la première fois que je me rends compte de l’exigence de ces bateaux et de la difficulté à les mener en solo. Tout ça plus la pression que nous a mis Kito…
Kito est capable d’aller très vite. François est hyper brillant ! Pour la première fois ils avaient le même bateau que nous . Pourquoi on est allé plus vite ? Peut être parce qu’on avait la niaque du premier. On les a toujours trouvé trop près et on était obsédé par eux. Ils n’avaient peut-être pas la même énergie que nous. Il faut qu’on discute avec eux. Il y a des moments où on allait plus vite, à d’autre c’était eux. On a fait une belle trajectoire mais on n’a jamais lâché ! »

Source : Transat Jacques Vabre

Transat Jacques Vabre / Crêpes Whaou ! vainqueur de la Transat Jacques Vabre 2009 !

Après 15 jours, 15 heures, 31 minutes et 50 secondes de course, Crêpes Whaou! a coupé la ligne d'arrivée de la Transat Jacques Vabre à 5 heures, 31 minutes, 50 secondes (heure de Paris), soit 22 heures 31 minutes 50 secondes (heure Puerto Limon).

© MOCHET Marcel / AFP


Extraits de la conférence de presse de Crêpes Whaou !
Quelques instants après leur arrivée à Puerto Limon et après un accueil particulièrement festif et chaleureux, Franck-Yves Escoffier et Erwan Le Roux se sont prêtés au jeu des questions des journalistes français et costariciens à l’occasion de la traditionnelle conférence de presse. Retour sur les propos des vainqueurs en Multi50.

Quels ont été les temps forts de cette Transat Jacques Vabre 2009 ?
Franck-Yves Escoffier : « Les temps forts de cette course ? On va commencer par l’arrivée parce qu’avoir une arrivée comme celle-ci avec un tel accueil est extraordinaire. On a eu des accueils sympas mais ici à Puerto Limon, entre le feu d’artifice, le monde sur le quai... C’était un grand moment.
Le départ est aussi quelque chose d’intéressant. Il y a toujours ce petit taux d’adrénaline qu’il faut avoir quand on est compétiteur. Je crois qu’on a pris le meilleur départ en Multi 50 d’ailleurs. Il y a eu un moment fort hier également, quand on a failli retourner le bateau. Ca n’était pas drôle. J’en souri maintenant mais rétrospectivement je me dis qu’on n’est pas passé loin. Erwan qui est plus jeune que moi a dû me freiner à certains moments.

Erwan Le Roux : « Il y a eu des moments forts sur l’arrivée et au départ. Le chavirage d’Actual a été un moment fort, particulièrement déstabilisant. Mais je crois que le moment le plus fort a été le bord de reaching qu’on s’est fait sur l’Atlantique. C’était fabuleux, le bateau volait sur l’eau. C’était magique.

© MOCHET Marcel / AFP

Nous vous êtes-vous pas un peu ennuyés faute de concurrence ?
Franck-Yves Escoffier : « En 2002, j’avais propose à mon partenaire d’aller sur le Vendée Globe. J’avais fait du Figaro et du Tour de France à la Voile. J’avais vraiment envie de courir avec des pratiquants de la monotypie. J’ai donc décidé de faire du Multi 50 et de tout faire pour lancer cette classe. On était sur le point de réussir à la faire décoller, avec de nouveaux arrivants. Malheureusement, ces deux nouveaux bateaux ne sont pas à l’arrivée. On a manqué un peu de concurrence mais il ne faut pas oublier Guyader pour Urgence Climatique. C’est un équipage très bon. En multicoque on n’a rien à leur apprendre. Ils n’ont pas encore les finances pour faire un bateau comme Crêpes Whaou ! et je leur souhaite de trouver. J’espère qu’avant que je ne quitte cette classe, il y aura une vraie flotte de bateaux comme le notre.
Je veux aussi rappeler que faute de concurrence en Multi 50, l’objectif a été de se dire qu’on avait de quoi jouer avec les Imoca et arriver avant eux. Nous nous sommes bien battus pour ça.

Quels sentiments avez-vous éprouvé à l’arrivée ?
Erwan Le Roux : « C’est toujours un moment très émouvant de retrouver sa femme et sa petite fille. Cette arrivée est l’aboutissement d’un projet. Elles l’ont subi toute l’année et je veux vraiment les remercier de supporter mes absences.
On ne s’attendait pas à un tel accueil. Quand on arrive de la mer, on ne voit pas ce qu’il se passe. Cette arrivée était magique, tout ce monde, toute cette musique. Ca restera certainement longtemps un grand moment.

Quels ont été les moments les plus difficiles ?
Erwan Le Roux : « Il y a eu des moments difficiles pour les passages de perturbations, quand on est allé chercher les fronts à trois reprises. Après un passage de front, la mer est chaotique, énorme. Le bateau souffre beaucoup et on souffre avec lui. Ce sont toujours des moments très difficiles.

Crêpes Whaou ! est un bateau neuf qui disputait sa première transat, à l’arrivée il ne semble pas avoir subit beaucoup de dégâts. Qu’en est-il vraiment ?
Erwan Le Roux : « Le bateau a souffert. Extérieurement il n’y a pas grand-chose, c’est surtout intérieurement. Le moteur n’a pas tenu et c’est le seul gros souci que nous avons rencontré. Dans les grosses dépressions, il s’est désolidarisé de la coque. C’est un gros souci qui aurait pu se terminer très très mal. Pour le reste, ce ne sont que de petites choses

Franck-Yves, pouvez-vous dire un mot sur Erwan ?
Franck-Yves Escoffier : « En 2005 j’avais embarqué mon fils aîné. Il fallait trouver quelqu’un qui soit un peu de la même trempe que Kevin, avec qui je puisse m’entendre. Quelqu’un qui travail sur un bateau, qui s’investit, il me semble normal de lui proposer de naviguer ensuite, c’est la carotte. Je connaissais peu Erwan avant qu’il n’intègre mon projet. Je n’avais navigué qu’une seule fois avec lui aux Antilles. Mais j’aimais son côté peu bavard et je savais que c’était un très bon barreur. Je ne suis pas très calé en informatique, je suis un ancien pêcheur ! Je suis un autodidacte, Erwan également mais il est très performant en informatique. Ca s’est très bien passé ave Erwan. On ne peut pas gagner une course comme ça, en ayant cravaché comme on a cravaché ces derniers jours sans s’entendre très bien.

Erwan, un mot sur Franck-Yves ?
Erwan Le Roux : « Franck-Yves est quelqu’un que j’ai appris à connaître et c’était fabuleux parce j’ai appris plein de choses avec lui en mer. C’est un grand marin. J’ai pris beaucoup de plaisir à naviguer avec lui et je suis prêt à repartir avec lui sans aucun problème".

Source : transat Jacques Vabre