Record / Groupama 3 prêt pour un nouveau stand by

Après trois séances de navigation au large de Lorient destinées à valider la fin des travaux entrepris depuis son escale sud-africaine au mois de décembre dernier, le maxi trimaran Groupama 3 skippé par Franck Cammas entame aujourd'hui sa période de stand by pour une nouvelle tentative de conquête du Trophée Jules Verne.


Crédit : Y.Zedda

A pied d'oeuvre depuis le 29 décembre, date de son retour d'Afrique du Sud, l'équipe technique du Team Groupama, assistée de salariés du chantier Multiplast et de Gépéto, en a terminé avec les travaux de renforcement réalisés principalement sur l'arrière des flotteurs : « Malgré des conditions météo très défavorables, les travaux nécessaires pour réparer et fiabiliser Groupama 3 ont été réalisés. Les trois sorties effectuées au large de Lorient ont permis à l'équipage de tirer sur le bateau pour s'assurer que tout allait bien » confie Stéphane Guilbaud, team manager.

« Ca ne nous arrive pas souvent de travailler sous la neige ou par des températures inférieures à 0°. Nous avons dû installer des chauffages et des bâches pour respecter le cahier des charges inhérent à la pose de tissus carbone. Le tout alors que Groupama 3 était à l'eau et avec un timing assez serré pour ne pas risquer de manquer une fenêtre météo favorable à notre départ sur le Jules Verne » ajoute Pierre Tissier, responsable technique.

Côté équipage, si Stan Honey le navigateur est chez lui à San Francisco et Ronan Le Goff au Brésil, les huit autres marins sont présents à des degrés divers. Franck Cammas, Fred Le Peutrec et Loïc Le Mignon au quotidien, Lionel Lemonchois, Thomas Coville, Jacques Caraës et Stève Ravussin pour naviguer alors que Bruno Jeanjean suit la préparation depuis le Port de Palavas Les Flots dont il est capitaine.

Pourtant, même éclaté géographiquement, ces hommes restent tournés vers un même objectif : « Nous avons hâte de prendre la mer, de nous retrouver tous ensemble, de vivre la même passion de la mer et de la vitesse. On a parfois tendance à l'oublier, mais les expériences passées nous ont rendu plus fort. Nous-nous connaissons bien et nous aimons naviguer sur Groupama 3. C'est un très bon bateau. A nous de le préserver pour qu'ils nous fasse faire le tour complet, sans problèmes majeurs » poursuit Fred Le Peutrec.

Quant à savoir si l'équipage à confiance dans sa fiabilité, Franck Cammas analyse simplement : « Groupama 3 n'a jamais été aussi solide qu'aujourd'hui. Ce n'est évidemment pas une garantie de bonne fin car c'est un prototype mais nous avons tout fait pour qu'il soit capable de nous ramener à bon port. A nous de trouver le bon tempo et des conditions météo acceptables même s'il est évident que, sur un tour du monde, nous devrons affronter du mauvais temps. C'est aussi ce qui fait la difficulté du Trophée Jules Verne et tout son intérêt ».

Reste maintenant à savoir si une fenêtre météo favorable permettra à Groupama 3 de s'élancer dans sa troisième tentative de conquête du Trophée Jules Verne : « Nous-nous donnons jusqu'au 5 février pour partir. Au delà de cette date, nous devrons renoncer pour deux raisons : la première c'est qu'il deviendra très aléatoire de naviguer dans les mers du Sud alors que l'été austral sera passé avec pour conséquences des vents violents, des nuits plus longues et des icebergs nombreux. La seconde raison tient au fait que nous devons équiper Groupama 3 en mode « Solo » en vue de la Route du Rhum. Il devra être prêt dès le mois de juin afin que je puisse m'entraîner dans de bonnes conditions » poursuit Franck Cammas.

Comme lors de la dernière tentative, c'est Sylvain Mondon de Météo France qui étudie attentivement l'évolution météorologique et échange quotidiennement avec Stan Honey, le navigateur, et Franck Cammas. La question qui se pose désormais est celle du degré d'exigence de la qualité de la fenêtre météo à exploiter : « Il est évident que l'on est plus exigeant en début de stand by qu'en fin, sachant qu'il est difficile de prévoir l'évolution météo à plus de sept jours. Mais nous savons aussi que, pour avoir une chance de battre le record de Bruno Peyron (50 jours), il ne faut pas partir à tout prix » conclut le skipper de Groupama 3 depuis sa base de Lorient.

Source : Groupama