Tour de France à la Voile / Bertrand Pacé aux commandes

Il garde le spi rouge ! Bertrand Pacé, qui a pris la barre du bateau Nouvelle-Calédonie ce matin, vient de remporter le premier ralliement de l’épreuve et reste en tête du classement général. Démonstration de force dans la brise et les courants du Nord.

Crédit : JM Liot / TFV 2010

« Le Tour de France à la Voile est fait de hauts et de bas. Pour le moment, c’est un haut, profitons-en ! » Bertrand Pacé et ses équipiers peuvent trinquer à leur victoire. Ils sont décidément très forts ! Au départ de Dunkerque, ils prennent la tête de la course dès le premier aller-retour et s’imposent en 25 milles compliqués.

Compliqués ? C’est peu de le dire : chenal étroit, vent forcissant – 20 nœuds –, courant contraire atteignant les trois nœuds et mer hachée. Pacé, célèbre barreur de match-race et six fois vainqueur du TFV, le sait bien. Il a remporté l’épreuve pour la dernière fois en 1997 et reste réservé. « Nous ne sommes qu’à Calais et il faut aller à La Seyne-sur-Mer. Beaucoup d’eau va couler. »

Deuxième, Ile-de-France 2010, avec Jimmy Pahun à la barre. Avant de partir, dans les écluses de Dunkerque, le skipper de Locmiquélic blaguait en annonçant son proverbe du jour : « Un léopard ne se déplace jamais sans ses tâches. » Vincent Aillaud (tactique), Jean-François Cuzon (stratégiste), Jean-Pierre Nicol (grand-voile) et les autres léopards franciliens ne se sont pas seulement déplacés… Ils ont finement joué et terminent quelques longueurs derrière Nouvelle-Calédonie.

Toulon-Provence-Méditerranée – COYCH termine troisième de la manche et troisième du général également. Premier amateur et quatrième du ralliement, Ville de Genève – Carrefour Prévention. Quand au premier équipage étudiant et sixième de l’étape, Team SOG – Safran, il est toujours ce soir deuxième au général !
Crédit : JM Liot / TFV 2010
Ils ont dit
Cédric Pouligny, barreur d’Oman Sail’s Renaissance :
« Pour nous, c’était compliqué. Nous sommes bien partis et bien passés à la bouée de dégagement. Mais après, nous sommes allés un peu trop loin sur le bord de spi et nous nous sommes échoués sur un banc de sable. Nous sommes passés derniers, et nous avons retouché après alors que nous étions déjà bien derrière. Nous nous sommes re-arrêtés. Mais nous sommes revenus très forts et finissons dixièmes. C’est bon signe, car ça veut dire que ce n’est pas très grave. C’est un mal pour un bien. Nous avons bien navigué et nous allions vite. Nous nous sommes arrachés. »

Jérôme Clerc, skipper de Ville de Genève – Carrefour Prévention :
« C’est une super journée ! Nous sommes vraiment contents de finir quatrièmes et premiers amateurs de la première étape du TFV. Il fallait être devant dès le début car il n’y avait pas beaucoup d’opportunités pour remonter. Nous passons la deuxième bouée de dégagement en deuxième position, et nous tenons la pression des concurrents durant les 25 milles. Nous ne perdons que deux places à la fin, mais nous sommes satisfaits du résultat. Les moments importants ? La bouée de dégagement où nous avons jibé les premiers, pour enrouler en deuxième le waypoint. Après, c’était presque ‘facile’ ! »

Nicolas Andrieu, skipper et barreur d’INSA - SOPRA - TSP – TEM :
« Nous avons pris un départ pas trop mal, mais nous n’avons pas réussi à sortir de la flotte dans le premier bord de près. Nous étions en milieu de paquet jusqu’à la bouée sous le vent, où nous avons réussi à prendre l’intérieur sur certains bateaux. Après, nous avons eu du mal à sortir des dévents, dans des bords entre les bouées de chenal. A un moment, nous avons décidé de tirer au large pour profiter d’un courant plus favorable et mieux orienté. Ca a payé et après, nous n’avons fait que contrôler pour garder notre avantage. Nous avons touché au début, mais ce n’est absolument pas là que s’est jouée la manche. Elle s’est jouée sur la grande remontée au près. Selon moi, il fallait choisir entre un courant plus favorable ou un meilleur vent à terre. »

Source : Tour Voile