Suite à la décision du jury, il a fallu un peu de temps à Yann Eliès pour assimiler une décision qui, s'il la comprend et l'accepte totalement, prive le navigateur de Generali Europ Assistance de toute chance au classement général. Revoir ses ambitions à la baisse quand on est un compétiteur ambitieux n'est jamais simple, mais Yann aura à cur de démontrer qu'il était un candidat plus que crédible à la victoire finale.
La nuit porte conseil. Après la décision du jury qui le pénalise deux heures et le relègue en dix-neuvième position à près de trois heures d’Armel Le Cléac’h, Yann Eliès s’est attelé aux bons vieux fondamentaux qui permettent à tout compétiteur de revenir dans la partie. Sortie en mer pour étalonner ses instruments, travail acharné de la météo en vue de la troisième étape, sieste réparatrice de veille de course… Entretien à la veille du départ pour l’Irlande.
Yann, on a le sentiment qu’il a fallu digérer la déception ?
« Oui, forcément. Tant que la décision du jury n’est pas prise, on s’accroche toujours à l’espoir d’une pénalité à minima. Et c’est dans mon tempérament d’y croire jusqu’au bout. Il y a une frustration évidente : je sais que je suis dans le coup, je le démontre sur l’eau et je paie mon erreur. On ne va pas dormir dans un bord à terre. »
Mais cette décision, d’une certaine manière, tu l’acceptes ?
« Totalement. Je sais aussi que j’aurais pu être purement et simplement disqualifié. J’imagine que la tâche n’était pas facile pour le jury. Et puis, on ne peut pas prendre le risque de voir gagner un concurrent qui aura utilisé son moteur pour se tirer d’un mauvais pas. Après, il faut faire avec, trouver d’autres critères de motivation. Mais j’ai l’habitude de rebondir. Je réagis fortement, c’est dans mon caractère, mais je sais quand il faut passer à autre chose. Et puis, il y a quand même des choses plus graves dans la vie, je suis bien placé pour le savoir. »
Justement dans quel état d’esprit tu abordes cette troisième étape ?
« J’ai déjà envie de montrer que l’on peut écrire une belle histoire malgré tout. Ne serait-ce que pour ça, je n’ai pas l’intention de laisser filer la course. Le temps des regrets est terminé, il faut penser à demain. Et c’est le mieux que je puisse faire pour mes partenaires, pour tous ceux qui me suivent, de montrer que j’ai les moyens de me battre jusqu’au bout. Il reste deux étapes avec des conditions qui ne sont pas forcément simples, il peut y avoir du jeu. A moi d’en profiter… »
Source : Générali