© B.Stichelbaut/Brit Air
Se libérer
Dimanche à 13 heures 02, BRIT AIR décollera pour la Guadeloupe. Bretagne/Antilles, un trajet qu’Armel a emprunté à de nombreuses reprises en course. «Je connais la route, même si ce n’est jamais la même. BRIT AIR est fiabilisé et je peux l’utiliser à 100%. Nous avons l’équivalent de deux tours du monde à notre actif, je le connais par cœur. C’est une course de demi-fond sur laquelle je vais pouvoir attaquer, ne pas me retenir, me libérer et ça me plaît ».
Parce que c’est bien de cela qu’il s’agit, sous ses airs de gendre idéal que l’on dit quelquefois trop lisse ou trop sage, Armel couve une force incroyable qu’il libère en mer et en compétition. «A terre, c’est ma manière de gérer la pression» explique-t-il, tandis qu’en mer, année après année, course après course, Armel a montré que le garçon si souriant et agréable à terre, pouvait céder la place à un tout autre individu. Et cette Route du Rhum ne fera pas exception apparemment : «Je n’ai rien à perdre, sur les 9 concurrents engagés en IMOCA, tous peuvent prétendre au podium. Il va falloir se mettre dans le rouge comme toujours en solitaire, et le fait d’être revenu sur la Solitaire du Figaro cet été m’a remis dans cette ambiance, ce rythme, même si le format de la course est différent».
Physique, technique, mental
«Quand on pratique notre sport, c’est 24 heures sur 24 ». Ils le disent tous et ce constat évident a des conséquences sur la préparation des courses, sur tous les plans, physique, mental et technique. «Même quand on dort on est en course, notre écoute du bateau est permanente» explique Armel ; Et les épreuves en solitaire sont d’autant plus sollicitantes bien entendu. «C’est l’expérience qui nous permet de bien gérer le bonhomme, physiquement et mentalement. Nous nous habituons à l’environnement, aux chocs à bord, aux secousses, au bruit, au stress… et nous apprenons à gérer tout cela ».
Sur la dernière Solitaire du Figaro que le skipper de BRIT AIR a remportée haut la main, Armel disait dormir par séquence de 10 minutes, voire 15 minutes et ainsi récupérer force et lucidité, pour mener son bateau, mais aussi pour conserver un mental à toutes épreuves. «Je ne lâche jamais rien, même quand il y a du monde devant, je ne me laisse jamais aller à l’abattement. J’y crois toujours, jusqu’au bout ».
Dimanche, le bout sera à 6500 kilomètres, à vol d’oiseau…
Source : Brit'Air