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« Les dernières heures de course ont été dures. Un véritable enfer ! Trois nœuds de vent pour arriver depuis Basse-Terre jusqu’à la ligne d’arrivée : la pétole, c’est un truc de dingue, un truc usant ! Mais maintenant, ce n’est que de la joie. L’accueil à Pointe-à-Pitre est tellement formidable ! Déjà en 2002, c’est incroyable. Le plus bel accueil qu’on puisse avoir, c’est ici en Guadeloupe
. Je suis vraiment super content… Une deuxième place, c’est clair, c’est magique. J’ai vraiment été la chercher. J’ai pris conscience que je pouvais faire un podium à partir du moment où Yves Le Blévec a cassé. Cette nuit-là, c’était du délire intégral. Mon bateau est top. Il est solide car il a été construit pour un tour du monde contre vents et marées et non juste pour une transat. C’est sûr que j’ai du poids. Plus que les autres, mais parfois c’est bien, la preuve. Nous avons eu des conditions difficiles, comparables à celles que j’ai pu connaitre par le passé en 60 pieds ORMA, avec des pointes à 27-28 nœuds, sans rien y voir avec des vagues dans tous les sens. Je ne sais pas comment c’est passé, mais c’est passé. Si on n’avait dit que je terminerais deuxième avant le départ, j’aurai signé direct. Participer à une Route du Rhum, c’est magique parce que c’est une ambiance, un parcours… Et faire un podium… Michel Ethévenon a créé cette course en 1978. C’est aujourd’hui une course de légende et à chaque édition les histoires sont belles. Je vais maintenant me laver et boire du rhum. Il parait qu’il est bon en Guadeloupe ! (rires) »
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Loïc Fequet s'est adjugé la troisième place en catégorie Multi50 dans la Route du Rhum - La Banque Postale 2010 en passant la ligne d'arrivée en Guadeloupe à 03 heures 30 minutes 26 secondes (heure de Paris). Le temps de course de Maître Jacques est de 15 jours 14 heures 28 minutes 26 secondes. Sur le parcours théorique de 3 539 milles, Loïc Fequet affiche une vitesse moyenne de 9,45 nœuds. Il est arrivé 09 heures 37 minutes 38 secondes après le vainqueur Lionel Lemonchois (Prince de Bretagne).
« L’objectif, c’était d’arriver en Guadeloupe et la troisième place, c’est la cerise sur le gâteau. Si on me l’avait proposé à Saint-Malo, j’aurais signé d’emblée. Je me suis fait une grosse frayeur dans les derniers milles autour de l’île et tire un grand coup de chapeau à Philippe Laperche. Il est repassé devant moi entre la tête à l’anglais et Basse-Terre et je peux dire que je n’en menais pas large. Après, il y a eu un grain… lui et moi l’avons géré de manière différente et j’ai ainsi pu faire la différence. Les derniers milles ont été compliqués car je n’avais plus d’énergie. J’avais un système de rechange mais qui ne me permettait pas de tout faire fonctionner. J’ai donc jonglé entre l’ordinateur allumé et éteint. Je gardais la centrale pour savoir d’où venait le vent. Pendant cette transat, j’ai aussi rencontré des soucis de pilote automatique et je me suis rendu compte à quel point c’est important d’un avoir un en état de marche lors d’une course en solitaire. J’ai beaucoup souffert. J’ai fais le choix de partir au sud, je savais que je ne serai pas sur le podium pendant longtemps et que, normalement, à la fin, j’avais une chance d’y être…. Et encore, si je n’avais pas pris des grains pendant deux heures, je pense que j’aurais pu jouer avec Lalou (Roucayrol) pour la deuxième place. Par ailleurs, Erwan (Leroux) et Erik (Nigon) m’ont surpris tous les jours. A chaque fois que je les ai largué, ils sont revenus quand je tombais dans la pétole. La flotte arrive très groupée, c’est vraiment sympa. Je suis très heureux mais je suis creuvé… Je ne pensais pas qu’une Route du Rhum, c’était si dur. Ca tire sur la couenne. Et encore, je pense que j’en ai eu une facile. Comme j’ai trouvé mon partenaire très tard, j’ai tout axé sur le bateau sur lequel je n’ai pas connu de problèmes majeurs, par contre sur le bonhomme, une fois passé Ouessant, j’ai un peu relâché les nerfs et c’est pour ça que la première nuit je n’ai pas fait fort… Il y a eu des moments vraiment pas faciles. Je pense que c’est bien d’en faire une pour apprendre. Je sais aujourd’hui que le principal sur une épreuve comme celle-ci, c’est la gestion de soi. »
Classement des Multi50 :
1 Lionel Lemonchois Pince de Bretagne Arrivé le 15/11/2010 à 17:52:48, en 15 jours, 4 heures, 50 minutes et 48 secondes VM : 9.70 noeuds.
2 Lalou Roucayrol Région Aquitaine - Port Médoc Arrivé le 16/11/2010 à 01:32:14, en 15 jours, 12 heures, 30 minutes et 14 secondes VM : 9.50 noeuds.
3 Loïc Fequet Maître Jacques Arrivé le 16/11/2010 à 03:30:26, en 15 jours, 14 heures, 28 minutes et 26 secondes VM : 9.45 noeuds.
4 Philippe Laperche La mer révèle nos sens Arrivé le 16/11/2010 à 05:23:40, en 15 jours, 16 heures, 21 minutes et 40 secondes VM : 9.40 noeuds.
5 Erik Nigon AXA Atout Coeur pour AIDES Arrivé le 16/11/2010 à 09:48:41, en 15 jours, 20 heures, 46 minutes et 41 secondes VM : 9.29 noeuds.
6 Erwan Le Roux FenetreA - Cardinal Arrivé le 16/11/2010 à 10:27:46, en 15 jours, 21 heures, 25 minutes et 46 secondes VM : 9.28 noeuds.
Source : La Route du Rhum