Crédit : Y Zedda / Virbac Paprec
Jean-Pierre Dick, Virbac-Paprec 3 (Premier au classement de 10h):
« Il y a toujours plus de vent au Sud. Une dépression arrive donc nous voulons avoir le meilleur angle pour l’atteindre. Le vent se lève et ne va pas arrêter de monter toute la journée. Dans les journées à venir ça va devenir de plus en plus intéressant avec de la grande houle du Sud ce qui va donner lieu à de beaux surfs et pourquoi pas battre encore un record !
Nous somme sortis du front qui a causé beaucoup de réflexion notamment ou nous nous sommes croisés avec Foncia. Maintenant il fait assez beau et nous attendons du ciel plus gris. Loïck a vu une petite otarie ce matin qui plongeait dans les alentours, c’était un beau moment. Nous ne voyons pas de voile à l’horizon, pour l’instant.
Virbac-Paprec 3 est un bateau intéressant. Nous avons beaucoup travaillé sur la prise de légèreté : il démarre plus vite avec moins de toile. Pour l'aspect solidité, la structure est plus légère et malgré le rail de grand voile qui s’est arraché, nous n’avons pas de soucis majeurs au niveau de la structure. Il a un potentiel de vitesse supérieur à celui que j’avais précédemment.
C’est humide dans le milieu du bateau mais ça se gère bien car nous avons des cellules bien fermées sur les côtés. Evidemment quand nous allons dans le centre il faut bien s’habiller chaudement mais cette disposition permet de manœuvrer plus facilement et j’attends de finir cette course pour faire le point sur le plan du bateau.
C’est déjà bien d’être à 500 milles devant, c’est un sacré atout mais la route est encore longue. Il peut nous arriver des bricoles comme c’est arrivé avec le rail de grand voile, il peut arriver pleins de choses car nous avons fait à peine ¼ de la course donc ça va se jouer surtout sur la fiabilité maintenant.Il fait déjà froid, nous sommes plus dans les conditions tempérées, nous avons les polaires, ce n’est pas le grand froid mais je pense que la température ambiante est entre 10°C et 15°C. C’est le printemps ou l’automne de Bretagne ! »
Crédit : Mirabaud
Dominique Wavre, Mirabaud (7ème au classement de 10h):
« Nous nous sommes plantés dans une bulle de haute pression avec une vitesse 0 donc c’est extrêmement énervant. C’est la pire situation que l’on puisse imaginer pour un régatier, nous avons un peu le moral dans les chaussettes.Nous progressons un peu avec le vent de secteur Ouest qui a basculé, ça nous donne un peu d’oxygène et le sourire mais en regardant les positions nous sommes complètements frustrés du temps que nous avons perdu : une journée et demie !
Nous commençons à empiler les couches, Michèle est en polaire à la barre. Le soleil s’est entièrement caché et le vent est relativement frais.
A priori, nous devrions avoir la bordure Nord d’une dépression mais je me méfie car avec la malchance que l’on a en ce moment…
Côté nourriture, nous avons entamé un nouveau sac qui est plus consistant que le précédent avec des plats plus costauds mais c’est paradoxal car nous sommes encore dans la pétole et nous avons déjà de la nourriture des Quarantièmes Rugissants donc nous voyons bien que cette Barcelona World Race a pris du retard.
En ce moment, c’est un peu un temps breton mais je préfère être ici qu’en Bretagne car la température est meilleure! C’est encore tristounet, clapots, pas d’oiseaux : ce n’est pas encore les beaux Quarantièmes Rugissants avec la belle houle, nous ne pouvons pas encore nous réjouir des paysages.
L’île Gough est plus ou moins sur notre route mais encore une fois sous toute réserve que les fichiers météo concordent avec ce qui était prévu. Je suis déjà passé par là et je me rappelle de rochers tout noirs et de ciel très très gris, un espèce de bout du monde.
Le bateau a tous ses moyens et nous aussi, ce qui nous manque c’est le petit pic de réussite. Ce que nous apprennent les anticyclones, c’est qu’il faut vivre au jour le jour car nous sommes prisonniers des conditions météo aléatoires, que nous ne contrôlons pas.»
crédit : G Martin Raget
« Pour l’instant, le vent est vraiment plein Nord et le spi n’est pas encore envisageable car le vent est trop léger et tournicotant. Sinon ça va et nous arrivons un peu à recoller ceux de devant, c’est un peu l’objectif des jours qui viennent.
C’est difficile de savoir quand nous allons passer l’île de Gough, les routages sont vraiment dramatiques, ça va vraiment dépendre de quand nous allons prendre le vent d’Ouest.
Nous avons bien checké le bateau, nous avons fait la totale depuis deux jours étant donné les conditions. Le matossage est fin prêt ! Nous avons hâte d’avoir du vent surtout et pouvoir débouler, avancer un peu plus vite !
Nous ne savons pas trop par où nous voulons rattraper ceux de devant, en tout cas nous essayons de nous rapprocher et nous y arrivons pas trop mal depuis quelques jours. Nous sommes bien revenus sur We Are Water et Central Lechera Asturiana. Nous avons un bateau vintage des années 2000 donc c’est dur d’être devant et de rivaliser avec des bateaux modernes. Mais nous pouvons encore jouer avec un groupe de 4/5 bateaux comme celui que nous avions formé aux Canaries.
L’alimentation, c’est beaucoup de céréales et de légumes lyophilisés, nous arrivons à faire des mix avec ça. »
Source : Barcelona World Race