Crédit : BPCE
« On essaie de calmer la bête »
Avec près de 400 milles de retard sur le tableau de référence du Trophée Jules Verne hier, l'addition paraissait salée mais n'avait rien pour affoler Pascal Bidégorry. Les 26,9 milles d'avance ce mercredi viennent appuyer la fameuse théorie de la relativité des avances et des retards à l'échelle d'un tour du monde. En 24 heures, la tendance s'est inversée et l'équipage a pu récupérer l'intégralité de son retard. Bénéficiant de vents de 30 nœuds de secteur Nord Nord Ouest depuis la nuit dernière, le rythme des quatorze marins du Maxi Banque Populaire V a radicalement changé. De la chasse à la risée, on est passé à l'art parfois délicat de la conduite en équilibre et de la maîtrise de l'incroyable potentiel de la machine : " On commence à avoir entre 30 et 35 nœuds de vent, on va être obligé de lofer un peu. Si on ne fait rien, il va à 40 nœuds et à cette vitesse on peut casser. Il faut tenir la bête ! Même avec deux ris on va à 40 nœuds. On diminue la toile petit à petit. La mer est super courte, même avec notre gros bateau on a fait deux ou trois « plantouilles »... autant vous dire qu'on a tout mis sur l'arrière. On se posait même la question de remplir les ballasts".
Perplexe pour la suite
Engranger les milles et des sensations positives, et prendre aujourd'hui tout ce qui peut l'être ; voilà bien l'obsession du moment à bord du trimaran aux couleurs de la Banque de la Voile. Un enrichissement qui pourrait bien être de courte durée ainsi que le confirmait Pascal Bidégorry : "On ne parle que de la suite ! Je pense ne pas être loin de la réalité en disant qu'on est dans une situation difficile. Les seules routes qui pourraient nous faire passer dans un temps à peu près correct seraient des routes qui feraient du 55° 57°... Il va falloir trouver une solution. Je suis un peu perplexe pour la suite au niveau météo parce que j'ai bien peur que ce soit un peu compliqué. On sait qu'on a des glaçons par 45° pour les premiers. Il faudra avoir passé Bonne Espérance pour passer plus Sud".
Une situation compliquée qui obligera donc les stratèges à opérer un choix cornélien entre un "plongeon" dans le Sud en terrain miné ou une navigation plus au Nord avec des vents contraires et donc beaucoup moins de gain sur la route... Profiter aujourd'hui de ce qui ne sera peut-être plus là demain !
Avance/Retard à 18h00 : 132 milles d'avance par rapport au temps de référence
Source : Banque Populaire