Figaro / Rivet et Lagravière du Team Vendée prêts à en découdre !

Dimanche prochain à Perros-Guirec, Frédéric Rivet et Morgan Lagravière, les deux skippers du Team Vendée, prendront le départ de la Solitaire du Figaro 2011. Deux hommes aux profils différents, mais à l’objectif commun : donner le meilleur d’eux-mêmes et vivre l’aventure à fond ! Si Frédéric Rivet (Vendée 1), auteur d’un bon début de saison, est un figariste expérimenté avec déjà trois participations au compteur, Morgan Lagravière (Vendée) est lui un jeune bizuth sur le circuit. Figure montante de la course au large, il a déjà brillé cette année, remportant notamment 3 manches de la Generali Solo.

Crédit : B. Stichelbaut

Frédéric RIVET : « Je pars avec l’ambition de naviguer le plus proprement possible ! »
Frédéric Rivet, membre du Pôle Vendée France depuis deux saisons, s’apprête à prendre le départ de sa quatrième Solitaire. « Je pars avec l’ambition de naviguer le plus proprement possible, d’être à l’attaque jusqu’au bout et de réussir quelques petits coups stratégiques », affirme Frédéric Rivet. Sans pression, avec sérénité et confiance, celui qui réside à l’Ile d’Yeu arrive sur cette « grand-messe de l’été », comme il se plait à la définir, avec des certitudes.

Malheureux sur la Transat Bénodet – Martinique au printemps dernier (rupture de l’étai de son Figaro Bénéteau 2 alors qu’il était en tête au sixième jour de course), il a récemment décroché la 8ème place au classement général de la Generali Solo, après être entré trois fois dans le top 5. Une vraie « perf’ », symbole de sa régularité au cours d’un début de saison corsé, qui lui permet aujourd’hui d’arriver physiquement affûté. « Maintenant, si je pouvais concrétiser cela par un podium sur une étape de la Solitaire, ce serait sympa, estime Frédéric. Je m’étais fixé comme objectif en début de saison de gagner des manches sur les épreuves du championnat de France. Je n’en suis pas loin. » Confiant, bien préparé et satisfait du travail effectué sur son Figaro Bénéteau 2, le skipper vendéen aborde la course « avec plus de recul que l’an passé. On s’est bien préparé tout au long de l’année, avec beaucoup d’entraînements et de nombreuses navigations. Plus récemment, on a multiplié les analyses météo, car il est important d’avoir les schémas en tête, pour ne pas trop subir cela pendant l’épreuve. Nous avons aussi passé du temps sur le développement des voiles, pour optimiser la vitesse du bateau. » Reste maintenant à mettre tout cela à profit en course !

Son regard sur l’édition 2011 de la Solitaire :
« Il y a un très beau plateau de marins cette année, avec une nouvelle génération talentueuse qui arrive et qui prend le pas sur les "vieux loups". J’espère être compétitif face à eux. Ils sont très forts techniquement, mais la différence peut se faire au niveau de l’expérience. J’espère donc que mes trois participations vont jouer en ma faveur. Une chose est sûre, ce sera dur nerveusement. Toutes les étapes ont leurs particularités. Les deux premières seront très techniques et laisseront la part belle à la navigation côtière. La troisième sera plus large, il faudra être bon en termes de vitesse et au niveau de la météo. La dernière, entre les Sables d’Olonne et Dieppe, sera compliquée : il y aura moyen de tout perdre mais aussi de tout gagner jusqu’à la fin. Il faudra rester concentré et tenir dans la durée, sans prendre trop de risques tout en étant régulier. A mon avis, il risque d’y avoir de gros écarts à l’arrivée et pas mal de rebondissements. J’espère que je serai dans le bon paquet… »

Crédit : Barbara Bernard

Morgan LAGRAVIERE : « Un des moments les plus forts de ma carrière »
Certes, Morgan Lagravière, âgé de 23 ans, n’est qu’un bizuth parmi les neuf autres qui prendront le départ de cette Solitaire du Figaro 2011, une course « mythique » selon lui. Mais le jeune skipper, qui affiche un beau palmarès en voile olympique, a déjà réussi à se mettre en évidence sur le circuit Figaro. 6ème du classement général de la Generali Solo le mois dernier, il est même parvenu à empocher 3 manches. « C’était la première épreuve de la saison où j’étais confronté aux grands noms, confie Morgan. J’ai eu l’impression d’attaquer le cœur du sujet en Figaro. Je suis parvenu à rester lucide mentalement, tout en prenant beaucoup de plaisir. J’ai beaucoup appris dans la gestion d’une course à étapes. »

Cependant, avec la Solitaire, Morgan Lagravière s’attaque à un morceau d’une toute autre envergure. « L’inconnu pour moi se situe au niveau de la longueur des étapes. Je n’ai jamais vraiment passé plus de deux nuits en mer en situation de course. La gestion du sommeil sera donc prépondérante. Le reste, la navigation, c’est un peu mon point fort. Quoi qu’il arrive, ce sera un des moments les plus forts de ma carrière ! L’objectif principal pour moi sera donc de vivre l’aventure à fond ! Je ne veux pas me focaliser sur un résultat chiffré. Après, je reste un compétiteur… »

Au sein du Pôle Vendée France, qu’il a intégré en décembre 2010 après avoir remporté la sélection "Vendée Challenge", l’élève Lagravière, appliqué et talentueux, est à bonne école. « Ici, je suis bien entouré, avec notamment un préparateur physique et mental en qui j’ai entière confiance. Je dispose aussi de conditions de travail idéales et d’un budget de fonctionnement qui m’a permis d’avoir un préparateur à l’année et d’investir dans du matériel. » Ses camarades de classe sont donc prévenus…

Son regard sur l’édition 2011 de la Solitaire :
« Ça va monter pas mal en gamme tout au long de la course. On va beaucoup naviguer en Mer d'Iroise et le long des côtes de la Manche. Ce sont des endroits où il y a beaucoup de courant, il faudra donc être vigilant là-dessus, car il peut vite créer des écarts. En tout cas, ça ajoute du piment ! Il va également y avoir pas mal de coups météo à négocier. La première étape, loin d’être la plus difficile, sera assez courte. La seconde sera déjà plus compliquée et le retour vers les Sables assez long. La dernière étape ressemble à un Tour de Bretagne, un sacré dossier ! Il faudra être costaud, mais ça va énormément dépendre des schémas météo. Après, ce qui fait l’intérêt majeur de notre sport, c’est cette grosse part d’aléatoire. En tout cas, si je parviens à en tirer du plaisir, ça optimise déjà tous les paramètres pour accéder à une performance. »

Source : Barbara Bernard