Crédit : G Martin Raget
Avec une brise annoncée à 20/25 nœuds et 30 en rafales, la peur du chavirage planait dans les esprits mais il n’en a rien été. Même si les coques ont fumé et les marins ont été bien rincés, le vent a finalement soufflé juste ce qu'il faut (18/20nds) pour faire parler la poudre sans que ce ne soit totalement la survie à bord. Déroulant le programme à la lettre, les neuf équipages ont bouclé les trois régates en flotte et enchaîné par trois runs de vitesse chacun.
Solide comme un rock, Emirates Team New Zealand déroule une nouvelle fois son jeu à la perfection, empochant la première et la troisième manche, la seconde allant à ORACLE Racing Spithill.
Sur les contres la montre, c’est la légende de l’America’s Cup Russell Coutts qui réalise le meilleur chrono avec un bord sur 500 mètres de 39,69 secondes à une vitesse de 28,18 km/h et à 1,48 seconde du second…Emirates Team New Zealand.
Si ce week-end de « préliminaires » ne compte pas pour le résultat final de l’étape de Plymouth, cette journée a permis aux concurrents de repousser encore un peu plus leurs limites aux commandes de ces purs-sangs qui peuvent vous mettre au tapis sans prévenir.
Full power suédois
Question adrénaline, la palme revient à Artemis Racing (SUE) qui a enchaîné les « croche-coques », plantant à plusieurs reprises l’étrave sous le vent jusqu’au milieu du flotteur, et effectué aussi une effrayante envolée sur la seconde manche, frôlant la correctionnelle. Le team mené par Terry Hutchinson s’est montré beaucoup plus consistant, régulier et agressif qu’à Cascais, montant trois fois sur le podium des épreuves en flotte (3,2,2) et portant ce soir la médaille d’argent, à égalité de points (26) avec James Spithill (ORACLE Racing).
Belle perf’ d’Aleph, Energy Team un peu en retrait
Très en forme lors des manches d’entrainement hier (2e et 3e), Energy Team a entamé la journée par un départ qui aurait pu s’avérer « canon » s’il n’avait pas été un peu anticipé. Trop tôt sur la ligne, les Français doivent revenir sur leurs pas et ferment la marche à l’arrivée. Les hommes de Loïck Peyron l’ont ensuite joué « safe », restant un peu en retrait (8,6,7) et se classant septièmes ce soir.
En revanche à bord d’Aleph, les hommes de Bertrand Pacé ont démarré ces ACWorld Series Plymouth en fanfare, avec une très jolie quatrième place sur la première course. Le déficit de vitesse de Cascais, imputé en partie à la forme des voiles d’avant, semble gommé par une nouvelle garde robe. De quoi donner confiance mais aussi jouer au contact, ce qui a coûté cher sur la seconde manche. A l’approche de la marque la plus proche du rivage, le bras de fer est tendu avec Green Comm Racing (ESP). Les Français n’ont pas la place, poussent la barre et s’arrêtent. Ils termineront la course en 7e position. Toujours dans le rythme sur la troisième manche, Aleph se classe 5e et prend la 4e place au général.
Demain dimanche, les prévisions annoncent un vent moyen de 30 nœuds, avec des rafales qui pourraient approcher les 35/40. Le Comité de Course décidera de la pertinence d’un départ mais a déjà prévu d’avancer le coup d’envoi à 13h, heure de Plymouth (14h, heure Paris).
Ils ont dit :
Terry Hutchinson (USA), skipper/barreur, Artemis Racing (SUE) :
"Nous avons frôlé le chavirage et crié plusieurs fois "Oh les gars, Oh les gars !" mais nous avons bien réagi pour garder la situation sous contrôle. Nous sommes très contents de notre premier jour et le public était présent, imaginez si cela avait été une journée ensoleillée !"
Bertrand Pacé (FRA), skipper/barreur, Aleph (FRA) :
"Nous avons pris beaucoup de plaisir et bien navigué. Il y a encore des erreurs mais l’équipage a fait du super travail. A la fois en manœuvres mais aussi un communication à bord qui a été très bonne notamment pour la tactique et la stratégie. Nous avons aussi gagné en vitesse ce qui montre que nous progressons tous les jours."
Loïck Peyron (FRA), skipper/barreur, Energy Team (FRA) :
"Le premier départ aurait pu être parfait mais c'est le jeu. Les deux départs suivants ont été moyens et nous avons enfoncé le clou en ne choisissant pas forcément les bonnes portes sous le vent. Globalement nous l'avons joué safe, nous sommes en apprentissage et prendre des risques pour prendre des risques n’est pas le style que je préfère."
Source : America's Cup
