VOR / Team Sanya, 2e bateau à s'amarrer à Alicante

Team Sanya vient d’arriver à Alicante après six jours de mer. Le temps de poser quelques questions à Mike Sanderson et à ses hommes, et ils se sont jetés sur des hamburgers bien mérités.
Credit : Paul Todd / VOR

Partis d’Hamble jeudi dernier, les hommes de Mike Sanderson se sont amarrés le long de la Muelle de Levante, juste à côté de Team Telefónica, en milieu d’après-midi.

Ils ont rencontré de fortes conditions de mer entre l’Angleterre et l’Espagne et ont couvert les 2000 milles qualificatifs exigés par la direction de course. Comme Telefónica, ils ne quitteront plus la région avant le début de la course, le 29 octobre prochain. Accueilli par leurs familles et leur équipe technique, l’équipage avait le sourire au moment de descendre à terre. Un état d’esprit positif immédiatement confirmé par Sanderson.

« Tout s’est bien passé, on a vraiment testé les hommes et le bateau (ex-Telefónica Blue, NDLR). Je ne peux pas suffisamment faire les louanges de l’équipe technique qui nous a préparé un bateau très fiable. Ce n’est pas tous les jours qu’on a 40 noeuds de vent et de grosses vagues ! On en a tiré le maximum même si c’était vraiment dur pour les gars. Pour être honnête, quand tu es sur ce bateau dans 40 noeuds de vent, tu meurs d’envie d’en sortir. »

Le skipper néo-zélandais confie aussi avoir accroché un filet de pêche au large du Portugal – « un test structurel complet pour le safran bâbord » - et parle de pointes fréquentes à plus de 30 noeuds.

« Ça m’impressionne de voir à quel point les Volvo Open 70 ont évolué. J’ai manqué une génération puisque je n’ai pas fait la dernière course, et les bateaux sont vraiment très rapides. »

Et le vainqueur de la Volvo Ocean Race 2005-06 d’ajouter en riant : « Ce qui me fait un peu peur, c’est que si les gars ont progressé de la même manière depuis 2009, on va vivre des moments difficiles ! Mais on espère aussi avoir nos moments de gloire, et c’est notre objectif depuis le début de la campagne. Prendre quelques points aux autres, monter parfois sur le podium et s’amuser en le faisant. »

Sanderson se dit également satisfait de son équipier chinois, Teng Jiang He – ou Tiger.

« Même dans mes rêves les plus fous, je ne pensais pas trouver un marin chinois qui s’adapte aussi rapidement à la course au large. Tiger fait du super boulot, il a vraiment bien intégré l’équipe, il travaille extrêmement dur. C’est un vrai personnage ! Il est agréable à fréquenter, c’est super de l’avoir avec nous. On ne peut pas en demander plus. »

Tiger lui-même semble à l’aise à bord et affiche ce soir un enthousiasme intact.

« Pour moi et pour toute l’équipe, c’était la première fois que nous passions six jours et nuits en mer. C’était humide par moments, ça a été venté et difficile. Mais pour moi, c’était une expérience géniale. On est allé très vite, on a plusieurs fois couvert plus de 500 milles en 24 heures. »

Cette navigation était non seulement la plus longue sortie en mer de Tiger, mais c’était aussi un moment crucial pour la toute nouvelle recrue de Team Sanya : Bert Schandevyl.

À 28 ans, ce marin belge a fait beaucoup de dériveur et a couru quatre Tours de France à la voile. Il était également avec Delta Lloyd lors de la dernière Volvo Ocean Race. Recommandé par Bouwe Bekking, il donne déjà pleine satisfaction à son nouveau patron.

« Bert est un mec costaud, c’est un très bon marin, » affirme Sanderson. « Bouwe nous l’a fortement recommandé – difficile de faire mieux ! Il nous a prouvé sa valeur et il s’intègre très bien. Et puis il ne fallait pas trop de Kiwis dans l’équipe ! »