ITW / Les skippers des Imoca souffrent sur cette Transat Jacques Vabre (Vidéo)

Même sur les solides Imoca et leurs skippers aguerris, la météo fait souffrir les équipages et les bateaux. Pour l'heure, on essaie de se préparer au mieux avant le gros coup de vent attendu cette nuit.


Jean-Pierre Dick (Virbac Paprec) : "Ce soir, ce sera la guerre"
« Ce soir, ce sera la guerre ! Il y a une dépression très hargneuse qui nous arrive rapidement dessus. Cela va être chaud cette nuit. Nous attendons des vents de 40-45 nœuds avec une mer très abrupte, chaotique qui se lève immédiatement. Nous allons veiller à ne rien casser et passer en souplesse. Nous avons choisi une option Ouest pour aborder ce front actif alors qu'une partie de la flotte tente une option sud pour privilégier la sécurité. Pour affronter le coup de vent, nous allons faire le tour du navire pour préparer le bateau et étudier les fichiers météo à la table à cartes.Nous profitons de cette journée de transition pour se reposer un peu pour prendre des forces pour ce soir ! »


Armel Le Cléac'h (Banque Populaire): "On prend un peu de repos avant la bataille"
« Tout va bien à bord, on fait route vers un nouveau front, on est en train de préparer tout ça. On bricole un petit peu, on fait un peu de rangement, on en profite pour prendre un peu de repos et s’alimenter avant la bataille et travailler sur la stratégie. Trouver la bonne route vers le Costa Rica ne sera pas simple. On va faire le dos rond cette nuit ! On est revenu dans le match après un départ difficile. On a eu un problème avec notre gennaker qui a glissé le long de son câble. On a réparé, on va pouvoir le réutiliser maintenant. »

Michele Paret (Mirabaud): "On s'est retrouvé complètement couché sur la tranche"
"Les prémices d'une nuit difficile avaient démarré dès l'après-midi avec des pannes de pilote à répétition et des vracs du bateau à la clé. Ce fut plus délicat à gérer dans la nuit noire qui a suivi dans 35 noeuds de vent. Un nouveau départ au tas et nous nous retrouvons cette fois le bateau complètement couché sur la tranche, ballasts pleins et quille sous le vent ! C'est une chance que les aériens n'aient pas été touchés car je pense que la tête de mat n'était pas loin de l'eau. A cet instant il faut réussir à aller à la manœuvre tout en escaladant des parois devenues verticales ! Sur le bord de reaching, le lazy bag nous a lâchés, il n'a pas résisté aux énormes poches d'eau dans la grand-voile. C'est une avarie dont nous nous serions bien passés, une partie de la grand-voile est maintenant sur le pont, nous allons essayer de réparer dès que ce sera possible, avec le prochain coup de vent qui plane déjà au dessus de nos têtes..."

Marc Guillemot (Safran): "il y a des circonstances où le classement est secondaire"
"Nous savons que nos allons perdre du terrain, mais il y a certaines circonstances comme celle-ci où le classement devient secondaire. La dépression est très creuse, c’est une méchante petite bombe avec des vents de plus de 50 nœuds et une mer très forte. On ne se voit pas emmener le bateau là-dedans."

Kito de Pavant, (Groupe Bel) : "C'est quand qu'on dort"
« Le moins que l'on puisse dire c'est que l'on ne s'ennuie pas a bord de Groupe Bel!!!!!
De la pétole le matin avec Baby light GV haute a 40 noeuds de sud cette nuit avec ORC 3 ris puis de nouveau la pétole ce matin Il y a du boulot sur le pont et en dessous!!!!
Et c'est quand qu'on dort?!?! Au classement du matin , on voit les stratégies diverger : d'un coté les partisans du sud vont essayer d'éviter le gros du vent violent attendu la nuit prochaine et de se rapprocher des alizés et les adeptes de la face nord qui espèrent des conditions meilleures dans une semaine. La journée devrait être paisible avant le baston de la nuit prochaine... »